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Combats en cours à Gaza, l'ONU craint un effondrement de l'ordre public

Combats en cours à Gaza, l'ONU craint un effondrement de l'ordre public

Le Hamas a affirmé dimanche soir que de "violents combats" sont en cours avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza, où l'ONU craint l'effondrement de "l'ordre public" après des pillages de centres d'aide alimentaire.

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Les appels se multiplient pour laisser passer l'aide humanitaire à destination des civils palestiniens à Gaza, soumis à des bombardements incessants de l'armée israélienne, déclenchés par l'attaque du Hamas sur son sol le 7 octobre, la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.

Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007, affirme que plus de 8.000 personnes, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements israéliens.

Selon les autorités israéliennes, plus de 1.400 personnes sont mortes depuis le 7 octobre, essentiellement des civils tués le jour de l'attaque au cours de laquelle le Hamas a pris 230 personnes en otage.

Dans un communiqué, le Hamas a fait état dimanche soir de "violents combats" entre ses hommes et les forces israéliennes "au moyen d'armes automatiques et anti-char" dans le nord de la bande de Gaza, où l'armée israélienne opère au sol depuis vendredi soir.

L'armée israélienne avait assuré plus tôt dans la journée que son aviation, "guidée par des troupes (au sol), avait frappé (dimanche) dans le nord de la bande de Gaza des structures militaires du Hamas", ajoutant que des roquettes ont été tirées depuis le territoire palestinien en direction du centre et du sud d'Israël.

Dans le nord de Gaza, un soldat israélien a été grièvement blessé par des obus de mortier dans la nuit et un autre légèrement touché dans des combats, d'après la même source.

L'armée a diffusé des images de bulldozers semblant ouvrir des voies dans la bande de Gaza, et d'autres en noir et blanc censées présenter des frappes aériennes et de chars Merkava accompagnés de soldats à pied.

Selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le conflit est entré samedi dans une "deuxième étape".

Premier soutien d'Israël, politique et militaire, les Etats-Unis ont appelé leur allié à "prendre toutes les mesures possibles à sa disposition pour faire la distinction entre le Hamas (...) et les civils", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

- Une aide au compte-gouttes -

Dans la bande de Gaza où les habitants sont privés de tout, dix camions d'aide humanitaire ont pu entrer dimanche via le point de passage de Rafah avec l'Egypte.

Cela porte à 94 le nombre de ces véhicules arrivés depuis le 21 octobre, selon le Croissant Rouge palestinien, quand il en faudrait cent par jour dans ce territoire de 360m2 où s'entassent 2,4 millions d'habitants.

Depuis le 9 octobre, Israël a imposé un "siège total" à Gaza, interrompant les approvisionnements en eau, électricité et nourriture, alors que le territoire où s'entassent 2,4 millions d'habitants était déjà soumis à un blocus israélien depuis 2007.

"Plus de quarante" autres camions d'aide sont attendus plus tard dans la journée", s'est avancé un haut responsable du gouvernement américain ayant requis l'anonymat.

Selon lui, "Israël s’est engagé à ajuster le processus de contrôle pour pouvoir traiter 100 camions par jour".

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a mis en garde contre un écroulement de "l'ordre public" dans la bande de Gaza au lendemain du pillage d'entrepôts et de centres de distribution d'aide alimentaire qu'elle gère.

Pour Souleimane al-Houli, propriétaire d'une boulangerie à Rafah dans le sud, déplore les scènes de foule se bousculant dans l'espoir de se procurer quelques pains.

"Je suis bouleversé, je ne peux pas donner du pain à tout le monde. La boulangerie (...) ne produit que 30 fournées par heure. C'est bien moins que ce dont les gens ont besoin", déplore ce boulanger.

Aïcha Ibrahim, 39 ans, affirme avoir fait la queue devant deux autres boulangeries "depuis 5 heures et demi du matin" avant de venir tenter sa chance devant celle de M. Houli.

Dimanche, le patron de l'ONU a déploré une situation à Gaza "à chaque heure plus désespérée".

Lors d'un appel dimanche, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron ont insisté sur la nécessité d'un "soutien humanitaire urgent à Gaza", selon Downing Street.

- Netanyahu sous pression -

Evoquant une guerre "longue et difficile", Benjamin Netanyahu a assuré samedi que l'armée israélienne "détruira(it) l'ennemi sur terre et sous terre", une référence au réseau de centaines de kilomètres de tunnels souterrains d'où le Hamas dirige ses opérations, selon Israël.

L'objectif de cette "deuxième étape de la guerre" est "clair : détruire les capacités militaires et la direction du Hamas", qu'il qualifie d'organisation "terroriste" comme les Etats-Unis et l'Union européenne notamment, et "ramener les otages à la maison", a affirmé M. Netanyahu après avoir rencontré les familles des captifs du Hamas.

Leurs proches sont de plus en plus mécontents de l'"incertitude absolue" à laquelle ils sont confrontés, a déclaré Haim Rubinstein, leur porte-parole.

Quatre femmes ont été libérées à ce jour. Le Hamas estime à "près de 50" le nombre de ces otages tués dans les bombardements.

Le chef du mouvement islamiste à Gaza, Yahya Sinouar, a déclaré être prêt "à conclure immédiatement un échange pour faire libérer tous les prisonniers dans les prisons de l'ennemi sioniste contre tous les otages".

Selon le Club des Prisonniers palestiniens, une association qui défend leurs droits, quelque 5.200 Palestiniens sont incarcérés par Israël.

Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du mouvement islamiste se sont infiltrés depuis Gaza sur le sol israélien, où ils ont commis l'attaque la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.

Samedi, Benjamin Netanyahu a reconnu qu'elle constituait un "terrible échec", et promis une "enquête approfondie" quant aux responsabilités.

- "Lignes rouges" -

Samedi, l'armée israélienne avait appelé les civils du nord de Gaza "partir immédiatement" vers le sud.

Mais Ibrahim Shandoughli, père de famille âgé de 53 ans, a confié à l’AFP qu’il resterait à Jabaliya, une ville du nord de Gaza. "Où voulez-vous qu’on évacue ?, c’est dangereux partout."

Cent-seize membres du personnel de santé ont été tués dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a indiqué que 12 hôpitaux ne fonctionnaient plus.

La communauté internationale redoute un embrasement régional, alors que le président iranien Ebrahim Raïssi, dont le pays soutient le Hamas, a estimé dimanche qu'Israël avait franchi "les lignes rouges" en intensifiant son offensive, ce qui "pourrait" décider d'autres parties "à passer à l'action".

Une des craintes d'embrasement concerne la frontière entre Israël et le Liban, où des échanges de tirs quasi quotidiens ont lieu entre l'armée israélienne et le puissant mouvement Hezbollah.

L'armée israélienne a rapporté dimanche de nouveaux tirs en provenance du Liban vers le secteur de Har Dov, les projectiles étant tombés dans des zones non habitées. Elle a dit avoir riposté vers l'origine des tirs.

La tension est aussi très vive en Cisjordanie occupée, où trois Palestiniens ont été tués dimanche par des tirs de l'armée israélienne, selon le ministère de la santé de l'Autorité palestinienne. Depuis le 7 octobre, plus de 110 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens.

H.Eggers--HHA