Hamburger Anzeiger - Dans un hôpital de Gaza, l'afflux d'habitants pour identifier leurs proches tués

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Dans un hôpital de Gaza, l'afflux d'habitants pour identifier leurs proches tués
Dans un hôpital de Gaza, l'afflux d'habitants pour identifier leurs proches tués / Photo: MAHMUD HAMS - AFP

Dans un hôpital de Gaza, l'afflux d'habitants pour identifier leurs proches tués

Des dizaines de Palestiniens ont afflué à l'hôpital de Deir el-Balah pour identifier leurs proches tués dans un bombardement israélien, alors qu'Israël intensifie ses frappes sur la bande de Gaza, dont le bilan a atteint dimanche 4.651 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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Israël a annoncé samedi une intensification des frappes, prélude à une probable intervention terrestre de ses troupes dans le petit territoire palestinien qu'elles avaient évacué unilatéralement en 2005, deux ans avant que le mouvement islamiste palestinien n'y prenne le pouvoir.

Selon le Hamas, les raids les plus meurtriers ont notamment eu lieu à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, où plusieurs immeubles ont été entièrement détruits.

A l'hôpital de la ville, des Gazaouis affluent par dizaines pour identifier les corps de leurs proches tués, et les transporter au cimetière, ou s'enquérir de l'état des blessés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Parmi les dépouilles, celles d'un homme et de sa fillette, visage découvert, allongés sur la même table mortuaire. Il s'agit de Mohammad Joudeh et sa fille, Misk, âgée de trois ans, selon le cousin du père, Wael Wafi.

Lorsqu'ils ont été extraits sans vie des décombres, la petite était blottie contre son père, affirme à l'AFP M. Wafi, photo à l'appui.

- Les noms sur les jambes -

"Toute la famille Joudeh, celle de ma tante, a été tuée dans le bombardement. Ils ont détruit deux immeubles sur leurs têtes", dit M. Wafi.

Selon lui, les deux immeubles abritaient aussi des membres de la famille élargie et des proches qui avaient fui les bombardements israéliens dans le nord de la bande de Gaza.

"Mon cousin dormait dans sa maison avec sa fille dans ses bras. C'était un homme sans histoires qui n'a rien à voir avec la résistance", ajoute-t-il, faisant ainsi référence au Hamas, classé organisation "terroriste" par les États-Unis, l'Union européenne et Israël.

Au moins 1.873 enfants figurent parmi les morts palestiniens dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a également recensé dimanche 14.245 blessés dans les bombardements israéliens.

Ceux-ci ont été engagés en représailles à l'attaque du 7 octobre des commandos du Hamas, d'une ampleur et d'une violence jamais vues sur le territoire israélien depuis la fondation d'Israël en 1948. Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou mutilés, selon les autorités israéliennes.

Dans la morgue de Deir el-Balah dimanche, une femme éclate en sanglots et manque de s'effondrer avant d'être retenue par un parent quand elle soulève des couvertures sur les tables mortuaires, découvrant le corps de sa fille et de plusieurs enfants de sa famille, les Natil.

Les noms de trois d'entre eux, Layan, Hani et Joane, sont écrits au feutre sur leurs jambes.

- Appel à évacuer -

Plus au sud, à Khan Younès, un autre bombardement israélien a fait samedi soir au moins treize morts dans un café, le Rio, situé au rez-de-chaussé d'un immeuble de plusieurs étages et transformé en abri pour les déplacés de la guerre, selon un bilan du Hamas.

"J'ai entendu le bruit d'une explosion et puis j'ai vu de la poussière, des flammes et des débris qui volent. Une minute plus tard ils ont frappé de nouveau", décrit à l'AFP Naji Chourrab, qui habite en face.

"Les ambulances sont arrivées une demi-heure plus tard pour transporter les morts et blessés. J'ai vu au moins deux corps calcinés", ajoute-il.

Depuis l'attaque du Hamas sur son territoire, Israël s'est juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien.

Le général Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, a expliqué que l'intensification des bombardements visait à "réduire les risques dans les prochaines étapes" du conflit pour les forces israéliennes.

L'armée israélienne, qui a indiqué cibler en particulier le nord de la bande de Gaza pour y détruire les infrastructures du Hamas, avait appelé la semaine dernière les quelque 1,1 million d'habitants de la zone à évacuer vers le sud du petit territoire, un des plus densément peuplés au monde, où vivent au total 2,4 millions de personnes, pour moitié des enfants.

M.Schneider--HHA