Hamburger Anzeiger - Bruxelles rend son avis sur les négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE

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Bruxelles rend son avis sur les négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE
Bruxelles rend son avis sur les négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE / Photo: Handout - UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE/AFP

Bruxelles rend son avis sur les négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE

La Commission européenne rend mercredi son avis sur l'ouverture ou non de négociations en vue d'une adhésion de l'Ukraine à l'UE, que Kiev, en guerre depuis près de deux ans contre la Russie, espère obtenir au plus vite.

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En juin 2022, l'UE a accordé à l'Ukraine le statut de candidat, dans un geste hautement symbolique quelques mois après le début de la guerre, ainsi qu'à la Moldavie voisine.

Pour passer à l'étape suivante, donc à l'ouverture de négociations d'adhésion, la Commission a défini sept critères de référence pour Kiev. Il s'agit de conditions à remplir notamment en matière de lutte contre la corruption généralisée et de réformes judiciaires.

L'Ukraine semble bien partie pour obtenir ce feu vert, jugé crucial à Kiev au moment où sa contre-offensive marque le pas et où la guerre entre Israël et le Hamas détourne l'attention de ses alliés.

"Je suis confiante que vous pouvez atteindre votre ambitieux objectif, c'est-à-dire, la décision historique d'ouvrir le processus de négociations d'adhésion dès cette année", a déclaré ce week-end à Kiev la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour qui "plus de 90%" du travail a été fait.

- Bout du chemin -

Mais un feu vert de Bruxelles est encore loin d'être le bout du chemin pour l'Ukraine. Les 27 devront approuver ou non cette décision lors d'un sommet en décembre. S'ils y sont favorables, l'Ukraine rejoindra alors une liste d'autres pays européens entrés en négociations avec l'UE, dont certains, comme la Turquie, patientent depuis de longues années. Les négociations entre l'UE et Ankara ont formellement été ouvertes en 2005.

L'Ukraine n'est pas seule concernée par ce rapport très attendu à Bruxelles sur l'élargissement de l'UE. L'agrandissement de la famille européenne vers l'Est est considéré par plusieurs pays comme un élément fondamental de la sécurité en Europe face aux appétits russes.

"L'Ukraine rendra l'Union européenne plus forte et lui offrira plus de sécurité, et ensemble, nous renforcerons la stabilité de l'Europe tout entière", a estimé à ce propos le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La Moldavie, petit pays parmi les plus pauvres d'Europe qui dénonce régulièrement des tentatives de déstabilisation de la Russie, a obtenu le statut de candidat à l'adhésion en même temps que l'Ukraine. Et, tout comme Kiev, elle attend la prochaine étape: l'ouverture formelle de négociations d'adhésion.

- Géorgie et Balkans -

La Géorgie, en partie occupée par l'armée russe depuis 2008, espère de son côté obtenir le statut de pays candidat à l'adhésion, qui lui avait été refusé en 2022.

"La Russie sera ravie si nous échouons" à intégrer la Géorgie à l'UE, avait déclaré il y a deux mois à Tbilissi le patron de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Mais il avait aussi souligné que cette ex-république soviétique du Caucase n'avait alors rempli que trois des douze critères avancés par l'UE comme condition préalable à l'octroi du statut de candidat.

Plusieurs pays des Balkans, la Serbie, la Bosnie, le Monténégro et la Macédoine du Nord, espèrent de leur côté des avancées dans leur long chemin vers l'UE. La Bosnie, notamment, espère obtenir l’ouverture formelle de négociations d'adhésion. "Nous avons beaucoup procrastiné" à l'égard de ces pays des Balkans, a déploré lundi Charles Michel, le président du Conseil européen, instance qui aura le dernier mot sur ce nouvel élargissement.

Quelle que soit la recommandation de la Commission, le processus sera ardu.

Une éventuelle entrée dans l'UE de l'Ukraine, un pays de 40 millions d'habitants, posera de nombreuses difficultés, à commencer par le financement. En cas d'adhésion de Kiev, certains pays deviendraient contributeurs nets au budget de l'UE après avoir été pendant des années bénéficiaires des fonds européens.

L'UE devra aussi se réformer pour pouvoir fonctionner avec davantage de pays, estiment plusieurs Etats membres, dont la France et l'Allemagne.

Et il faudra impérativement le faire en même temps que ce nouvel élargissement, a averti en septembre la présidente de la Commission européenne.

I.Hernandez--HHA