Hamburger Anzeiger - Le Hamas libère deux Américaines, "première lueur d'espoir" pour les otages

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Le Hamas libère deux Américaines, "première lueur d'espoir" pour les otages
Le Hamas libère deux Américaines, "première lueur d'espoir" pour les otages / Photo: RONALDO SCHEMIDT - AFP

Le Hamas libère deux Américaines, "première lueur d'espoir" pour les otages

Deux Américaines enlevées le 7 octobre ont été libérées vendredi par le Hamas après une médiation du Qatar, une première "lueur d'espoir" pour les quelque 200 otages toujours retenus à Gaza, au 14e jour de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

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Les deux femmes, une mère et sa fille, se dirigeaient dans la soirée vers une base militaire "où les attendent les membres de leur famille", a indiqué dans un communiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Le Hamas avait plus tôt annoncé leur libération pour des "raisons humanitaires", après "une médiation du Qatar", pays dont il est réputé proche. Il a affirmé dans un communiqué "travailler avec tous les médiateurs impliqués pour mettre en oeuvre la décision du mouvement de clore le dossier des (otages) civils quand les circonstances sécuritaires le permettent".

Plus de 1.400 personnes ont été tuées le 7 octobre en Israël par les commandos du Hamas, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations le jour de leur attaque, selon les autorités israéliennes.

Environ 1.500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées, selon l'armée israélienne.

Le Hamas a enlevé 203 otages dont des ressortissants de plus d'une vingtaine de pays, selon l'armée israélienne, qui a estimé vendredi que "la majorité" d'entre eux étaient "vivants".

Côté palestinien, 4.137 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui contrôle le territoire depuis 2007. Au milieu des décombres, les 2,4 millions d'habitants y manquent d'eau, nourriture, médicaments et électricité, et plus d'un million d'entre eux ont été déplacées.

"Nous poursuivrons notre dialogue avec les Israéliens et le Hamas", pour "la libération de tous les otages civils (...) dans le but ultime de désamorcer la crise actuelle et rétablir la paix", a commenté de Doha le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, Majid Al-Ansari.

Le Comité international de la Croix-Rouge, qui a convoyé les Américaines de Gaza vers Israël a salué une "lueur d'espoir".

- Aide internationale -

Pas de déblocage par contre vendredi pour l'entrée des premiers convois d'aide internationale attendue par les Gazaouis assiégés et bombardés, une question pour eux "de vie ou de mort", selon le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui s'est rendu vendredi du côté égyptien du terminal de Rafah.

La première cargaison est censée arriver samedi "au plus tôt", a estimé Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d'urgence à l'ONU.

A Washington, Joe Biden a lui estimé vendredi que "les 20 premiers camions" d'aide entreraient "dans les prochaines 24 à 48 heures".

Israël, qui a imposé un strict siège au territoire palestinien, a autorisé, à la demande des Etats-Unis, l'entrée d'aide via le poste frontière de Rafah, seule issue de Gaza sur le monde qu'il ne contrôle pas. A condition qu'elle n'arrive qu'aux "civils".

Mais la première livraison attendue n'est qu'une "goutte d'eau dans l'océan des besoins", a dit à Genève le directeur des urgences de l'Organisation mondiale de la Santé.

Des dizaines de Palestiniens binationaux attendent aussi en vain à Rafah de pouvoir fuir Gaza.

Israël, qui a juré d'anéantir le Hamas, se prépare toujours à une offensive terrestre à Gaza après l'attaque la plus meurtrière de son histoire.

Après la "campagne militaire" de frappes aériennes et "plus tard des manoeuvres ayant pour objectif de neutraliser les terroristes et infrastructures du Hamas", il y aura des "opérations à basse intensité pour éliminer les dernières poches de résistance", a déroulé vendredi le ministre de la Défense, Yoav Gallant, lors d'une réunion au ministère.

L'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a appelé vendredi à évacuer plusieurs de ses écoles où des Palestiniens se sont réfugiés à Gaza ville, jugeant que les lieux "ne sont plus sûrs" après avoir reçu un avertissement israélien.

- "Sommet pour la paix" -

A terme, Israël envisage parmi les scénarios possibles de "remettre les clés" de la bande de Gaza à une partie tierce qui pourrait être l'Egypte, sans aucune garantie que le Caire accepte ce scénario repoussé depuis des décennies, a affirmé une source au ministère des Affaires étrangères israélien à l'AFP.

"J'ai peur que les destructions actuelles suivent un plan clair, que les gens ne trouvent pas d'endroit où vivre et que cela provoque une deuxième Nakba", s'inquiète à Gaza Omar Ashour, général à la retraite, en référence à l'expulsion d'environ 760.000 Palestiniens à la création d'Israël.

Pour tenter de trouver une issue, Le Caire accueillera samedi d'un "sommet pour la paix", auquel participeront plusieurs chefs d'Etat, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel.

Les Etats-Unis ont de leur côté déployé deux porte-avions en Méditerranée orientale, pour dissuader l'Iran ou le Hezbollah libanais, deux alliés du Hamas, de s'impliquer dans le conflit.

- "On est prêts" -

Dans le nord d'Israël, qui se vide de ses habitants, les soldats israéliens sont déployés en masse près de la frontière avec le Liban, dans l'éventualité d'un second front contre le Hezbollah.

Si le mouvement pro-iranien "décide de bouger ou faire quoi que ce soit, on est prêts", lance à l'AFP un réserviste, alors que les échanges de tirs se sont multipliés vendredi dans la zone frontalière entre Israël et le Liban.

La colère gronde toujours aussi dans les pays arabes et musulmans. Vendredi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté du Caire à Bagdad en passant par Tunis, Beyrouth ou Téhéran pour soutenir les Palestiniens et dénoncer un soutien occidental à Israël.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah II de Jordanie, ont condamné une "punition collective" infligée aux Gazaouis.

L'ONG Human Rights Watch a appelé les pays occidentaux à condamner "le brutal mépris d'Israël pour la vie des civils à Gaza", au même titre que leurs condamnations "des atrocités russes en Ukraine et des atrocités du Hamas en Israël".

O.Meyer--HHA