Hamburger Anzeiger - Gaza: combats intenses autour des hôpitaux, situation "catastrophique" selon MSF

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Gaza: combats intenses autour des hôpitaux, situation "catastrophique" selon MSF

Gaza: combats intenses autour des hôpitaux, situation "catastrophique" selon MSF

La situation est de plus en plus dramatique pour les hôpitaux du nord de la bande de Gaza, où deux bébés prématurés sont morts faute d'électricité en soins néonataux selon une ONG, alors que de violents combats entre soldats israéliens et combattants du Hamas ont lieu à proximité.

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Au 36e jour de ce conflit déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont "hors service" selon le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). A l'international, les appels à Israël pour protéger les civils se multiplient.

Samedi, des explosions et des échanges de tirs nourris à Gaza-ville, dans le nord de ce petit territoire palestinien contrôlé par le Hamas depuis 2007, sont visibles sur des images de l'AFP.

Israël a déclaré une guerre après l'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas pour "éradiquer" le mouvement islamiste. Depuis, les bombardements israéliens incessants ont fait 11.078 morts côté palestinien, essentiellement des civils, parmi lesquels 4.506 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Côté israélien, au moins 1.200 personnes ont été tuées, en majorité des civils le jour de l'attaque du Hamas, une "organisation terroriste" pour Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. En outre, 239 personnes enlevées le 7 octobre sont retenues par le Hamas à Gaza, selon l'armée israélienne.

La situation dans les hôpitaux du nord, notamment l'hôpital al-Chifa à Gaza-ville, inquiète profondément plusieurs organisations internationales. Médecins sans frontières (MSF) rapporte des "bombardements incessants" sur les hôpitaux de Gaza ces dernières 24 heures, notamment l'hôpital al-Chifa "touché plusieurs fois, y compris la maternité".

"Deux bébés prématurés" sont morts après l'arrêt forcé des soins intensifs néonataux faute d'électricité à l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire de quelque 360 km2, a rapporté samedi une ONG israélienne.

Il y a aussi "un vrai risque pour la vie des 37 autres bébés prématurés" de ce service, avertit l'ONG Physician for Human Rights-Israel, alors que depuis le 9 octobre, la bande de Gaza est soumise à un siège total. Israël ne laisse pas entrer de carburant.

L'armée israélienne affirme pour sa part qu'il n'y a "aucun tir sur l'hôpital et aucun siège" de l'établissement. "Il y a des combats entre l'armée israélienne et le Hamas autour de l'hôpital", ajoute le colonel israélien Moshe Tetro. "Même maintenant, si quelqu'un veut partir, il le peut (...), l'armée peut assurer une coordination pour quiconque veut quitter l'hôpital en sécurité", poursuit-il.

- Les enfants "hurlent de peur" -

Dans un communiqué samedi, MSF exige l'arrêt des attaques contre les hôpitaux de Gaza et un "cessez-le-feu immédiat".

"Les équipes de MSF et des centaines de patients se trouvent toujours à l'intérieur de l'hôpital al-Chifa", confie l'ONG.

"On est en train de nous tuer ici, faite quelque chose s'il-vous plaît", dit dans un message envoyé samedi matin un infirmier de MSF, depuis le sous-sol de l'hôpital, où il a trouvé refuge, selon l'ONG: "Mes enfants pleurent et hurlent de peur."

"La situation à al-Chifa est vraiment catastrophique", alerte Ann Taylor, la cheffe de mission de MSF dans les Territoires palestiniens, citée dans le message.

Samedi matin, le Hamas a rapporté qu'une personne avait été tuée et de nombreuses autres blessées dans des frappes sur le bâtiment des soins intensifs de l'hôpital al-Chifa.

Le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, Robert Mardini s'est déclaré, au nom du CICR, "choqué et atterré par les images et les informations venant de l'hôpital al-Chifa".

De son côté, le directeur de l'hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a demandé "à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il cesse de viser des hôpitaux et des ambulances".

- "Les tirs ne s'arrêtent jamais" -

L'armée israélienne mène des combats acharnés contre le Hamas au cœur de la ville de Gaza, où se trouve selon elle le "centre" de l'infrastructure du mouvement, retranché dans un réseau de tunnels.

La branche armée du Jihad islamique, allié du Hamas, a confirmé que ses "combattants étaient engagés dans des affrontements violents dans les alentours du complexe hospitalier d'al-Chifa" notamment, contre les soldats israéliens.

"Les tirs ne s'arrêtent jamais, les frappes aériennes sont incessantes comme les obus d'artillerie", raconte par téléphone à l'AFP un témoin qui se trouve dans cet hôpital.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, "des chars israéliens sont à 20 mètres de l'hôpital Al-Quds", autre établissement de Gaza-ville, "et il y a des tirs en direction de l'hôpital" où sont réfugiées 14.000 personnes déplacés.

Les autorités israéliennes répètent régulièrement que le Hamas utilise les hôpitaux pour mener des attaques ou cacher des tunnels, ce que dément le mouvement islamiste.

 

Malgré des appels récurrents à un cessez-le-feu à Gaza, Israël et son principal allié, les Etats-Unis, ont jusqu'à présent rejeté ces demandes, estimant qu'une telle décision bénéficierait au Hamas.

Dans un entretien à la BBC, le président français, Emmanuel Macron, a "exhort(é) Israël à cesser" les bombardements tuant des civils. "Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués." Il n'y a "aucune justification" et "aucune légitimité à cela", a estimé le président français.

- Déplacement massif de population -

Face à l'intensification des combats dans le nord de la bande de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens ont fui ces derniers jours, sur ordre de l'armée israélienne, pour aller se réfugier au sud.

Israël a accepté de faire des "pauses" humanitaires quotidiennes pour permettre aux civils de fuir vers le sud du territoire via un "corridor", une "pause" qui devait se répéter ce samedi, selon l'armée.

Pilonné sans relâche depuis plus d'un mois et soumis à un siège total, le petit territoire palestinien où 1,6 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés selon l'ONU est plongé dans une situation humanitaire catastrophique.

Le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre Gaza prive la population d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.

La communauté internationale craint une extension du conflit au niveau régional. Depuis le 7 octobre, les échanges de tirs sont quotidiens entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah à la frontière.

X.Nguyen--HHA