Hamburger Anzeiger - Pas de trêve pour une entrée de l'aide à Gaza, menace de "catastrophe humanitaire"

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Pas de trêve pour une entrée de l'aide à Gaza, menace de "catastrophe humanitaire"

Pas de trêve pour une entrée de l'aide à Gaza, menace de "catastrophe humanitaire"

Israël a affirmé lundi qu'aucune trêve n'était en cours pour permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où un million de Palestiniens désespérés ont trouvé refuge dans le sud, piégés sur le petit territoire bombardé depuis dix jours en riposte à l'attaque sanglante du Hamas.

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"Les civils ne doivent pas avoir à souffrir des atrocités du Hamas", a affirmé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, revenu lundi en Israël après une tournée dans plusieurs pays arabes, alors que se dessine le scénario d'une offensive terrestre israélienne contre le mouvement islamiste palestinien.

Pour l'Organisation mondiale de la Santé, Gaza est menacé d'une "vraie catastrophe" humanitaire dans les 24 heures si l'aide d'urgence ne lui parvient pas.

Ripostant à l'attaque d'une ampleur sans précédent lancée le 7 octobre sur son sol, Israël a promis "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, et déclenché une intense campagne de frappes sur le territoire.

Lundi après-midi, des sirènes d'alerte à la roquette ont été entendues à Jérusalem, après de nouveaux tirs de roquette du Hamas dimanche vers Israël.

Plus de 1.400 personnes sont mortes en Israël depuis le début de la guerre, la plupart des civils tués le jour de l'attaque. Le Hamas a en outre capturé 199 otages, selon Israël.

Les représailles israéliennes ont tué au moins 2.750 personnes à Gaza, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales.

Israël exhorte depuis vendredi les habitants du nord de Gaza, soit environ 1,1 million de personnes sur un total de 2,4 millions, à fuir vers le sud, affirmant frapper la ville de Gaza pour y détruire le centre des opérations du Hamas.

- "Aucun endroit sûr" -

Lundi, des centaines de Palestiniens étaient massés à la frontière avec l'Egypte, dans l'espoir d'une ouverture du point de passage de Rafah.

"Pas d'électricité, pas d'eau, pas d'internet. Je sens que je perds mon humanité", confie Mona Abdel Hamid, une Palestinienne de 55 ans. Elle aussi a gagné Rafah, où l'aide humanitaire venue de plusieurs pays afflue du côté égyptien sans pouvoir passer la frontière.

Un million de personnes, selon l'ONU, ont fui en une semaine vers le sud de la bande de Gaza, un micro-territoire de 362 kilomètres carrés placé en état de siège, coincé entre Israël, la Méditerranée et l'Egypte.

Mais le point de passage de Rafah, seule ouverture de la bande de Gaza sur le monde extérieur, contrôlé par l'Egypte, est actuellement fermé.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays accueillera samedi un sommet sur la question palestinienne, a affirmé la semaine dernière que les habitants de la bande de Gaza devaient "rester sur leur terre".

Lundi, la Ligue arabe a exigé l'arrêt des "opérations militaires" à Gaza et la mise en place de couloirs humanitaires.

L'armée israélienne a indiqué qu'elle s'"abstiendrait" de frapper lundi matin les couloirs d'évacuation. Mais Israël comme le Hamas ont démenti des informations faisant état d'une trêve pour laisser entrer l'aide humanitaire ou sortir les étrangers.

"Il n'y a pas de cessez-le-feu et d'entrée d'aide humanitaire dans Gaza", a affirmé le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Nous sommes au début d'opérations militaires d'ampleur dans la ville de Gaza", située dans le nord du territoire, a déclaré lundi un porte-parole de l'armée, Jonathan Conricus. "Les civils ne seraient pas en sécurité s'ils restaient ici", a-t-il averti.

A Rafah, où "un camp de fortune a été installé", "les gens manquent de nourriture, d'électricité et d'eau pour répondre à leurs besoins de base", a déclaré William Schombug, un responsable du Comité international de la Croix-Rouge.

- Tension à la frontière libanaise -

La tension est très vive aussi à la frontière nord avec le Liban, où Israël a commencé lundi à évacuer des milliers d'habitants dans 28 localités après des accrochages meurtriers ces derniers jours entre le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas, et l'armée israélienne.

Le 7 octobre à l'aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël par la terre et les airs, tuant plus d'un millier de civils et semant la terreur sous un déluge de roquettes. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été abattues ou brûlées dans leur voiture quand les combattants ont fait irruption dans un festival de musique.

"J'ai vu des bébés, des femmes et des enfants décapités", affirme le rabbin Israel Weiss, l'un des responsables de l'identification des corps.

Le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a enlevé 199 personnes lors de l'attaque, selon Israël qui a annoncé avoir retrouvé lors d'incursions à Gaza "des cadavres" d'otages. Le mouvement palestinien avait fait état de 22 otages tués dans les raids israéliens.

La présence de ces otages sur le sol de Gaza rend plus compliquée encore toute offensive terrestre, une perspective terrifiante de combats au cœur d'une ville à l'extrême densité de population, au sous-sol parsemé de souterrains.

- Une "grave erreur" -

En riposte à l'attaque, la plus meurtrière contre son territoire depuis sa création en 1948, Israël a massé des dizaines de milliers de soldats autour de la bande de Gaza. L'armée a annoncé avoir récupéré sur le sol israélien les corps de 1.500 combattants du Hamas.

Le président américain Joe Biden a encore une fois appelé au calme et averti qu'une nouvelle occupation par Israël de la bande de Gaza serait une "grave erreur", alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir une nouvelle fois lundi.

Israël a occupé Gaza de la guerre des Six Jours en 1967 à 2005.

Le Moyen-Orient est "au bord de l'abîme", a averti dimanche le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, appelant le Hamas à libérer tous les otages et Israël à autoriser l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Les Etats-Unis, ainsi que l'Allemagne, ont appelé l'Iran, un allié du Hamas et du Hezbollah libanais, à ne pas étendre le conflit.

Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza est placée en état de "siège complet" depuis le 9 octobre par Israël, qui y a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture.

La coordonnatrice humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Lynn Hastings, a regretté qu'Israël "associe l'aide humanitaire à Gaza à la libération des otages".

Seule lueur d'espoir, l'eau est revenue dans certaines localités du sud du territoire, où la situation reste toutefois très compliquée.

"Chaque jour, nous réfléchissons à la façon d'économiser l'eau. Si l'on prend une douche, on ne boira pas d'eau", regrette Assem, un habitant de Khan Younès, une ville de 400.000 habitants dont la population a plus que doublé en quelques jours.

A.Swartekop--HHA