Hamburger Anzeiger - Un premier convoi d'aide entre à Gaza, l'ONU appelle à poursuivre les livraisons humanitaires

Euronext
AEX 0.18% 898.95
BEL20 0.34% 4294.28
PX1 -0.02% 7533.5
ISEQ 0.26% 9860.37
OSEBX -0.3% 1439.75 kr
PSI20 0.05% 6557.82
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.37% 2762.69
N150 0.09% 3350.94
Un premier convoi d'aide entre à Gaza, l'ONU appelle à poursuivre les livraisons humanitaires
Un premier convoi d'aide entre à Gaza, l'ONU appelle à poursuivre les livraisons humanitaires / Photo: Mohammed ABED - AFP

Un premier convoi d'aide entre à Gaza, l'ONU appelle à poursuivre les livraisons humanitaires

Un premier convoi d'aide humanitaire, venant d'Egypte, est entré samedi à Gaza, désespérément attendu par ses habitants qui manquent de tout, l'ONU appelant immédiatement à la poursuite de ces livraisons dans un territoire palestinien pilonné et assiégé par Israël après la sanglante attaque du Hamas sur son sol le 7 octobre.

Taille du texte:

L'aide est sortie d'Egypte à bord de 20 camions via le terminal de Rafah, la seule porte de Gaza qui ne soit pas aux mains d'Israël, conformément à un accord annoncé mercredi par le président américain Joe Biden. Cinq premiers semi-remorques ont pénétré en fin de matinée en territoire palestinien, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Ce "premier convoi ne doit pas être le dernier", a immédiatement réagi l'ONU, appelant à un "effort durable pour fournir des biens essentiels", et notamment "du carburant" aux Gazaouis, "de façon sécurisée, inconditionnelle et sans obstacle".

Selon les médias égyptiens, l'aide alimentaire et médicale livrée n'inclut pas de carburant, pourtant vital pour le territoire palestinien où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants.

La porte du terminal de Rafah, côté égyptien, a été refermée après le passage du convoi, ont indiqué des témoins à l'AFP, alors que des dizaines de bi-nationaux attendent côté palestinien d'être autorisés à gagner l'Egypte.

Selon l'armée israélienne, environ 1.500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive israélienne.

Dans la bande de Gaza, 4.137 personnes, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué samedi qu'au moins 17 de ses employés figurent parmi les victimes.

- "Premier pas" -

Alors que le conflit entre dans sa troisième semaine, les livraisons humanitaires feront la différence "entre la vie et la mort" pour de nombreux Gazaouis, avait souligné vendredi à Rafah le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué samedi "un premier pas important pour alléger la souffrance d'innocents" à Gaza.

Mais l'entrée de 20 camions convenue entre Le Caire et Washington n'est qu'une "goutte d'eau dans l'océan des besoins", avait mis en garde à Genève Michael Ryan, le directeur des urgences de l'Organisation mondiale de la Santé.

Plus d'une centaine de camions chargés de tonnes d'aide internationale sont massés depuis des jours entre l'Egypte et Gaza.

L'ONU a également a également réitéré samedi son appel à la "libération immédiate et inconditionnelle" de toutes les personnes enlevées par le Hamas, après la libération la veille de deux premiers otages, une mère et sa fille américaines, Judith et Natalie Raanan, après une médiation du Qatar, réputé proche du Hamas. Le mouvement palestinien, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, détient toujours plus de 200 otages.

- "Sommet pour la paix" -

Les efforts diplomatiques s'intensifient aussi pour tenter d'éviter un embrasement régional. L'Egypte, grande puissance régionale et premier pays arabe à avoir reconnu l'Etat d'Israël, accueille samedi au Caire un "sommet pour la paix".

Le patron de l'ONU y participe, ainsi que les dirigeants européens Charles Michel et Josep Borrell au côté notamment du roi de Jordanie Abdallah II, du président de l'Autorité palestinien Mahmoud Abbas et de nombreux chefs de diplomatie, mais sans dirigeant américain.

La colère gronde dans les pays arabes et musulmans, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi en solidarité avec les Palestiniens.

Israël a appelé samedi ses citoyens se trouvant en Egypte et en Jordanie à les quitter "le plus rapidement possible" en raison d'une "aggravation des manifestations contre Israël".

- "Deuxième Nakba" -

La tension en Cisjordanie occupée a aussi fait une nouvelle victime, tuée dans la nuit dans des heurts avec l'armée israélienne près de Jéricho, portant à 84 le nombre de morts palestiniens en Cisjordanie depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.

Alors qu'Israël se prépare à une offensive terrestre, son ministre de la Défense, Yoav Gallant, a déroulé vendredi la suite des opérations.

Après la "campagne militaire" de frappes aériennes et "plus tard des manoeuvres ayant pour objectif de neutraliser les terroristes et infrastructures du Hamas", il y aura des "opérations à basse intensité pour éliminer les dernières poches de résistance", a-t-il affirmé.

A terme, Israël envisage parmi les scénarios possibles de "remettre les clés" de la bande de Gaza à une partie tierce qui pourrait être l'Egypte, sans aucune garantie que Le Caire accepte ce scénario repoussé depuis des décennies, a affirmé une source au ministère des Affaires étrangères israélien à l'AFP.

"J'ai peur que les destructions actuelles suivent un plan clair, que les gens ne trouvent pas d'endroit où vivre et que cela provoque une deuxième Nakba (catastrophe en arabe)", s'inquiète à Gaza Omar Ashour, un général à la retraite, en référence à l'expulsion d'environ 760.000 Palestiniens à la création d'Israël.

Au moins un million de Gazaouis ont été déplacés, d'après l'ONU.

La tension monte aussi au nord d'Israël, à la frontière avec le Liban, qui se vide de ses habitants alors que les accrochages et échanges de tirs se multiplient.

Les Etats-Unis ont déployé deux porte-avions en Méditerranée orientale pour dissuader l'Iran ou le Hezbollah libanais, deux alliés du Hamas, de s'impliquer dans le conflit.

Samedi à l'aube, l'armée israélienne a annoncé avoir mené des frappes aériennes contre des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, en riposte à des tirs de roquettes et de missiles antichar en direction d'Israël.

Interrogé par l'AFP dans cette zone frontalière où les soldats israéliens sont désormais partout, un appelé réserviste, qui a requis l'anonymat, se dit "prêt à en découdre" car "les Juifs n'ont pas d'autre pays".

J.Berger--HHA