Hamburger Anzeiger - Kazakhstan: accord avec ArcelorMittal pour nationaliser la filiale locale après 32 morts dans une mine

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Kazakhstan: accord avec ArcelorMittal pour nationaliser la filiale locale après 32 morts dans une mine
Kazakhstan: accord avec ArcelorMittal pour nationaliser la filiale locale après 32 morts dans une mine / Photo: STRINGER - AFP

Kazakhstan: accord avec ArcelorMittal pour nationaliser la filiale locale après 32 morts dans une mine

Le Kazakhstan et ArcelorMittal ont annoncé samedi la signature d'un accord préliminaire pour nationaliser la filiale locale du géant mondial de l'acier, après la mort d'au moins 32 mineurs sur un site du groupe, dans un accident minier qui a endeuillé ce pays d'Asie centrale.

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L’un des plus mortels de l’histoire du Kazakhstan depuis son indépendance de l’Union soviétique, cet accident dans une mine de charbon s’ajoute à la longue liste des drames survenus dans des sites kazakhs d'ArcelorMittal.

"Le gouvernement a conclu un accord préliminaire avec les actionnaires d'ArcelorMittal Temirtaou (la filiale locale) et finalise la transaction pour transférer la propriété de l'entreprise en faveur de la République du Kazakhstan", a annoncé le Premier ministre, Alikhan Smaïlov, dans un communiqué.

Le gouvernement kazakh a également précisé, dans un communiqué séparé, "ne pas envisager de la transférer à d'autres investisseurs étrangers".

De son côté, ArcelorMittal "peut confirmer" que "les deux parties ont (...) récemment signé un accord préliminaire pour une transaction qui transférera la propriété à la République du Kazakhstan", a indiqué le groupe sidérurgique et minier, en ajoutant dans un communiqué qu'il "s'engage à finaliser cette transaction dans les plus brefs délais".

Ces annonces sont intervenues quelques heures après l'accident qui a coûté la vie, selon les autorités du Kazakhstan, à au moins 32 personnes dans la mine de charbon Kostenko à Karaganda, dans le centre de cet immense pays d'Asie centrale riche en ressources naturelles.

Il s'agit du pire accident minier au Kazakhstan depuis 2006, quand 41 mineurs avaient perdu la vie dans une mine d'ArcelorMittal. Avant ce drame, plus d'une centaine de travailleurs du groupe étaient morts en une quinzaine d'années dans le pays.

- Enième accident mortel -

Selon un dernier bilan du ministère des Situations d'urgence publié à 16H00 locales (10H00 GMT), l'accident de samedi, dont les causes n'ont pas été précisées, a fait au moins "32 morts et 14 mineurs sont encore recherchés".

Plus tôt, ArcelorMittal avait assuré que sur les 252 mineurs présents au moment du drame, 208 avaient été remontés à la surface.

La filiale kazakhe d'ArcelorMittal, l'un des leaders mondiaux de la sidérurgie et de l'exploitation minière, est régulièrement accusée par les autorités de ne pas respecter les normes de sécurité et environnementales.

Elle a annoncé "arrêter pour les prochaines 24 heures toutes les mines" pour effectuer des travaux de vérification.

Avant ce nouveau drame, douze employés d'ArcelorMittal au Kazakhstan avaient perdu la vie dans des accidents en moins d'un an. Cette année, les autorités ont déjà recensé près de 1.000 violations des règles de sécurité industrielle dans les mines de ce groupe.

Une journaliste de l'AFP a vu de nombreuses ambulances et voitures de police arriver sur le terrain de la mine Kostenko, au nord de Karaganda.

Un portrait de Lénine, fondateur de l'Union soviétique, est affiché à l'entrée de cette mine, autrefois l'une des principales du pays, mais dont les équipements sont désormais vétustes en raison d'investissements insuffisants et où les consignes de sécurité sont insuffisantes, selon les autorités.

- Jour de deuil -

Immédiatement après l'annonce du drame, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, avait dans un communiqué ordonné de "mettre fin à la coopération" avec le groupe.

Le dirigeant kazakh, qui s'est rendu à la mi-journée sur les lieux de l'accident, a annoncé un jour de deuil national dimanche.

Lors d'une rencontre avec les familles des victimes, il a qualifié ArcelorMittal de "pire entreprise de l'histoire du Kazakhstan du point de vue de la coopération avec le gouvernement".

Le président russe Vladimir Poutine a présenté ses condoléances à son homologue kazakh, allié de Moscou.

ArcelorMittal, dirigé par l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal et basé au Luxembourg, exploite une quinzaine d'usines et de mines dans cette zone industrielle extrêmement polluée de l'ex-république soviétique.

Première économie d'Asie centrale, le Kazakhstan regorge de pétrole, de gaz, mais aussi d'uranium, de manganèse, de fer, de chrome et de charbon.

F.Schneider--HHA