Hamburger Anzeiger - Equateur: Les bureaux de vote ont fermé, duel présidentiel dans l'ombre du narcotrafic

Euronext
AEX -0.72% 890.86
BEL20 0.12% 4284.89
PX1 -0.49% 7497.84
ISEQ -0.52% 9784.07
OSEBX -0.43% 1437.77 kr
PSI20 -0.82% 6500.9
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.37% 2762.69
N150 -0.35% 3336.34
Equateur: Les bureaux de vote ont fermé, duel présidentiel dans l'ombre du narcotrafic
Equateur: Les bureaux de vote ont fermé, duel présidentiel dans l'ombre du narcotrafic / Photo: Fernando Machado - AFP

Equateur: Les bureaux de vote ont fermé, duel présidentiel dans l'ombre du narcotrafic

Les Equatoriens ont voté dimanche pour le second tour de la présidentielle entre une avocate socialiste, dauphine de l'ex-président Rafael Correa, et un candidat libéral, un duel au coude-à-coude dans un pays livré à la violence et au narcotrafic.

Taille du texte:

Ce "face-à-face historique", comme le résumait la presse locale, aboutira soit à l'élection de la première femme à la tête de ce pays d'Amérique du Sud, Luisa Gonzalez, soit à celle du plus jeune président de son histoire moderne, Daniel Noboa, fils d'un richissime homme d'affaire, magnat de la banane.

Le taux de participation est de 82,33%, a-t-elle déjà annoncé, un "chiffre dans les taux de participation historiques des dernières élections".

Des irrégularités ont été détectées et solutionnées à temps dans la province de Sucumbios (nord-est, frontalière de la Colombie), une personne ayant été arrêtée en flagrant délit de remplir 14 bulletins, selon la mission électorale de l'Organisation des Etats américains (OEA), qui, hormis cet incident mineur, a fait état d'une "forte participation" et d'une élection "calme".

Les premiers résultats seront publiés à partir de 18H30 locales (23H30 GMT)et le vainqueur sera connu le soir-même, selon la CNE.

Luisa Gonzalez, 45 ans, était arrivée le 20 août en tête du premier tour avec 34% des voix. Le benjamin de l'élection, Daniel Noboa, 35 ans, dont le père -déjà opposant au corréisme- a lui-même été cinq fois candidat malheureux à une présidentielle, avait créé la surprise en prenant la deuxième place (23%).

- "La peur" -

L'avant premier tour du 20 août a été marqué par l'assassinat de l'un des principaux candidats, un ex-journaliste au discours anti-corruption.

L'élection se déroule "dans un contexte d'insécurité et de violence politique imposé par les bandes liées au crime organisé international", selon la presse locale.

Autrefois considéré comme un îlot de paix en Amérique latine, le pays de 18 millions d'habitants, situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, a été rattrapé par une vague de violences sans précédent liée au crime organisé et au narcotrafic.

Ce thème de l'insécurité revient comme un leitmotiv chez tous les électeurs interrogés, suivi de celui du chômage.

"C'est une élection cruciale, l'avenir du pays est en jeu. Je vais voter en ayant peur. Ce qui nous préoccupe le plus, c'est la question de l'insécurité et de la criminalité. L'autre est l'économie", a commenté Freddy Escobar, 49 ans, à l'entrée d'un bureau de vote de Quito.

Gilet pare-balles sur le torse et entouré d'un lourd dispositif de sécurité, Mme Gonzalez a voté vers 09H00 dans sa ville de Canuto (sud-ouest). "Que triomphe l'Equateur, et que gagne +Révolution citoyenne+", a-t-elle déclaré, le nom de sa formation politique.

Tout sourire, lui aussi en gilet pare-balles, son adversaire a voté en fin de matinée à Olon, dans son fief de Santa Elena (sud-ouest). "Aujourd'hui nous gagnons", a-t-il lancé.

Alors que l'insécurité atteint des "niveaux historiques" et que l'Equateur est l'un des pays avec "le plus de crimes au monde", une tâche titanesque attend le ou la nouvelle élue: "réduire le taux d'homicide, récupérer les espaces tombés sous la coupe du crime organisé, combattre la corruption, contrôler les prisons, purger les forces de sécurité, améliorer la justice, freiner le trafic de drogues...", énumère dimanche le quotidien El Universo.

- "Jeune et nouveau" -

Avec des sondages très serrés, les derniers jours de campagne ont vu une avalanche de promesses de la part des deux candidats: "Un nouvel Equateur", une "main ferme" pour "sauver le pays", la "fin de la délinquance", des "milliers d'emplois"...

"Nous sommes venus voter surtout pour un changement dans le pays (...). Noboa est nouveau, il est jeune. Il est la meilleure solution", jugeait André Garcia, étudiant de 29 ans.

"Je vote pour Luisa", se vantait au contraire Lizbeth Castro, 35 ans, commerçante, disant "ne pas faire confiance" à son adversaire.

Toutefois, le ou la nouvelle élue n'aura que peu de temps pour tenir ces promesses mirobolantes: il ou elle gouvernera jusqu'à début 2025, terme du mandat du président sortant Guillermo Lasso qui avait convoqué des élections anticipées pour éviter sa destitution sur fond d'accusations de corruption.

E.Borstelmann--HHA