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Combats rapprochés entre Israël et le Hamas à Gaza, tirs à la frontière libanaise

Combats rapprochés entre Israël et le Hamas à Gaza, tirs à la frontière libanaise

Des combats rapprochés ont opposé jeudi l'armée israélienne au Hamas dans le nord de la bande de Gaza, où un nouveau bombardement a visé le camp de réfugiés palestiniens de Jabaliya, pendant que les échanges de tirs s'intensifiaient à la frontière entre Israël et le Liban.

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Les 2,4 millions d'habitants du territoire palestinien vivent sous les bombardements incessants menés par Israël, qui a promis "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque sanglante lancée sur son sol le 7 octobre par le mouvement islamiste.

Alors que les craintes d'un embrasement régional sont vives, Israël a lancé une "vaste frappe" jeudi sur des cibles du mouvement libanais Hezbollah, allié du Hamas, dans le sud du Liban, selon l'armée israélienne, en riposte à des tirs qui ont fait deux blessés dans la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël.

Ces tirs ont été revendiqués par la branche armée du Hamas au Liban. Ils interviennent à la veille du premier discours depuis le début de la guerre du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui devrait déterminer si sa puissante formation va engager le Liban de plain-pied dans le conflit.

Dans le sud de la bande de Gaza, des centaines de blessés palestiniens, de binationaux et d'étrangers fuyant la guerre devaient être évacués jeudi, via le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, seule fenêtre sur le monde pour le territoire assiégé par Israël et plongé dans une situation humanitaire catastrophique.

Après le départ mercredi de plus de 400 personnes, un premier groupe d'étrangers et de binationaux est entré jeudi à la mi-journée en Egypte, a indiqué à l'AFP un responsable égyptien.

- "Des choses jamais vues" -

Ces évacuations, qui ont fait l'objet d'un accord tripartite Israël-Hamas-Egypte, avec l'implication des Etats-Unis et du Qatar, constituent une rare éclaircie dans une guerre qui a déjà fait des milliers de morts.

"Nous avons vu des choses que nous n'avions jamais vues auparavant, cette guerre est la pire que le peuple palestinien ait connue", a dit à l'AFP Shams Shaath, détentrice d'un passeport américain, qui patientait au poste-frontière parmi des dizaines de femmes, d'enfants et de personnes âgées.

Jeudi, ils pourraient à nouveau être plus de 400 à être évacués, l'Egypte affirmant se préparer à accueillir jusqu'à "7.000" étrangers de "plus de 60" nationalités.

Parmi les personnes évacuées jeudi figurent plusieurs centaines d'Américains mais aussi des dizaines de Belges, de Grecs ou de Croates, selon une liste fournie par les autorités égyptiennes. Une trentaine d'Autrichiens, quatre Italiens, cinq Français et quelques Allemands avaient été évacués mercredi.

- Combats "rapprochés" à Gaza-ville -

Pendant ce temps, plus au nord dans la bande de Gaza, les combats au sol qui ont débuté depuis bientôt une semaine continuent de faire rage, de plus en plus "rapprochés" selon l'armée.

Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, a déclaré que les soldats assiégeaient la ville de Gaza, à plusieurs kilomètres à l'intérieur du territoire palestinien, et "s'infiltraient de plus en plus profondément" dans les secteurs tenus par le Hamas.

"Les soldats israéliens se battent face à face avec un ennemi brutal", a-t-il déclaré.

L'armée, qui a fait état de 332 soldats tués depuis le 7 octobre, a affirmé avoir tué des "dizaines" de combattants ennemis durant la nuit.

Selon l'armée, 242 otages, israéliens ou étrangers, sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Côté israélien, au moins 1.400 personnes ont été tuées selon les autorités depuis le début de la guerre, en majorité des civils le jour de l'attaque du Hamas, d'une ampleur et d'une violence inédites depuis la création d'Israël en 1948.

Dans la bande de Gaza, plus de 9.000 personnes, dont 3.760 enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens, selon un nouveau bilan du Hamas jeudi.

- "Ampleur des destructions" -

Jeudi également, le Hamas a affirmé que les frappes israéliennes de mardi et mercredi contre le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord du territoire, avaient fait 195 morts et 120 disparus.

Le ministère de la Santé du Hamas a aussi déclaré jeudi qu'au moins 27 personnes avaient été tuées dans une nouvelle frappe israélienne près d'une école de l'ONU dans ce même camp tandis qu'à 15 kilomètres plus au sud, un bombardement a fait au moins 15 morts dans le camp de réfugiés de Boureij, selon la Défense civile de Gaza.

Ces bilans ne pouvaient pas être vérifiés de source indépendante.

Le bombardement de mardi sur le camp de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza, a permis, selon Israël, d'éliminer un des dirigeants du Hamas responsable de l'attaque du 7 octobre, Ibrahim Biari.

Mais le Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a estimé mercredi que les bombardements sur ce camp, qui abrite 116.000 réfugiés, pourraient constituer "des crimes de guerre", "compte tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l'ampleur des destructions".

Dans la ville de Gaza, des habitants sont venus chercher refuge près de l'hôpital Al-Qods. "Ce n'est pas une vie. Nous avons besoin d'un endroit sûr pour nos enfants", raconte à un journaliste de l'AFP Hiyam Shamlakh, 50 ans. "Tout le monde est terrifié. Les enfants, les femmes, les personnes âgées".

"Il y a des missiles depuis 7 heures du matin autour de l'hôpital, nous n'avons pas pu dormir, les enfants pleurent", témoigne aussi Talal Shamlakh, 65 ans.

Depuis le 9 octobre, le "siège complet" de la bande de Gaza prive la population de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité. Le territoire était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Soixante-et-un camions transportant des médicaments et de la nourriture sont arrivés mercredi à Gaza selon les autorités israéliennes, et plus de 200 depuis le 21 octobre d'après l'ONU, qui réclame une aide plus massive.

Alors que plus de "20.000 blessés" ont "un accès limité aux soins", selon Médecins sans frontières, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé jeudi que 14 hôpitaux sur un total de 36 et deux centres spécialisés n'étaient plus opérationnels, en raison de la guerre et du manque de carburant.

- Tensions régionales -

Dans un contexte régional très tendu, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit retourner en Israël vendredi puis se rendre en Jordanie.

En Irak, une conférence sur la stabilité régionale à laquelle devait participer le président français Emmanuel Macron fin novembre a été reportée sine die.

A la frontière israélo-libanaise, les accrochages armés quotidiens ont fait 66 morts dans le sud du Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP, dont 48 combattants du Hezbollah. Huit soldats et un civil ont été tués du côté israélien, selon les autorités.

La guerre a également exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où trois Palestiniens et un Israélien ont été tués jeudi dans des violences, selon le ministère palestinien de la Santé et les secours israéliens.

Près de 130 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.

E.Borstelmann--HHA