Hamburger Anzeiger - Le gouvernement réunit syndicats et patronat pour que "le travail paye mieux"

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Le gouvernement réunit syndicats et patronat pour que "le travail paye mieux"
Le gouvernement réunit syndicats et patronat pour que "le travail paye mieux" / Photo: Miguel MEDINA - POOL/AFP

Le gouvernement réunit syndicats et patronat pour que "le travail paye mieux"

Faire que "le travail paye mieux": Elisabeth Borne a ouvert lundi une conférence sociale avec les partenaires sociaux avec la volonté de "relancer la promotion sociale" par la "négociation".

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La Première ministre a ouvert la conférence sociale, qui devrait déboucher sur des annonces attendues en fin de journée, par une minute de silence en hommage à Dominique Bernard, l'enseignant tué dans une attaque au couteau vendredi à Arras (Pas-de-Calais).

"Nous n'accepterons pas que le terrorisme mette notre pays à l'arrêt", a déclaré la cheffe du gouvernement, qui se rendra avec le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines) pour participer vers 14H00 à la minute de silence au collège de Samuel Paty, professeur décapité le 16 octobre 2020 par un jeune radicalisé.

"Nous nous retrouvons aujourd'hui avec la volonté que le travail paye mieux et de relancer la promotion sociale", a souligné la Première ministre.

Mais "c'est la négociation qui amènera la révision des grilles de classifications" et "qui fera évoluer les salaires minimums des branches qui sont encore en dessous du Smic", a-t-elle précisé. Néanmoins "bien sûr, l’Etat prendra toute sa part".

Elisabeth Borne a souhaité "mener une action résolue et renforcée" en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ajoutée à la dernière minute au menu de la conférence.

Plusieurs experts ont pointé la difficulté de faire évoluer les salariés au niveau du Smic, les augmenter se traduisant par des cotisations supplémentaires et moins de prestations sociales (allocations logement, primes d'activité).

Les responsables des organisations syndicales et patronales, ainsi que les ministres de l'Economie, Bruno Le Maire, du Travail, Olivier Dussopt, et des Solidarités, Aurore Bergé, doivent prendre la parole dans la matinée, avant la tenue de quatre ateliers et une restitution en fin de journée.

Lors de cette conférence sociale, la Première ministre doit notamment annoncer la mise en place d'un "Haut Conseil des rémunérations" au sein duquel siègeraient les partenaires sociaux, les administrations de statistiques (Insee, Dares, Drees) voire des experts, selon Matignon.

Autre sujet attendu par l'ensemble des syndicats et sur lequel la Première ministre pourrait avancer : la "conditionnalité des aides publiques aux entreprises", soit le maintien des exonérations de cotisations à condition que la branche n'ait pas de minima en-dessous du Smic.

- "Pas de +blabla+" -

La conférence sociale se tient trois jours après une manifestation en demi-teinte pour défendre le pouvoir d'achat, qui a rassemblé entre 92.500 et quelque 200.000 personnes en France.

"La colère est extrêmement forte et le gouvernement doit répondre aux aspirations des travailleurs", plaide Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, interrogée vendredi avant le défilé.

"Nous ne voulons pas de +blabla+ ou des annonces qui font +pschitt+. On attend du concret", prévient-elle.

"La Première ministre nous a dit qu’il y aurait des annonces, on la prend au mot", espère la cheffe du premier syndicat, la CFDT, Marylise Léon.

"L'urgence vitale aujourd'hui c'est la paye !", insiste de son côté Frédéric Souillot (FO), promettant de "parler salaires de l'entrée jusqu'au dessert".

Ombre au tableau, la conférence se tient sur fond de profond désaccord entre les partenaires sociaux et le gouvernement sur les régimes des retraites complémentaires du privé (Agirc-Arrco) et de l'assurance-chômage (Unedic).

L'Etat veut les ponctionner pour combler le déficit du régime général des retraites ou abonder France Travail, le nouveau service public de l'emploi.

"Il n’a jamais été question de les ponctionner", se défend Mme Borne, souhaitant toutefois "sanctuariser" les économies réalisées dans les régimes complémentaires grâce à la réforme des retraites.

Ces transferts sont une "ligne rouge" pour la patronne de la CGT Sophie Binet, et augurent "la fin de la lune de miel" avec le gouvernement, selon le Medef.

H.Graumann--HHA