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Israël intensifie ses frappes à Gaza, "étend" ses opérations terrestres
Israël intensifie ses frappes à Gaza, "étend" ses opérations terrestres / Photo: - - AFP

Israël intensifie ses frappes à Gaza, "étend" ses opérations terrestres

L'armée israélienne a annoncé vendredi soir "étendre" ses opérations terrestres dans la bande de Gaza, cible de frappes sans précédent depuis le début le 7 octobre de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

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Le mouvement palestinien a fait état de "violents combats" avec l'armée israélienne en soirée dans la bande de Gaza, selon un communiqué du Hamas au pouvoir à Gaza.

L'ONU, qui réclame une trêve, a dit redouter une "avalanche sans précédent de souffrances" dans le petit territoire palestinien de 362 km2 assiégé et privé de tout, où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants.

Ces frappes, très intenses selon des images de l'AFP, ont atteint une ampleur inédite depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien il y a trois semaines, a indiqué la télévision publique israélienne Kan.

Dans le même temps, les communications et internet ont été coupés à Gaza, selon le gouvernement du Hamas, au pouvoir dans ce territoire depuis 2007. Les journalistes de l'AFP ont expliqué qu'ils ne pouvaient communiquer que dans les zones où ils captaient le réseau israélien.

Face aux frappes israéliennes, le Hamas a appelé le monde à "agir immédiatement pour faire cesser les bombardements "par air, mer et terre" d'Israël, tout en se disant "prêt" en cas d'offensive terrestre israélienne. Le mouvement islamiste palestinien a annoncé avoir tiré "des salves de roquettes" sur Israël.

Vendredi soir, le ciel au dessus de la bande de Gaza était rouge et orange, embrasé par les explosions et les couleurs des incendies déclenchées par les frappes, selon des images en direct de l'AFP.

- "Avalanche de souffrances -

"Beaucoup plus" de gens vont "bientôt mourir" en raison du siège imposé par Israël à Gaza depuis le 9 octobre, a affirmé à Jérusalem le patron de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini.

"Les services de base s'effondrent, les réserves de médicaments, de nourriture et d'eau s'épuisent, les égouts commencent à déborder dans les rues de Gaza", a-t-il décrit.

L'ONU, préoccupée aussi par d'éventuels "crimes de guerre", réclame une trêve des combats, seule option selon elle pour acheminer l'aide tant nécessaire à Gaza.

Prélude à une offensive terrestre maintes fois évoquée, l'armée a ces dernières 48 heures mené deux incursions avec des troupes au sol appuyées par des avions, visant des cibles du Hamas, qu'elle accuse de mener la guerre depuis les hôpitaux et de se servir de la population comme "bouclier humain".

Le Hamas a démenti ces accusations.

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé que 7.326 personnes, en majorité des civils dont plus de 3.000 enfants, ont été tuées à Gaza par les bombardements israéliens menés en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre, la plus meurtrière dans l'histoire d'Israël.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis le 7 octobre, essentiellement des civils massacrés par le Hamas ce jour-là, selon les autorités israéliennes.

Selon l'armée, 229 otages, israéliens, binationaux ou étrangers, ont été emmenés à Gaza par le Hamas, qui a relâché quatre femmes depuis.

Le Hamas a estimé jeudi que "près de 50" otages ont été tués dans les bombardements israéliens.

- Des miettes -

Israël a dit vouloir "anéantir" le Hamas après l'attaque du 7 octobre. Ce jour-là, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas s'étaient infiltrés sur le sol israélien depuis Gaza, semant la terreur.

Un officier supérieur israélien a affirmé vendredi à l'AFP avoir trouvé le cadavre décapité d'un bébé dans l'un des kibboutz attaqués par le Hamas.

Une offensive terrestre dans la bande de Gaza surpeuplée inquiète la communauté internationale et les appels demandant à Israël d'épargner les civils se multiplient.

Les dirigeants de l'Union européenne ont demandé des "pauses" dans le conflit et l'ouverture de couloirs humanitaires pour faciliter l'acheminement de l'aide. Les Etats-Unis, alliés d'Israël, se sont également dit favorables à des "pauses humanitaires".

Depuis le 21 octobre, 74 camions d'aide humanitaire sont arrivés depuis l'Egypte dans la bande de Gaza, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) jeudi soir, quand il en faudrait au moins cent par jour, selon l'ONU.

"Ces quelques camions ne sont rien d'autre que des miettes qui ne feront aucune différence" pour la population, a lancé Philippe Lazzarini.

L'UNRWA a annoncé avoir "réduit ses opérations de manière significative", en raison des bombardements et du manque de carburant, tandis que 12 des 35 hôpitaux de la bande de Gaza ont dû fermer.

Ce territoire pauvre soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir, est placé depuis le 9 octobre en état de "siège total" par Israël, qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.

- Frappes américaines -

Mais les frappes continuent aussi de toucher le sud, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils près de la frontière égyptienne fermée.

La communauté internationale redoute un embrasement régional, alors que l'Iran, puissant soutien du Hamas, a lancé plusieurs avertissements aux Etats-Unis.

Les Etats-Unis ont affirmé avoir mené des frappes jeudi contre des stocks de munitions utilisés par les Gardiens de la révolution iraniens et des "groupes affiliés" dans l'est de la Syrie.

La tension est très vive aussi en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de cent Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, ainsi qu'à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran et allié du Hamas.

Plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté vendredi en Cisjordanie occupée et dans plusieurs pays arabes en soutien aux Palestiniens de Gaza.

W.Taylor--HHA