Hamburger Anzeiger - Les Gazaouis attendent l'aide internationale, deux otages américaines libérées par le Hamas

Euronext
AEX 0.18% 898.95
BEL20 0.34% 4294.28
PX1 -0.02% 7533.5
ISEQ 0.26% 9860.37
OSEBX -0.3% 1439.75 kr
PSI20 0.05% 6557.82
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.37% 2762.69
N150 0.09% 3350.94
Les Gazaouis attendent l'aide internationale, deux otages américaines libérées par le Hamas
Les Gazaouis attendent l'aide internationale, deux otages américaines libérées par le Hamas / Photo: Belal ALSABBAGH - AFP

Les Gazaouis attendent l'aide internationale, deux otages américaines libérées par le Hamas

Entrera-t-elle enfin samedi? Les Gazaouis assiégés et bombardés attendent désespérément l'arrivée de premiers convois d'aide internationale, une question pour eux "de vie ou de mort", ont prévenu les Nations unies, au 14e jour de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

Taille du texte:

Israël a par ailleurs confirmé dans la soirée l'arrivée sur son sol de deux otages américaines du Hamas, une mère et sa fille. Le mouvement islamiste avait plus tôt annoncé leur libération, une première, pour des "raisons humanitaires, suite à "une médiation du Qatar", pays dont il est réputé proche.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées le 7 octobre en Israël par les commandos du Hamas, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations le jour de leur attaque, selon les autorités israéliennes. Environ 1.500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées, selon l'armée israélienne.

Le Hamas a enlevé 203 otages parmi lesquels des étrangers de plus d'une vingtaine de pays, selon l'armée israélienne, qui a estimé vendredi que "la majorité" d'entre eux étaient "vivants".

Côté palestinien, 4.137 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui contrôle le territoire depuis 2007.

Au milieu des décombres laissés par les bombardements, les 2,4 millions d'habitants y manquent d'eau, nourriture, médicaments et électricité, et plus d'un million d'entre eux ont été déplacées.

- "Goutte d'eau" -

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est rendu vendredi du côté égyptien du terminal de Rafah pour tenter d'accélérer l'entrée de l'aide, qui fera "la différence entre la vie et la mort pour tellement de monde à Gaza".

La première cargaison est censée arriver samedi "au plus tôt", a estimé Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d'urgence à l'ONU.

A Washington, le président américain Joe Biden a estimé vendredi que "les 20 premiers camions" d'aide entreraient "dans les prochaines 24 à 48 heures".

Israël, qui a imposé un strict siège au territoire palestinien, a autorisé, à la demande des Etats-Unis, l'entrée d'aide via le poste frontière de Rafah, seule issue de Gaza sur le monde qu'il ne contrôle pas. A condition qu'elle n'arrive qu'aux "civils".

Des files de dizaines de camions depuis serpentent à la frontière égyptienne.

Mais la première livraison attendue n'est qu'une "goutte d'eau dans l'océan des besoins", a dit à Genève le directeur des urgences de l'Organisation mondiale de la Santé, selon lequel il en "faudrait 2.000".

Des dizaines de Palestiniens binationaux attendent aussi en vain à Rafah de pouvoir fuir Gaza. "Il n'y a pas de nourriture, rien à boire. Qu'allons nous faire?", s'exaspère Mahmoud al-Attar, un Néerlandais de 70 ans, bloqué avec des proches.

Israël, qui a juré d'anéantir le Hamas, se prépare toujours à une offensive terrestre à Gaza après l'attaque la plus meurtrière de son histoire.

Après la "campagne militaire" de frappes aériennes et "plus tard des manoeuvres ayant pour objectif de neutraliser les terroristes et infrastructures du Hamas", il y aura des "opérations à basse intensité pour éliminer les dernières poches de résistance", a déroulé vendredi le ministre de la Défense, Yoav Gallant, lors d'une réunion au ministère.

- "Sommet pour la paix" -

A terme, Israël envisage parmi les scénarios possibles de "remettre les clés" de la bande de Gaza à une partie tierce qui pourrait être l'Egypte, sans aucune garantie que le Caire accepte ce scénario repoussé depuis des décennies, a affirmé une source au ministère des Affaires étrangères israélien à l'AFP.

Une offensive terrestre risque d'être "tout simplement catastrophique", a averti le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.

Les horreurs de l'attaque du Hamas en Israël continuent aussi d'émerger dans un pays traumatisé.

Shachar Butler, chef de la sécurité du kibboutz Nir Oz, où des commandos du Hamas ont tué ou enlevé un quart des 400 habitants, se souvient pour l'AFP de plus d'une dizaine d'hommes armés tirant des balles à l'aveuglette et lançant des grenades sur les maisons.

Les craintes d'un embrasement régional mobilisent la communauté internationale.

Le Caire sera hôte samedi d'un "sommet pour la paix", auquel participeront plusieurs chefs d'Etat, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel.

Un destroyer américain "opérant dans le nord de la mer Rouge" a abattu jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones "se dirigeant potentiellement vers des cibles en Israël" et lancés par les rebelles Houthis au Yémen, selon le Pentagone.

La Russie a demandé vendredi à ses citoyens de ne pas se rendre en Israël, au Liban, en Jordanie et dans les territoires palestiniens.

- "On est prêts" -

Dans le nord d'Israël, qui se vide de ses habitants, les soldats israéliens sont déployés en masse près de la frontière avec le Liban, dans l'éventualité d'un second front contre le Hezbollah.

Si le mouvement pro-iranien "décide de bouger ou faire quoi que ce soit, on est prêts", lance à l'AFP un réserviste.

Mesure rarissime, les autorités ont annoncé évacuer les 25.000 habitants de Kiryat Shmona, ville limitrophe du Liban.

La colère gronde toujours aussi dans les pays arabes et musulmans. Vendredi, jour de prières, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté du Caire à Bagdad en passant par Tunis, Beyrouth ou Téhéran pour soutenir les Palestiniens et dénoncer un soutien occidental à Israël.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah II de Jordanie, deux acteurs clés du Moyen-Orient, ont condamné ce qu'ils ont qualifié de "punition collective" infligée aux Gazaouis.

L'ONG Human Rights Watch a appelé les pays occidentaux à condamner "le brutal mépris d'Israël pour la vie des civils à Gaza", au même titre que leurs condamnations "des atrocités russes en Ukraine et des atrocités du Hamas en Israël".

W.Widmer--HHA