Hamburger Anzeiger - Un camp de réfugiés bombardé à Gaza, Israël dit avoir visé un chef du Hamas

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Un camp de réfugiés bombardé à Gaza, Israël dit avoir visé un chef du Hamas
Un camp de réfugiés bombardé à Gaza, Israël dit avoir visé un chef du Hamas / Photo: Jorge NOVOMINSKY - AFP

Un camp de réfugiés bombardé à Gaza, Israël dit avoir visé un chef du Hamas

Des dizaines de Palestiniens ont été tués mardi dans le bombardement d'un camp de réfugiés de la bande de Gaza, une frappe que l'armée israéliennne a confirmée, indiquant qu'elle ciblait un commandant du Hamas.

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La guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre en Israël, a déjà fait des milliers de morts et menace d'embraser toute la région.

Depuis ce week-end, l'armée israélienne a progressivement déployé des troupes au sol et intensifié ses frappes aériennes. Elle a déploré mardi la mort de deux soldats.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui contrôle Gaza, un bombardement a touché le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand du territoire palestinien (116.000 réfugiés), tuant "plus de 50" personnes.

L'armée israélienne a confirmé ce bombardement qui visait selon elle un commandant du Hamas, Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l'attaque du 7 octobre.

L'"élimination" du commandant du Hamas "a eu lieu dans le cadre d'une vaste opération de lutte contre les terroristes et les infrastructures terroristes appartenant au bataillon central de Jabaliya, qui avait pris le contrôle de bâtiments civils dans la bande de Gaza", d'après cette source.

Près d'un mois après le début de la guerre, les appels à une "trêve humanitaire" pour soulager les souffrances des 2,4 millions d'habitants de Gaza, et notamment les enfants et les blessés qui s'entassent dans des hôpitaux, restent sans suite, malgré les cris d'alarme quotidiens de l'ONU.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu lundi tout cessez-le-feu.

- "300 cibles" -

Des "combats féroces (...) en profondeur dans la bande de Gaza" opposent les soldats israéliens au Hamas, a affirmé mardi l'armée israélienne, ajoutant que des dizaines de combattants palestiniens avaient été tués au cours des dernières heures.

"Nous avons fait entrer des véhicules lourdement blindés, des chars, des véhicules blindés de combat, des bulldozers", a dit le porte-parole de l'armée, Jonathan Conricus, faisant état de quelque "300 cibles" frappées en 24 heures.

De son côté, la branche militaire du Hamas a affirmé avoir ciblé "deux blindés" israéliens avec des obus antichars, menaçant de faire de la bande de Gaza "un cimetière et un bourbier" pour les soldats israéliens.

Elle a promis par ailleurs d'infliger à Benjamin Netanyahu une défaite "qui sonnera la fin de sa carrière politique".

Si les combats sont intenses, il est impossible de fournir de bilans humains de source indépendante.

- "Ne serait-ce que trois heures" -

En Israël, d'après les autorités, plus de 1.400 personnes sont mortes depuis le 7 octobre, essentiellement des civils tués le jour de l'attaque du Hamas. Près de 240 otages sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien, selon la même source.

La branche militaire du Hamas a assuré mardi qu'elle se tenait prête à libérer "un certain nombre d'étrangers dans les prochains jours".

Le mouvement islamiste palestinien affirme que plus de 8.500 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens dans la bande de Gaza qu'il contrôle depuis 2007.

La situation humanitaire dans le petit territoire, soumis depuis le 9 octobre à un "siège complet" par Israël, est alarmante, privant les habitants de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité.

Mardi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé à "plus de 485.000" le nombre de Gazaouis souffrant "de troubles psychiques sévères ou modérés".

A Rafah (sud), des tonnes d'aide continuent de s'entasser du côté égyptien du poste-frontière, en attendant d'être inspectées par Israël, selon un responsable américain ayant requis l'anonymat.

Au total, 117 camions ont pu entrer à ce jour, "rien comparé aux besoins", a dénoncé le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

Le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a quant à lui imploré mardi le Conseil de sécurité de "surmonter" ses fractures afin d'"exiger" un cessez-le-feu".

A Gaza-ville, près d'un centre culturel grec-orthodoxe touché dans la nuit, Ahmed al-Kahlout, 50 ans, implore. "Le minimum qu'ils pourraient nous accorder, c'est une trêve, donnez-nous ne serait-ce que trois heures", a-t-il dit à l'AFP.

A Jérusalem, le Patriarcat orthodoxe a dénoncé le bombardement de son centre culturel de Gaza, en déplorant la "détermination injustifiée d'Israël à détruire les infrastructures civiles".

- Enfants en danger -

La bande de Gaza, où selon le Hamas 3.450 enfants sont décédés, est devenue "un cimetière pour des milliers d'enfants", selon les Nations unies.

"Nos craintes les plus vives de voir le nombre d'enfants tués se transformer en dizaines, puis en centaines, et enfin en milliers, se sont réalisées en l'espace de quinze jours", a déclaré James Elder, porte-parole de l'Unicef, dans un communiqué.

Paris a annoncé mardi la mort de deux enfants français dans la bande de Gaza.

Plus d'un million de mineurs, sur 2,4 millions d'habitants vivant dans ce territoire palestinien de 362 km2, souffrent en outre d'un manque d'eau potable, a précisé M. Elder.

La situation des hôpitaux inquiète également les ONG, alors que les patients manquent de médicaments et que des milliers de civils s'y réfugient. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état mardi de nouvelles frappes aux abords de l'hôpital al-Quds.

Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux pour cacher armes ou combattants, ce que le mouvement islamiste palestinien dément.

Les autorités égyptiennes ont annoncé qu'elles étaient prêtes à accueillir mercredi 81 blessés palestiniens via le point de passage de Rafah, selon des sources médicales et des services de sécurité.

- Tensions régionales -

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "profondément inquiet" mardi de "l'intensification du conflit", mettant en garde contre le risque d'une "dangereuse escalade au-delà de Gaza".

La guerre a exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où au moins 122 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats et de colons israéliens, d'après le ministère de la Santé local.

Et les menaces d'embrasement régional demeurent. Mardi, Israël a annoncé avoir intercepté un missile tiré depuis la région de la mer Rouge après que les rebelles Houthis au Yémen, un pays riverain, eurent affirmé avoir lancé des drones en direction de l'Etat hébreu.

A la frontière israélo-libanaise, où les accrochages sont quotidiens, l'armée israélienne a affirmé avoir effectué de nouvelles frappes aériennes visant le Hezbollah, allié du Hamas.

H.Rathmann--HHA