Hamburger Anzeiger - Pas de répit dans la guerre à Gaza, Blinken insiste sur des "pauses humanitaires"

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Pas de répit dans la guerre à Gaza, Blinken insiste sur des "pauses humanitaires"

Pas de répit dans la guerre à Gaza, Blinken insiste sur des "pauses humanitaires"

Combats acharnés entre soldats israéliens et combattants du Hamas à Gaza et frappes aériennes meurtrières israéliennes contre le territoire palestinien assiégé: la guerre qui a fait des milliers de morts est entrée samedi dans sa cinquième semaine sans aucun signe de répit.

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Israël a rejeté les appels à des "pauses humanitaires" soutenues par Washington, sans une libération des otages emmenés à Gaza le 7 octobre par le mouvement palestinien Hamas lors d'une attaque d'une violence et d'une ampleur inédites depuis la création d'Israël en 1948.

A la suite d'une étape à Tel-Aviv, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réitéré à Amman que les efforts pour épargner les civils palestiniens et accélérer l'envoi d'aides dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas seraient "facilités par des pauses humanitaires".

Après l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre, Israël a juré "d'anéantir" ce mouvement qui contrôle Gaza. Ses soldats pilonnent depuis sans relâche la bande de Gaza et livrent depuis le 27 octobre des combats au sol aux combattants du Hamas retranchés dans un réseau de tunnels.

Selon le mouvement palestinien, un bombardement israélien a fait samedi 15 morts dans une école de l'ONU où s'abritaient des déplacés palestiniens à Jabaliya.

"Les bombes tombaient sur nous, les gens étaient coupés en morceaux, ils sont tous morts, ils ont tous été blessés, nous voulons une trêve, s'il vous plaît, nous sommes épuisés", a lancé Sajda Maarouf, une Palestinienne qui a trouvé refuge dans l'une des écoles dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza.

- "Trouver et éliminer" -

Les soldats israéliens, intensifiant leurs opérations, encerclent depuis jeudi la ville de Gaza, dans le nord, afin d'y détruire le "centre" du Hamas.

Les soldats ont subi plusieurs attaques et tué "des dizaines de terroristes" dans le nord du territoire, d'après l'armée. Ils ont mené un "raid ciblé" dans le sud de la bande de Gaza tuant des combattants ennemis "qui sortaient d'un tunnel".

Toujours dans le sud, de nouvelles frappes aériennes ont visé la ville de Khan Younès, selon un journaliste de l'AFP dans la région.

Le Hamas a affirmé avoir visé un convoi militaire israélien avec des obus.

"Nous allons trouver Sinouar et nous allons l'éliminer", a affirmé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant en allusion au chef du Hamas à Gaza.

En Israël, notamment dans le sud limitrophe de la bande de Gaza, des sirènes d'alerte aux roquettes ont retenti plusieurs fois, a indiqué l'armée sans faire état de victime.

Vendredi, l'armée israélienne a admis avoir frappé une ambulance devant l'hôpital al-Shifa, le plus important du territoire, qui transportait selon elle des membres du Hamas. Le mouvement islamiste a démenti.

Selon le ministère de la Santé de Gaza et le Croissant-Rouge palestinien, la frappe a fait 15 morts et 60 blessés. Un correspondant de l'AFP a vu plusieurs corps et des blessés à côté d'une ambulance endommagée.

Le patron de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "horrifié".

Selon un bilan publié samedi par le gouvernement du Hamas, 9.488 personnes, essentiellement des civils dont 3.900 enfants, ont été tuées depuis le 7 octobre par les frappes israéliennes dans la bande de Gaza.

En Israël, au moins 1.400 personnes ont été tuées selon les autorités depuis le début de la guerre, en majorité des civils massacrés le jour de l'attaque du Hamas. Le Hamas détient en outre 241 otages, selon l'armée.

D'après l'armée, 341 soldats ont été tués depuis le 7 octobre.

- "Crimes de guerre" -

En quatre semaines, la guerre a provoqué d'immenses destructions à Gaza et entraîné selon l'ONU le déplacement de 1,4 million de personnes dans le territoire palestinien où la situation humanitaire est catastrophique.

D'après un responsable américain, 350.000 à 400.000 personnes se trouveraient encore dans le nord, où se concentre l'essentiel des combats.

La bande Gaza, 362 kilomètres carrés et 2,4 millions d'habitants, est placée depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël qui y a coupé les approvisionnements en eau, électricité et nourriture. Ce territoire était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de 16 ans.

A Amman, le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman al-Safadi a appelé "à mettre fin à la guerre", parlant de "crimes de guerre" d'Israël, tandis que son homologue égyptien Sameh Choukri a exigé un "cessez-le-feu immédiat et sans condition".

M. Blinken a réitéré que son pays considérait qu'un cessez-le-feu ne ferait que "garder en place le Hamas", considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Il doit poursuivre sa tournée dimanche en Turquie qui a annoncé le rappel de son ambassadeur en Israël pour consultations.

- Frontière Israël-Liban -

La tension est très vive aussi dans le nord d'Israël, à la frontière avec le sud du Liban, fief du puissant mouvement chiite Hezbollah, allié du Hamas et de l'Iran.

L'armée israélienne a lancé de nouveaux raids aériens contre des cibles du Hezbollah qui a dit avoir visé des positions israéliennes le long de la frontière et non loin de la ville de Kyriat Shmona.

Vendredi, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a accusé les Etats-Unis, qui ont déployé deux groupes navals en Méditerranée orientale, d'être "entièrement responsables" de ce conflit.

Les échanges de tirs ont fait 72 morts dans le sud du Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP, dont 54 combattants du Hezbollah. Six soldats et un civil ont été tués côté israélien.

La guerre a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 140 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.

Ch.Tremblay--HHA