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Situation humanitaire critique à Gaza, pilonnée sans relâche par Israël

Situation humanitaire critique à Gaza, pilonnée sans relâche par Israël

La situation humanitaire restait critique mercredi dans la bande de Gaza, assiégée et pilonnée sans répit par l'armée israélienne en riposte à l'attaque sanglante du Hamas, en particulier dans les hôpitaux submergés dont certains ont déjà fermés faute d'électricité.

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De nombreux pays réclament une pause humanitaire dans les bombardements incessants menés par Israël, qui s'est juré d'"exterminer" le Hamas palestinien après son attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre sur le sol israélien.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à une "cessez-le-feu humanitaire immédiat" et condamné les "violations claires du droit humanitaire" dans le territoire palestinien, provoquant la colère d'Israël.

L'attaque du Hamas et les représailles de l'armée israélienne dans la bande de Gaza ont fait plus de 1.400 morts en Israël, selon les autorités, et plus de 6.500 dans le territoire palestinien, selon le mouvement islamiste, majoritairement des civils des deux côtés.

En outre, 13 personnes ont été tuées en Israël par des tirs de roquettes depuis le 7 octobre, a déclaré mercredi à l'AFP le porte-parole du Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge.

Le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007 a lui affirmé mercredi qu'au moins 700 personnes avaient été tuées en une seule journée.

L'armée israélienne a affirmé avoir mené "des frappes de grande ampleur", qui ont touché "plusieurs infrastructures terroristes du Hamas", dont des tunnels.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, six hôpitaux ont déjà fermé, faute de carburant, dans la bande de Gaza où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens dans des conditions humanitaires désastreuses.

L'ONU réclame d'urgence la livraison de carburant pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux où affluent des milliers de blessés, pomper et purifier l'eau et faire circuler les camions. Mais Israël s'y refuse, affirmant que cela profiterait au Hamas qu'il considère avec les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation "terroriste".

Le président français Emmanuel Macron, arrivé mercredi en Egypte après une visite de solidarité en Israël et une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas en Cisjordanie occupée, a annoncé l'envoi par la France d'un navire militaire pour "soutenir les hôpitaux". Ce dernier, un navire-hôpital, a appareillé mercredi pour Gaza.

Un avion français chargé de matériel médical doit aussi atterrir jeudi en Egypte à destination de la population gazaouie, a-t-il précisé aux côté du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

- Opérations sans anesthésie -

"Nous avons opéré plusieurs blessés sans anesthésie", a raconté à l'AFP Ahmad Abdul Hadi, un chirurgien orthopédique de l'hôpital Nasser à Khan Younès, une ville du sud de la bande de Gaza.

Selon Mohammed Abu Selmeya, le directeur de l'hôpital Shifa dans la ville de Gaza, le plus grand du territoire, "dix hôpitaux sont déjà hors service" et "plus de 90% des médicaments et des produits sont épuisés".

Mais pour Washington, un cessez-le-feu "à ce stade ne bénéficierait qu'au Hamas". La Maison Blanche a suggéré plutôt des "pauses" pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, une position que devrait rallier les pays de l'Union européenne, réunis jeudi et vendredi en sommet, selon des sources diplomatiques.

La bande de Gaza, petit territoire pauvre s'étendant sur 40 kilomètres le long de la Méditerranée, est soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007. Le 9 octobre, Israël l'a placé en état de "siège complet" et y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.

- "Grand nombre de victimes civiles" -

Ce siège s'accompagne de bombardements sans relâche du territoire par Israël, qui a massé des dizaines de milliers de soldats aux abords de la bande de Gaza et intensifié ses frappes ces derniers jours, avant une offensive terrestre à laquelle l'armée israélienne dit se préparer.

Une offensive terrestre serait cependant extrêmement périlleuse dans ce territoire très densément peuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache armes et combattants, et en présence d'otages.

Le président égyptien a appelé mercredi Israël à éviter une "invasion terrestre de Gaza", affirmant qu'elle ferait un "grand nombre de victimes civiles".

Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jour des fêtes de Souccot, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël depuis la bande de Gaza, semant la terreur lors de cette attaque d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948.

- "Le temps presse" -

Mardi, un quatrième convoi de huit camions chargés d'eau, de nourriture et de médicaments, selon le Croissant-rouge palestinien, est arrivé en provenance d'Egypte via le poste-frontière de Rafah, seul point de passage vers la bande de Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien.

Au total, quelques dizaines de camions sont arrivés depuis le 21 octobre alors que, selon l'ONU, au moins cent camions par jour seraient nécessaires.

"Le temps presse. Nous avons un besoin urgent de carburant", a déclaré à l'AFP Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, qui craint de devoir arrêter ses opérations dès mercredi soir.

Depuis le 15 octobre, l'armée israélienne appelle la population du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à évacuer vers le sud.

Mais les frappes continuent aussi de toucher cette partie du territoire, proche de la frontière égyptienne, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils. Mercredi, l'une d'entre elles a touché un supermarché de rafah dans le sud de la bande de Gaza.

Au total, au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l'ONU.

"A minuit, alors que nous dormions, nous avons senti des éclats et des pierres tomber sur nous", a raconté mercredi Amine Abu Jazar, un homme réfugié à Rafah.

- Frappes contre la Syrie -

Face à un risque d'extension du conflit à d'autres pays du Moyen-Orient, le président français Emmanuel Macron a appelé mardi l'Iran, puissant soutien du Hamas, et ses alliés régionaux, le Hezbollah libanais et les Houthis au Yémen, à "ne pas prendre le risque d'ouvrir de nouveaux fronts".

L'ayatollah Ali Khamenei, la plus haute autorité d'Iran, a accusé mercredi les Etats-Unis de "diriger en quelque sorte" les opérations menées par Israël dans le territoire palestinien.

Après une visite de soutien à Israël puis au président palestinien Mahmoud Abbas en Cisjordanie occupée, M. Macron a rencontré mercredi à Amman le roi Abdallah II de Jordanie, avant de se rendre au Caire pour un entretien avec le président égyptien.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui annulé mercredi tout projet de visite en Israël, dont il a accusé l'armée de se conduire avec "inhumanité".

L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir frappé des infrastructures militaires en Syrie en réponse à des tirs vers son territoire. Huit soldats syriens ont été tués, selon les médias officiels syriens.

L'aviation israélienne a aussi mené mercredi un raid contre l'aéroport d'Alep, dans le nord de la Syrie.

La tension est très vive aussi en Cisjordanie où plus de cent Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé, ainsi qu'à la frontière d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah.

W.Taylor--HHA