Hamburger Anzeiger - Blinken à Séoul pour évoquer le rapprochement militaire entre Pyongyang et Moscou

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Blinken à Séoul pour évoquer le rapprochement militaire entre Pyongyang et Moscou
Blinken à Séoul pour évoquer le rapprochement militaire entre Pyongyang et Moscou / Photo: Jung Yeon-je - AFP

Blinken à Séoul pour évoquer le rapprochement militaire entre Pyongyang et Moscou

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est à Séoul jeudi pour apporter son soutien à son allié asiatique, au moment où la Corée du Nord voisine renforce sa coopération militaire avec la Russie.

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Le chef de la diplomatie américaine est arrivé mercredi soir en provenance du Japon, où il a assisté à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, et après une tournée marathon au Moyen-Orient. C'est sa première visite en Corée du Sud depuis l'arrivée au pouvoir du président Yoon Suk Yeol en mai 2022.

M. Blinken rencontrera M. Yoon, le conseiller à la sécurité nationale Cho Tae-yong et son homologue sud-coréen Park Jin. Selon des responsables américains, la coopération militaire accrue entre Moscou et Pyongyang, et ce qu'elle implique pour la sécurité dans la région, devrait figurer en tête de l'ordre du jour.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a effectué en septembre un voyage en Extrême-Orient russe, où il a rencontré le président Vladimir Poutine. Cette rencontre a été suivie de plusieurs livraisons d'armement, selon Séoul, qui estime que la Corée du Nord a fourni un million d'obus à la Russie pour sa guerre en Ukraine, en échange de savoir-faire en matière de technologies spatiales.

Moscou a jugé ces affirmations "sans preuves".

Selon les analystes, il existe un chevauchement technologique important entre les capacités de lancement dans l'espace et le développement de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), dont Pyongyang s'est vu interdire l'utilisation en vertu de multiples sanctions des Nations unies.

"Nous sommes profondément préoccupés parce que la Russie fournit à Pyongyang en échange des armes et des munitions qu'elle reçoit de sa part", a déclaré M. Blinken mercredi à l'issue de la réunion du G7.

"Nous continuerons à faire pression pour la pleine mise en oeuvre de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et des engagements à respecter l'ordre mondial de non-prolifération", a-t-il ajouté.

- Satellite espion -

Depuis un an, la Corée du Nord a procédé à un nombre record d'essais de missiles et d'autres armes, en dépit des sanctions internationales. Elle a également déclaré "irréversible" son statut de puissance nucléaire.

"Compte tenu de la coopération renouvelée entre la Corée du Nord et la Russie, la Corée du Sud veut, à juste titre, que les Etats-Unis lui réaffirment leur soutien et leur engagement à respecter les sanctions de l'ONU. Cette visite est conçue à cette fin", a expliqué à l'AFP Benjamin A. Engel, professeur à l'Université nationale de Séoul.

Alliées historiques, la Russie et la Corée du Nord font toutes deux l'objet de lourdes sanctions internationales: Moscou pour son invasion de l'Ukraine et Pyongyang pour ses essais d'armes nucléaires.

La Corée du Nord cherche à mettre en orbite un satellite militaire espion, mais deux tentatives en ce sens ont échoué cette année. Séoul estime que la troisième tentative, actuellement en préparation, pourrait être la bonne grâce à l'aide de Moscou.

La visite de M. Blinken en Corée du Sud sera suivie de celle du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, pour réaffirmer la coopération militaire entre les deux pays.

En octobre, un bombardier américain B-52 capable de transporter des bombes atomiques a effectué une rare mission en Corée du Sud, moins d'une semaine après la visite dans un port sud-coréen du porte-avions à propulsion nucléaire USS Ronald Reagan.

Les Etats-Unis cherchent aussi à renforcer leur alliance "triangulaire" avec la Corée du Sud et le Japon, dans le cadre de leurs efforts pour se renforcer dans l'Asie-Pacifique face à la menace nord-coréenne, mais aussi pour répondre à la montée en puissance de la Chine.

La Corée du Sud, un exportateur majeur d'armes, devrait également subir des pressions de la part de Washington pour aider davantage l'Ukraine. Séoul s'en tient jusqu'à présent à une doctrine de longue date qui lui interdit de vendre des armes à des pays en guerre.

E.Bekendorp--HHA