Hamburger Anzeiger - Israël va intensifier ses frappes, un premier convoi d'aide à Gaza

Euronext
AEX -0.18% 895.72
BEL20 0.19% 4287.93
PX1 -0.4% 7504.77
ISEQ 0.39% 9873.45
OSEBX -0.03% 1443.61 kr
PSI20 -1.12% 6554.76
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.37% 2762.69
N150 0.08% 3350.17
Israël va intensifier ses frappes, un premier convoi d'aide à Gaza
Israël va intensifier ses frappes, un premier convoi d'aide à Gaza / Photo: Mohammed Assad - AFP

Israël va intensifier ses frappes, un premier convoi d'aide à Gaza

L'armée israélienne a annoncé samedi vouloir intensifier ses frappes sur la bande de Gaza, menées depuis deux semaines en riposte à l'attaque sanglante du Hamas contre Israël, quelques heures après l'entrée d'un premier convoi d'aide humanitaire, venant d'Egypte, dans le territoire palestinien.

Taille du texte:

Le poste-frontière de Rafah, seule issue de la bande de Gaza à ne pas être contrôlée par Israël, s'est refermé, selon des témoins, après le passage de ce convoi de 20 camions, très insuffisant selon l'ONU pour qui il faudrait au moins 100 camions par jour pour répondre aux besoins des 2,4 millions d'habitants du territoire.

Pour le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, "un acheminement massif d'aide est nécessaire". Lors d'un sommet international tenu au Caire, il a réclamé un "cessez-le-feu humanitaire" pour "mettre fin au cauchemar" de la population.

L'armée israélienne continue pendant ce temps à se préparer à une offensive terrestre à Gaza contre le Hamas et veut "augmenter les frappes" sur le territoire dès ce samedi, a déclaré un porte-parole.

Samedi, les bombardements israéliens se sont poursuivis sur Gaza tandis que des tirs de roquettes de groupes palestiniens ont continué à viser Israël.

- Une aide "indispensable" -

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a lui appelé "toutes les parties" à laisser ouvert le point de passage de Rafah, "pour que soit acheminée de manière continue une aide indispensable" aux Gazaouis.

Plus d'un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont fui les bombardements dans le nord de la bande de Gaza pour se réfugier dans le sud dans des conditions humanitaires désastreuses.

Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza, un territoire pauvre et exigu de 362 kilomètres carrés, est placée depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations le jour de l'attaque menée depuis la bande de Gaza, selon les autorités israéliennes.

L'armée israélienne a annoncé avoir retrouvé les corps de 1.500 combattants du Hamas dans les localités dont elle a repris le contrôle après cette attaque, la plus meurtrière depuis la création d'Israël en 1948.

Dans la bande de Gaza, 4.385 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, détient en outre 210 otages, selon l'armée, israéliens, étrangers et binationaux.

Vendredi, le mouvement islamiste a libéré deux premiers otages, une mère et sa fille américaines, Judith et Natalie Raanan, via une médiation du Qatar, où est installé le bureau politique du Hamas.

Le Qatar estime possible une libération "très bientôt" des otages grâce aux discussion en cours, a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, dans une interview samedi au journal allemand Welt am Sonntag.

L'ONU a réitéré de son côté son appel à la "libération immédiate et inconditionnelle" de toutes les personnes enlevées par le Hamas.

- Accord sous condition -

Samedi, selon des journalistes de l'AFP sur place, un premier convoi de 20 camions du Croissant rouge égyptien, responsable de l'acheminement de l'aide envoyée par plusieurs agences de l'ONU, a pu entrer dans la bande de Gaza.

En visite mercredi en Israël, le président américain Joe Biden avait indiqué que ce pays avait donné son feu vert à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, répondant ainsi à la demande de la communauté internationale.

"Israël n'empêchera pas l'aide humanitaire depuis l'Egypte tant qu'il s'agit de nourriture, d'eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza", a confirmé ensuite le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Israël a toutefois affirmé qu'il n'autoriserait pas l'entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire dans la bande de Gaza via son territoire tant que le Hamas n'aurait pas libéré les otages.

- "44.000 bouteilles d'eau" -

Le convoi entré samedi, transportant de l'eau, des conserves et de fournitures médicales, "est très en-deçà des besoins de la bande de Gaza", a assuré un porte-parole du gouvernement du Hamas, Salameh Maarouf, précisant qu'en temps normal quelque 500 camions passaient chaque jour dans le territoire palestinien.

Plus de 44.000 bouteilles d'eau potable, "juste assez pour 22.000 personnes pendant une journée", ont été acheminées à Gaza, a précisé l'ONU.

L'arrivée d'une aide massive est "une urgence", face à des conditions "vraiment catastrophiques" à Gaza, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

L'ONU a notamment insisté sur la nécessité de livrer du carburant, vital pour le territoire palestinien.

- "Message très dangereux" -

Samedi, les dirigeants palestinien, jordanien et égyptien réunis en Egypte, aux côtés notamment des dirigeants européens Charles Michel et Josep Borrell, ont plaidé pour un "cessez-le-feu" et une "solution" à 75 ans de conflit israélo-palestinien.

"Le monde est silencieux" s'est insurgé le roi Abdallah II de Jordanie, y voyant un "message très dangereux" que "le monde arabe entend clairement", sur la valeur des vies palestiniennes par rapport à celle des vies israéliennes.

Vendredi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les pays arabes et musulmans en solidarité avec les Palestiniens.

"Nous ne partirons pas" des terres palestiniennes, a affirmé le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, alors que Le Caire et Amman sont vent debout contre l'évacuation des Gazaouis vers le sud de Gaza réclamée par Israël.

Autre foyer de tension, la région du nord d'Israël frontalière avec le Liban se vide de ses habitants, alors que les accrochages et échanges de tirs se multiplient entre l'armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.

Les Etats-Unis ont déployé deux porte-avions en Méditerranée orientale pour dissuader l'Iran ou le Hezbollah de s'impliquer dans le conflit.

En Cisjordanie, des heurts ont fait un mort dans la nuit, portant à 84 le nombre de morts palestiniens depuis le 7 octobre dans ce territoire palestinien occupé par Israël, selon le ministère palestinien de la Santé.

Th.Frei--HHA