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Netanyahu exclut tout cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas

Netanyahu exclut tout cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu lundi tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où l'armée "progresse méthodiquement" selon lui, au 24e jour de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

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Depuis vendredi soir, les opérations israéliennes se sont intensifiées pour "anéantir" le Hamas et "ramener les otages à la maison" --plus de 230 personnes retenues depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien. La libération par l'armée israélienne d'une femme soldat, Ori Megidish, lors d'une opération terrestre, a été annoncée lundi par les forces de sécurité.

La guerre, qui menace d'embraser toute la région, a fait des milliers de morts, majoritairement des civils, et met à très rude épreuve les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre à un "siège complet" qui les prive d'eau, de nourriture et d'électricité. L'aide internationale y arrive au compte-goutte.

"Les appels à un cessez-le-feu sont des appels à se rendre face au Hamas. Cela ne se produira pas", a déclaré M. Netanyahu.

Le Hamas a pour sa part fait état de "combats intenses" dans le nord de la bande de Gaza, sans donner de bilan ni plus de précisions.

Faute de journalistes dans ce secteur, il a été impossible pour l'AFP d'en établir un de source indépendante.

- Chars israéliens près de Gaza-ville -

Des témoins ont affirmé dans la matinée à l'AFP avoir vu "des dizaines" de chars israéliens en lisière de Gaza-ville, 1,5 à 2 km à l'intérieur du territoire palestinien, une première depuis le début de la guerre.

D'après ces sources, les chars, mais aussi l'aviation israélienne, ont bombardé la route de Salaheddine, un axe routier nord-sud, sur un kilomètre environ, avant de se retirer.

Le Hamas a minimisé la portée de cette incursion, sa branche militaire ajoutant avoir riposté en tirant des obus antichar en direction "de deux blindés".

Le mouvement islamiste palestinien affirme, dans un dernier bilan, que 8.306 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre.

En Israël, d'après les autorités, plus de 1.400 personnes sont mortes depuis cette date, essentiellement des civils tués le jour de l'attaque du Hamas.

L'armée affirme avoir frappé ces dernières 24 heures "600 cibles" --dépôts d'armes, positions de lancement de missiles et caches-- du Hamas, qu'Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne considèrent comme une organisation "terroriste".

Elle assure également avoir tué "des dizaines de terroristes".

- "Manipulation psychologique" autour des otages -

Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines d'hommes du Hamas se sont infiltrés depuis Gaza sur le sol israélien, où ils ont commis l'attaque la plus meurtrière depuis la création d'Israël en 1948.

Ils ont enlevé 239 personnes dont "beaucoup de travailleurs étrangers", selon les autorités israéliennes.

Le Hamas a publié lundi une vidéo de trois femmes présentées comme des otages, où l'une d'elles appelle Benjamin Netanyahu à conclure un échange de prisonniers avec le mouvement islamiste pour leur libération.

M. Netanyahu a qualifié la vidéo de "propagande psychologique cruelle", tout en exhortant la communauté internationale à se joindre à son pays pour exiger la libération "immédiate et sans conditions" de tous les otages.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a en revanche annoncé lundi la mort de Shani Louk, une Germano-Israélienne qui avait été reconnue après son enlèvement sur des vidéos montrant une femme à moitié dénudée, apparemment inconsciente, visage contre terre à l'arrière d'un pick-up.

- Situation humanitaire "désastreuse" -

Dans la bande de Gaza, bombardée depuis le 7 octobre, l'ONU alerte quotidiennement sur la situation humanitaire "désespérée" des civils palestiniens qui vivent entassés dans le territoire 360 km2.

Les appels se sont multipliés pour laisser passer l'aide, alors que la bande de Gaza est déjà soumise à un blocus israélien depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas en 2007.

Des milliers de bâtiments ont été rasés et plus de la moitié de la population (1,4 million environ) a été contrainte de se déplacer pour échapper aux bombardements, d'après l'ONU.

Dimanche, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a affirmé "qu'empêcher l'acheminement de l'aide peut constituer un crime".

"Israël doit s'assurer sans délai que les civils reçoivent de la nourriture, des médicaments", a-t-il ajouté.

L'aide internationale s'entasse au poste-frontière de Rafah, séparant l'Egypte de Gaza, en attendant d'être inspectée par Israël avant de passer, explique un responsable du gouvernement américain ayant requis l'anonymat.

Au total, 117 camions sont arrivés à Gaza depuis le 21 octobre, selon l'ONU, dont 33 dimanche, mais cette aide reste "très insuffisante".

Dimanche, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) avait mis en garde contre un écroulement de "l'ordre public" dans la bande de Gaza, après le pillage d'entrepôts et de centres de distribution d'aide alimentaire par des centaines de personnes.

Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux pour cacher armes ou combattants, ce que le Hamas dément.

Faute d'eau et de carburant, la population se lave et fait sa vaisselle dans la mer, et se déplace à dos d'âne.

- Crainte d'"escalade" au Liban -

Le conflit a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée. Lundi, cinq Palestiniens ont été tués à l'aube lors d'un raid de l'armée israélienne à Jénine (nord), d'après le ministère de la Santé local.

Selon lui, près de 120 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre en Cisjordanie par des tirs de soldats mais aussi de colons israéliens. Lundi, l'Allemagne a exhorté Israël à "protéger" les Palestiniens de ces "colons extrémistes".

Alors que la communauté internationale redoute un embrasement régional, les tensions restent également très vives à la frontière israélo-libanaise entre l'armée israélienne et des groupes armés pro-palestiniens, dont le puissant Hezbollah.

Ce dernier a annoncé lundi la mort d'un de ses combattants, portant à 47 le total de ses membres tués depuis le 7 octobre.

Dans un entretien accordé lundi à l'AFP, le Premier ministre libanais Najib Mikati a assuré que son pays faisait tout son possible pour ne pas être entraîné dans le conflit. "Je crains qu'une escalade n'englobe toute la région", a-t-il dit.

Lundi également, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé plusieurs cibles en Syrie, en réponse à des tirs de roquettes.

L'Iran a pour sa part justifié les attaques menées ces derniers jours contre des bases des forces américaines en Syrie mais aussi en Irak, en évoquant l'aide apportée par Washington à Israël dans le conflit.

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé quant à lui que les Etats-Unis étaient responsables du "chaos mortel" au Moyen-Orient.

J.Berger--HHA