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L'armée israélienne avance dans les ruines de Gaza, les combats au sol se poursuivent
L'armée israélienne avance dans les ruines de Gaza, les combats au sol se poursuivent / Photo: Khoder al-Zaanoun - AFP

L'armée israélienne avance dans les ruines de Gaza, les combats au sol se poursuivent

Les combats au sol se poursuivent mardi dans la bande de Gaza entre le Hamas et l'armée israélienne, qui progresse "méthodiquement" dans le territoire palestinien, où la situation humanitaire "désastreuse" selon l'ONU ne cesse d'empirer, au 25e jour de la guerre.

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Déclenchée par l'attaque sanglante sans précédent perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien en Israël, la guerre a déjà fait des milliers de morts et menace d'embraser la région.

Les appels à une "trêve humanitaire", afin de soulager les souffrances des 2,4 millions d'habitants de Gaza, restent eux sans suite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant exclu lundi soir tout cessez-le-feu.

Après avoir axée la première phase de sa riposte sur des bombardements massifs contre la bande de Gaza, dirigée par le Hamas depuis 2007, Israël a encore intensifié ces frappes depuis vendredi, et déployé progressivement des troupes au sol.

Des images diffusées par l'armée israélienne montre des soldats progresser dans un paysage de dévastations, au milieu d'immeubles détruits et de gravats.

Le porte-parole de l'armée, Jonathan Conricus, a confirmé mardi matin que des forces israéliennes se trouvaient "dans différentes parties du nord de la bande de Gaza". "Nous avons fait entrer des véhicules lourdement blindés, des chars, des véhicules blindés de combat, des bulldozers", a-t-il ajouté, en faisant état de quelque "300 cibles" militaires frappées en 24 heures.

L'armée "a étendu son action terrestre dans la bande de Gaza, elle le fait par étapes mesurées et très puissantes, en progressant méthodiquement", avait dit lundi soir M. Netanyahu, en parlant de "troisième phase".

- "Guet-apens" -

Au milieu des ruines, cette progression donne lieu à d'intenses combats au sol, pour lesquels il est toutefois impossible de fournir de bilans de source indépendante.

"Un nombre de terroristes ont été tués durant les opérations étendues menées au sol", a affirmé mardi matin l'armée israélienne.

Elle a mentionné "plusieurs confrontations armées avec des cellules terroristes, qui ont tiré à l'armée automatique et ont lancé des missiles antichars".

Lundi, l'armée israélienne avait déjà évoqué la mort de "dizaines de terroristes" et affirmé avoir frappé "600 cibles" en 24 heures, des dépôts d'armes, des positions de lancement de missiles antichar ou encore des caches du Hamas, qu'Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne considèrent comme une organisation "terroriste".

"Nos combattants ont tendu un guet-apens et ouvert le feu en direction de véhicules d'envahisseurs (israéliens) à Al-Tawam Ouest (nord), et visé trois autres véhicules sionistes à l'aide de 105 missiles Yassine", a pour sa part annoncé mardi la branche armée du Hamas.

Les frappes israéliennes sur Gaza se sont poursuivies toute la nuit, selon l'agence palestinienne Wafa. De l'autre côté de la frontière, des sirènes d'alerte de tirs à la roquette ont retenti en matinée, selon l'armée israélienne, qui n'a pas fait état de dégâts.

- "Question de vie ou de mort" -

En Israël, d'après les autorités, plus de 1.400 personnes sont mortes depuis le 7 octobre, essentiellement des civils tués le jour de l'attaque du Hamas. Le mouvement palestinien affirme lui, dans un dernier bilan lundi, que 8.525 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis cette date.

Au 25e jour de la guerre, la situation humanitaire dans la bande de Gaza, soumise aux bombardements massifs et, depuis le 9 octobre, à un "siège complet" par Israël, continue d'inquiéter vivement. Celui-ci prive de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité les 2,4 millions d'habitants, dont plus de la moitié a été déplacée selon l'ONU.

Mardi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé à "plus de 485.000" le nombre de Gazaouis souffrant "de troubles psychiques sévères ou modérés". Et 1.870 personnes dont 1.020 enfants sont portés disparus, et pourraient se trouver sous les décombres, d'après elle.

A Rafah (sud), des tonnes d'aide continuent de s'entasser du côté égyptien du poste-frontière, en attendant d'être inspectées par Israël, selon un responsable américain ayant requis l'anonymat.

Quelque 117 camions ont pu entrer ces derniers jours mais cette "poignée de convois (...) n'est rien comparé aux besoins", a dénoncé le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

La délivrance en masse de l'aide "est une question de vie ou de mort pour des millions de personnes", a clamé ce responsable, réclamant en vain un "cessez-le-feu humanitaire immédiat".

Aucune nouvelle aide n'avait franchi la frontière mardi matin, selon un responsable local. "36 camions attendent de traverser depuis hier", a dit à l'AFP le directeur du point de passage de Rafah, Hicham Adwan, sans cacher sa frustration. "Mon sentiment est que c'est extrêmement lent (...), sans qu'on sache pourquoi".

Plus au Nord, à Gaza-ville, près d'une école et d'un centre culturel grec-orthodoxes touchés dans la nuit par une frappe israélienne, Ahmed al-Kahlout, 50 ans, implore. "Le minimum qu'ils pourraient nous accorder, c'est une trêve, donnez-nous ne serait-ce que trois heures... Nous voulons simplement vivre comme les autres humains dans le monde, en paix", a-t-il dit à l'AFP.

- Hôpitaux en danger -

La situation des hôpitaux inquiète également les ONG, alors que des milliers de civils s'y sont réfugiés.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état mardi de nouvelles frappes aux abords de l'hôpital al-Quds. "Le bâtiment tremble et les civils déplacés ainsi que les équipes au travail sont en proie à la peur", a-t-il écrit sur X.

Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux pour cacher armes ou combattants, ce que le mouvement islamiste dément.

A Gaza, les médecins "opèrent à même le sol" et pratiquent des césariennes ou des "amputations sans anesthésie", a dénoncé lundi Médecins du monde (MDM). En raison d'un manque d'eau potable, "les gens boivent de l'eau de mer, ceux de mon équipe ont des diarrhées, leurs enfants dans quelques jours seront déshydratés", a ajouté le vice-président de l'ONG, Jean-François Corty.

Lors de son attaque sanglante du 7 octobre, le Hamas a aussi enlevé 240 personnes, selon les autorités israéliennes, que le mouvement veut échanger contre les prisonniers palestiniens en Israël.

L'une d'entre elles, Ori Megidish, une militaire, a été libérée lors d'une opération terrestre, a annoncé lundi l'armée israélienne. Quatre femmes ont été libérées la semaine dernière par le Hamas. Lundi, Israël a confirmé la mort d'une Germano-Israélienne qui avait été enlevée.

Le conflit a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée par Israël, où plus de 120 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats et de colons israéliens, d'après le ministère de la Santé local.

Aucune éclaircie diplomatique ne pointe à l'horizon. Le conseil de sécurité de l'ONU a une nouvelle fois étalé ses profondes divisions lundi, et les menaces d'embrasement demeurent.

A la frontière israélo-libanaise, où les accrochages sont quasi quotidiens, l'armée israélienne a affirmé mardi avoir effectué de nouvelles frappes aériennes visant le Hezbollah, allié du Hamas et de l'Iran.

Des rebelles Houthis du Yémen ont eux affirmé avoir lancé des drones en direction d'Israël. L'armée israélienne avait affirmé au préalable avoir détecté un "engin volant hostile" au large d'Eilat, sur les rives de la mer Rouge.

O.Zimmermann--HHA