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Frappes israéliennes intenses à Gaza en pleine tournée de Blinken
Frappes israéliennes intenses à Gaza en pleine tournée de Blinken / Photo: Aris MESSINIS - AFP

Frappes israéliennes intenses à Gaza en pleine tournée de Blinken

L'armée israélienne a annoncé dimanche une campagne de frappes "significatives" dans la bande de Gaza qu'elle a coupée en deux, en pleine tournée régionale du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken axée sur l'aide humanitaire à la population palestinienne assiégée.

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Près de 10.000 personnes ont été tuées dont la moitié des enfants, selon le gouvernement du Hamas, dans les bombardements israéliens dévastateurs dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre par une attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, d'une violence et d'une ampleur inédites depuis la création d'Israël en 1948.

Israël a juré "d'anéantir" le Hamas et le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est dit opposé à toute pause dans la guerre tant que les otages n'auront pas été libérés. "Nous continuerons (l'offensive) jusqu'à remporter la victoire. Nous n'avons pas d'autre alternative", a dit M. Netanyahu.

Son armée pilonne sans cesse depuis le 7 octobre le petit territoire assiégé où vivent 2,4 millions d'habitants dans une situation humanitaire catastrophique, et y mène depuis le 27 octobre des opérations terrestres face à des combattants du Hamas retranchés dans un réseau de tunnels.

"Des frappes significatives sont maintenant en cours" dans la bande de Gaza et "elles se poursuivront cette nuit et dans les jours à venir", a déclaré dimanche soir le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, affirmant que les troupes opérant dans le territoire palestinien l'avait coupé en deux: "Gaza sud et Gaza nord".

Le gouvernement du Hamas a affirmé que l'armée menait "d'intenses bombardements" autour de plusieurs hôpitaux, dont l'hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, où internet et les lignes téléphoniques ont été coupés peu avant.

- "Les enfants avaient très peur" -

Lors d'une nouvelle mission dans la région, Antony Blinken est arrivé en soirée à Bagdad après des visites à Ramallah en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et à Chypre.

A Ramallah, il a mis en garde contre le "déplacement forcé" des civils palestiniens à Gaza, après que l'armée israélienne a appelé maintes fois les Palestiniens à évacuer le nord du territoire, où les combats sont les plus intenses, vers le sud.

Selon son porte-parole, il a réaffirmé "l'engagement des Etats-Unis pour la livraison d'une aide humanitaire vitale et la reprise des services essentiels à Gaza", où Israël a coupé les livraisons en eau, en électricité et en nourriture.

En face, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a dénoncé "la guerre de génocide" menée selon lui par Israël dans la bande de Gaza.

A Chypre, M. Blinken a discuté avec le président Nikos Christodoulides de la création "d'un couloir maritime", proposé par l'île de Méditerranée orientale afin de fournir une assistance humanitaire à Gaza.

Dimanche, malgré de multiples appels à une trêve, des combats acharnés se sont poursuivis entre les soldats israéliens et le Hamas dans la bande de Gaza, où Israël a affirmé avoir frappé 2.500 cibles depuis le 27 octobre.

"La situation est très difficile. Il n'y a pas de pain, pas d'eau, rien, même pas d'eau salée. On a vu des cadavres (sur la route), les enfants avaient très peur. La situation était très effrayante", a raconté Zakaria Akel qui fuyait avec sa famille vers le sud de la bande de Gaza.

- Internet coupé -

Les lignes téléphoniques et d'internet à Gaza ont été coupées par Israël, pour la troisième fois depuis le 7 octobre, selon l'opérateur palestinien Paltel.

Peu après ce black-out, l'armée israélienne a bombardé de manière intense Gaza-ville et d'autres zones du nord du territoire palestinien. Les déflagrations étaient tellement puissantes qu'elles étaient entendues jusqu'à Rafah à l'extrême sud du territoire, selon un journaliste de l'AFP sur place.

L'armée israélienne, accusant de nouveau le Hamas d'utiliser les hôpitaux dans la guerre, a rendu publiques des images montrant, entre autres selon elle, des membres du Hamas tirant depuis un hôpital de Gaza. Le Hamas a catégoriquement nié.

Des images diffusées dans la journée par l'armée ont montré des soldats, accompagnés de chars et de bulldozers, patrouillant dans les décombres ou le long du littoral méditerranéen de la bande de Gaza.

Au moins 29 soldats ont été tués depuis le début de l'opération terrestre, d'après l'armée.

Israël a annoncé avoir achevé d'encercler la ville de Gaza, dans le nord, afin d'y détruire le "centre" du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

- Pas d'évacuations -

Dans la nuit, un bombardement israélien a fait 45 morts, selon le Hamas, en majorité des femmes et des enfants, dans le camp de réfugiés de Maghazi.

En quatre semaines, les bombardements israéliens ont provoqué d'immenses destructions à Gaza et entraîné, selon l'ONU, le déplacement de 1,5 million de personnes.

Israël a placé depuis le 9 octobre ce territoire pauvre, très densément peuplé, de 362 kilomètres carrés en état de "siège complet", alors qu'il était déjà soumis à un blocus israélien depuis 2007.

D'après un responsable américain, 350.000 à 400.000 personnes se trouveraient encore dans le nord tandis que des centaines de milliers d'autres sont massées dans le sud, près de la frontière avec l'Egypte.

Cette frontière s'est ouverte partiellement le 21 octobre pour laisser transiter des convois humanitaires via le point de passage de Rafah. Au total, 450 camions avaient traversé la frontière samedi, selon l'ONU, qui réclame une aide plus massive.

Plusieurs centaines de blessés palestiniens, d'étrangers et de binationaux ont également pu quitter Gaza vers l'Egypte ces derniers jours. Mais aucune évacuation n'a eu lieu dimanche, selon des responsables égyptien et palestinien.

Les tensions sont très vives aussi dans le nord d'Israël, à la frontière avec le sud du Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le mouvement Hezbollah notamment, un allié du Hamas.

Dimanche, quatre membres de la famille d'un journaliste libanais à bord d'une voiture, parmi lesquels trois enfants, ont été tués dans une frappe israélienne dans le sud du Liban, selon un média d'Etat.

Depuis le 7 octobre, 81 personnes ont péri du côté libanais, selon un décompte de l'AFP, dont 59 combattants du Hezbollah. Six soldats et un civil ont été tués du côté israélien.

Antony Blinken, qui s'était également rendu en Israël et en Jordanie, est encore attendu en Turquie, où le président Recep Tayyip Erdogan a décidé de rompre tout contact avec Benjamin Netanyahu.

P.Meier--HHA