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L'armée israélienne resserre son "emprise" sur la ville de Gaza

L'armée israélienne resserre son "emprise" sur la ville de Gaza

Israël a annoncé resserrer son "emprise" sur la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien où ses soldats ont poursuivi mercredi leur avancée afin d'écraser les combattants du Hamas, sans espoir de répit pour les civils Palestiniens pris au piège.

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Israël a juré de "détruire le Hamas" en représailles à l'attaque sanglante menée sur son sol le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza, et pilonne depuis sans relâche le territoire malgré de multiples appels à une trêve.

"Gaza est la plus grande base terroriste jamais construite", a-t-il affirmé, ajoutant que les soldats "resserraient leur emprise" autour de la ville de Gaza, la partie la plus densément peuplée du territoire où se trouve, selon Israël, le "centre" du Hamas retranché dans un réseau de tunnels.

Les soldats israéliens avancent "avec une seule cible: l'infrastructure du Hamas, ses commandants, ses bunkers, ses centres de communication", a ajouté M. Gallant.

Des images diffusées mercredi par l'armée israélienne montrent des chars et des bulldozers progressant dans les ruines fumantes de la bande de Gaza. Des soldats s'infiltrent dans les immeubles déchiquetés pendant que des explosions jaillissent du sol.

Dans la ville de Gaza, où des quartiers entiers sont transformés en champs de ruines, des dizaines d'habitants, agitant des drapeaux blancs, fuient à pied vers le sud en espérant échapper aux bombes.

Les corps de Palestiniens tués par les frappes étaient transportés vers les hôpitaux, certains dans des charrettes tirées par des ânes, selon des témoins, d'autres chargés dans des bulldozers.

Israël refuse toute trêve humanitaire tant que les plus de 240 otages aux mains du Hamas n'auront pas été libérés, malgré les appels pressants de l'ONU, d'ONG et de capitales étrangères à un cessez-le-feu ou à une pause qui permettrait d'acheminer de l'aide d'urgence à la population privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.

Côté israélien, au moins 1.400 personnes sont mortes depuis le début de la guerre, selon les autorités, en majorité des civils tués le jour de l'attaque menée par des commandos du Hamas, d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création d'Israël en 1948.

Côté palestinien, 10.569 personnes, en majorité des civils, dont 4.324 enfants, ont été tuées dans la bande de Gaza par les bombardements israéliens, selon un bilan publié mercredi par le ministère de la Santé du Hamas.

La guerre a provoqué d'immenses destructions dans le petit territoire où 1,5 million de personnes, selon l'ONU, ont quitté leur foyer.

- "Cimetières pleins" -

"Nos demandes incessantes pour la mise en place d'un cessez-le-feu immédiat sont restées sans réponse", a déploré Médecins sans frontières, qui a annoncé la mort d'un de ses employés dans un bombardement contre le camp de réfugiés de Chati, dans la périphérie de la ville de Gaza.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé mardi qu'un de ses convois d'aide humanitaire vers l'hôpital al-Qods du Croissant-Rouge palestinien avait été ciblé par des tirs, dont il n'a pas précisé la provenance.

L'idée d'un cessez-le-feu est rejetée par les Etats-Unis, proches alliés d'Israël, qui préconisent plutôt des "pauses humanitaires".

Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7, réunis mercredi à Tokyo, ont exprimé leur soutien à des "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza.

- "Sauvez-nous" -

Piégés dans leur territoire de 362 kilomètres carrés, sous les bombardements incessants, les 2,4 millions d'habitants de Gaza subissent depuis le 9 octobre un siège total imposé par Israël, qui a coupé les livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture.

"Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous", a imploré mardi Hicham Koulab, un déplacé palestinien, rattrapé par les bombardements à Rafah, dans le sud du territoire.

Le territoire, miné par la pauvreté, était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Dans le nord, "de nombreuses personnes cherchant désespérément de la nourriture se sont introduites dans les trois dernières boulangeries où il restait des stocks de farine de blé" mardi, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), qui a dénombré 650 camions d'aide humanitaire entrés dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre via l'Egypte.

Dans le sud, il faut "quatre à six heures d'attente en moyenne pour recevoir la moitié d'une portion de pain normale", a précisé l'Ocha, selon lequel quelque 600 personnes, détentrices de passeports étrangers, et 17 blessés ont été évacués mardi vers l'Egypte par le poste-frontière de Rafah.

Mercredi, l'Ukraine a annoncé que 43 de ses ressortissants avaient été évacués, ainsi que 36 citoyens moldaves. Des nouvelles évacuations sont attendues mercredi.

Dans la bande de Gaza, de fait coupée en deux, l'armée israélienne a multiplié les appels aux civils à quitter le nord, où les combats sont les plus intenses, pour se réfugier dans le sud où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.

- Pas d'"occupation" -

Alors qu'Israël s'est retiré de Gaza en 2005 après 38 ans d'occupation, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays prendrait, après la guerre, "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire pour empêcher un retour du Hamas, classé oraganisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

"Il ne s'agira pas d'une occupation", a tenu à souligner mardi le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer.

Pour aboutir à "une paix et une sécurité durables" dans la région, les Etats-Unis pensent qu'il faut bannir "les déplacements forcés de Palestiniens de Gaza", empêcher ce territoire "d'être utilisé comme une plateforme pour le terrorisme" tout en évitant de le "réoccuper" à la fin du conflit, a indiqué de son côté le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à Tokyo.

Alors que la communauté internationale craint une extension du conflit, M. Netanyahu a prévenu mardi que le Hezbollah libanais, allié du Hamas, ferait "l'erreur de sa vie" s'il entrait de plain-pied dans la guerre.

Les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise, entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran.

Le G7 a exhorté mercredi l'Iran à ne pas soutenir le Hamas et le Hezbollah, et à ne rien faire qui puisse "déstabiliser le Moyen-Orient".

Les violences se multiplient également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.

H.Beehncken--HHA