Hamburger Anzeiger - Au milieu des combats, la population piégée dans les hôpitaux de Gaza

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Au milieu des combats, la population piégée dans les hôpitaux de Gaza
Au milieu des combats, la population piégée dans les hôpitaux de Gaza / Photo: Khader Al Zanoun - AFP

Au milieu des combats, la population piégée dans les hôpitaux de Gaza

Des milliers de personnes, malades et réfugiés, sont bloquées dimanche dans l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, le plus grand du territoire palestinien soumis à des pénuries et des coupures d'électricité, au milieu des combats féroces qui font rage entre l'armée israélienne et le Hamas.

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Un bombardement a également fait "un nombre important de morts et de blessés" au siège du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Gaza-ville, évacué par ses employés et désormais occupé par des centaines de déplacés, a indiqué l'agence onusienne.

Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza a affirmé à l'AFP qu'une frappe aérienne israélienne avait "entièrement détruit" dimanche le bâtiment du service des maladies cardiaques de l'hôpital al-Chifa, qui accueille selon lui 650 patients, dont une quarantaine de bébés en couveuse, et 15.000 déplacés.

L'AFP n'était pas en mesure de confirmer sur place cette frappe mais au moins un témoin présent dans l'hôpital a confirmé des raids et des dégâts.

- "Attaques répétées " -

Une fumée épaisse enveloppait la ville de Gaza et de nombreux coups de feu d'armes automatiques ainsi que des bruits d'explosions pouvaient être entendus, selon des images de l'AFP, au 37e jour de la guerre déclenchée le 7 octobre par le Hamas.

Israël veut "anéantir" le Hamas après l'attaque sans précédent menée depuis Gaza par le mouvement islamiste, classé "organisation terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. Quelque 1.200 personnes, surtout des civils, avaient été massacrées.

Environ 240 otages ont en outre été emmenés à Gaza, selon l'armée israélienne qui a perdu 42 soldats depuis le lancement le 27 octobre de son offensive terrestre.

Les combats se concentrent au cœur de la ville de Gaza, où se trouve selon Israël le "centre" de l'infrastructure du Hamas, retranché dans un réseau de tunnels.

Israël accuse régulièrement le Hamas d'utiliser des civils comme "boucliers humains", notamment dans des écoles et établissements de santé et a prévenu qu'elle "tuerait" les combattants du Hamas "qui tirent à partir des hôpitaux" à Gaza.

Dans ce petit territoire de 360 km2, les bombardements israéliens ont fait 11.078 morts, majoritairement des civils, incluant 4.506 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont le dernier bilan remonte à vendredi.

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est alarmé tôt dimanche d'avoir "perdu le contact" avec ses interlocuteurs au sein de l'hôpital al-Chifa, selon lui objet d'"attaques répétées" depuis quelques jours.

Le directeur de l'hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a indiqué dans un communiqué que les équipes médicales ne pouvaient s'occuper des blessés et des morts à l'extérieur du complexe en raison des combats autour de l'établissement.

L'armée israélienne a démenti samedi avoir ciblé l'hôpital, accusant "des organisations terroristes de la bande de Gaza" de l'avoir touché avec une "roquette mal tirée".

Médecins sans frontières (MSF) a de nouveau réclamé dimanche "un cessez-le-feu ou au minimum une évacuation médicale des patients" des hôpitaux de Gaza-ville, qui pourraient devenir "une morgue".

- Evacuation de nouveau-nés -

Samedi, MSF a annoncé que deux bébés prématurés étaient morts dans cet hôpital après l'arrêt des soins faute d'électricité.

Les bébés "sont morts parce que leur incubateur ne fonctionnait plus", a témoigné le Dr Mohammed Obeid, chirurgien de MSF au service néonatal, dans un message de l'ONG sur X.

Selon ce médecin, 17 nouveau-nés sont hospitalisés en soins intensifs.

L'armée israélienne a indiqué qu'elle allait aider dimanche à l'évacuation de ces bébés prématurés en danger "vers un hôpital plus sûr".

"Un passage sécurisé sera ouvert de l'hôpital al-Chifa (...) pour rejoindre la route Salaheddine vers le Sud", la principale voie utilisée par les réfugiés pour fuir le Nord, a-t-elle affirmé sur X.

Mais "comment pouvez-vous faire pour que des blessés marchent pendant des kilomètres pour atteindre un lieu de relative sécurité", a commenté à l'AFP Shaina Low, de l'ONG NRC-Palestine.

Et si ces blessé arrivent au Sud, "tous les hôpitaux (de la zone) souffrent de pénuries", a-t-elle ajouté.

- Pénuries au Sud -

Près de 200.000 Palestiniens ont fui en trois jours le nord du territoire via des "corridors" ouverts quotidiennement pendant des "pauses", pour se réfugier au sud, selon un communiqué de l'armée israélienne samedi soir.

Mais dans le Sud, également ciblé par les frappes israéliennes, les déplacés manquent aussi de tout: des couvertures pour dormir, du pain pour se nourrir.

"Je n'ai même pas une galette de pain pour nourrir mes enfants", explique à l'AFP une femme de 42 ans, Oum Yaaqoub, arrivée à Khan Younès il y a trois jours avec son mari et ses sept enfants.

Elle a trouvé refuge dans une école, avec des dizaines d'autres déplacés. "Nous dormons tous par terre, dans la poussière et nous n'avons pas une seule couverture alors que la nuit, il fait très froid", souligne-t-elle.

Pilonné sans relâche depuis plus d'un mois, le petit territoire palestinien, où plus de 1,5 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés selon l'ONU, est plongé dans une situation humanitaire catastrophique.

Un siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre prive la population d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.

- Inquiétudes internationales -

Alors que les actes anti-juifs se sont multipliés dans le monde depuis le 7 octobre, une grande marche contre l'antisémitisme est prévue dimanche à Paris.

Les multiples appels à un arrêt des combats depuis le début des opérations au sol sont rejetés par Israël et son principal allié, les Etats-Unis, qui estiment qu'une telle décision bénéficierait au Hamas.

La communauté internationale craint une extension du conflit à la frontière entre le Liban et Israël, où les échanges de tirs sont quotidiens depuis le 8 octobre entre l'armée et le Hezbollah et visent des cibles chaque jour plus en profondeur dans les deux pays.

Le chef du mouvement chiite, Hassan Nasrallah, a évoqué un renforcement des opérations contre Israël. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant l'a mis en garde, affirmant que Beyrouth pourrait subir le même sort que Gaza si le Hezbollah entraînait le Liban dans une guerre.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé tôt dimanche avoir frappé des "infrastructures terroristes" dans un raid aérien en Syrie, après des tirs depuis ce territoire vers la partie du Golan annexée par Israël.

F.Carstens--HHA