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Combats au sol et bombardements massifs dans Gaza coupé du monde
Combats au sol et bombardements massifs dans Gaza coupé du monde / Photo: Menahem KAHANA - AFP

Combats au sol et bombardements massifs dans Gaza coupé du monde

Des combats au sol font rage samedi dans la bande de Gaza, cible de frappes israéliennes sans précédent trois semaines après le début de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, et coupée du monde en raison de l'arrêt des télécommunications et d'internet.

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L'ONU a dit craindre une "avalanche de souffrances humaines" dans le territoire palestinien assiégé, et l'Assemblée générale de l'organisation internationale a adopté vendredi une résolution réclamant "une trêve humanitaire immédiate". Un texte non-contraignant salué par le Hamas mais rejeté par Israël, qui continue à pilonner Gaza et à y mener des raids terrestres.

"Nous faisons face à des incursions israéliennes au sol à Beit Hanoun (nord) et al-Boureij (centre). De violents combats sont en cours", a affirmé la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, vendredi soir dans un communiqué.

Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé de son côté à l'AFP dans la nuit de vendredi à samedi que les forces israéliennes opéraient "à l'intérieur de la bande de Gaza comme elles l'ont fait" en conduisant une incursion la nuit précédente.

Ces frappes, que l'armée israélienne a annoncé vendredi avoir intensifié "d'une manière très significative", ont atteint une ampleur inédite depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien il y a trois semaines, selon la télévision publique israélienne Kan.

- Internet coupé -

Dans le même temps, les communications et internet ont été coupés à Gaza, selon le gouvernement du Hamas, qui y est au pouvoir depuis 2007.

Ce territoire pauvre soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de 16 ans, est placé depuis le 9 octobre en état de "siège total" par Israël, qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.

Les journalistes de l'AFP sur place ont expliqué qu'ils ne pouvaient communiquer que dans les zones où ils captaient le réseau israélien.

Le Croissant Rouge palestinien et plusieurs agences de l'ONU ont dit avoir perdu contact avec leurs équipes à Gaza en raison de ce "blackout", également dénoncé par plusieurs organisations de défense des droits humains.

"Cette coupure de l'information risque de servir de couverture à des atrocités de masse et de contribuer à l'impunité des violations des droits humains", a averti une responsable de HRW, Deborah Brown, dans un communiqué.

Le Hamas s'est dit "prêt" à faire face à une offensive terrestre, et a aussi annoncé avoir tiré "des salves de roquettes" sur Israël vendredi.

A New York, l'Assemblée générale de l'ONU a réclamé à une large majorité une "trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue". Une résolution immédiatement saluée par le Hamas et l'ambassadeur palestinien, mais rejetée par Israël, dont l'ambassadeur aux Nations Unies l'a qualifiée d'"infamie".

- "Avalanche de souffrances" -

"Sans un changement fondamental, la population de Gaza va subir une avalanche sans précédent de souffrances humaines", avait auparavant alerté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"Beaucoup plus" de gens vont "bientôt mourir" en raison du siège imposé par Israël à Gaza depuis le 9 octobre, a affirmé à Jérusalem le patron de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini.

"Les services de base s'effondrent, les réserves de médicaments, de nourriture et d'eau s'épuisent, les égouts commencent à déborder dans les rues de Gaza", a-t-il décrit.

"L'odeur de la mort est partout, dans chaque quartier, chaque rue et chaque maison", rapporte un médecin de Gaza, Raëd Al-Astal.

Israël, pour sa part, accuse le Hamas d'avoir installé son quartier général dans le sous-sol d'un hôpital et de se servir de la population comme "bouclier humain", des accusations démenties par le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé que 7.326 personnes, en majorité des civils dont plus de 3.000 enfants, ont été tuées à Gaza dans les bombardements de représailles israéliens depuis le 7 octobre.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, essentiellement des civils massacrés le 7 octobre par le Hamas, l'attaque la plus meurtrière dans l'histoire d'Israël, selon les autorités.

D'après l'armée, 229 otages, israéliens, binationaux ou étrangers, ont été emmenés à Gaza par le Hamas, qui a relâché quatre femmes depuis.

Le Hamas a estimé jeudi que "près de 50" otages avaient été tués dans les bombardements israéliens.

Israël a dit vouloir "anéantir" le Hamas après l'attaque du 7 octobre. Ce jour-là, en plein shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas s'étaient infiltrés sur le sol israélien depuis Gaza, semant la terreur.

Un officier supérieur israélien a affirmé vendredi à l'AFP avoir trouvé le cadavre décapité d'un bébé dans l'un des kibboutz attaqués par le Hamas.

- Appels à épargner les civils -

Une offensive terrestre dans la bande de Gaza surpeuplée inquiète la communauté internationale et les appels demandant à Israël d'épargner les civils se multiplient.

"Le résultat serait une catastrophe humanitaire aux proportions colossales pour les années à venir", a jugé le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi.

Depuis le 21 octobre, 84 camions d'aide humanitaire sont arrivés depuis l'Egypte dans la bande de Gaza, selon l'ONU, quand il en faudrait au moins cent par jour.

"Ces quelques camions ne sont rien d'autre que des miettes qui ne feront aucune différence" pour la population, a lancé Philippe Lazzarini, le chef de l'UNRWA. Cette organisation a annoncé avoir "réduit ses opérations de manière significative", en raison des bombardements et du manque de carburant. Douze des 35 hôpitaux de la bande de Gaza ont dû fermer.

Depuis le 15 octobre, l'armée israélienne appelle la population du nord du territoire, où les bombardements sont les plus intenses, à évacuer vers le sud. Mais les frappes continuent aussi de toucher la partie méridionale de Gaza, près de la frontière égyptienne fermée.

La communauté internationale redoute un embrasement régional, alors que l'Iran, puissant soutien du Hamas, a lancé plusieurs avertissements aux Etats-Unis.

La tension est très vive aussi en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de cent Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, ainsi qu'à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran et allié du Hamas.

T.Schmidt--HHA