Hamburger Anzeiger - Gaza: Biden appelle Israël à protéger l'hôpital où les déplacés sont pris au piège

Euronext
AEX -0.09% 897.53
BEL20 -0.39% 4279.18
PX1 -0.3% 7513.56
ISEQ -0.19% 9808.99
OSEBX 0.2% 1441.47 kr
PSI20 -1.08% 6557.07
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 0.49% 2725.28
N150 -0.43% 3338.13
Gaza: Biden appelle Israël à protéger l'hôpital où les déplacés sont pris au piège
Gaza: Biden appelle Israël à protéger l'hôpital où les déplacés sont pris au piège / Photo: FADEL SENNA - AFP

Gaza: Biden appelle Israël à protéger l'hôpital où les déplacés sont pris au piège

Des milliers de déplacés vivent dans des conditions "inhumaines" dans le principal hôpital de la ville de Gaza, selon un médecin, au milieu des combats entre le Hamas et l'armée israélienne, appelée lundi à la retenue par Joe Biden.

Taille du texte:

"J'espère et je m'attends à des actions moins intrusives à propos de l'hôpital" Al-Chifa, a déclaré le président américain à la Maison Blanche, ajoutant: "l'hôpital doit être protégé".

Dans l'immense hôpital al-Chifa de Gaza-ville, le plus grand du territoire, "la situation est très grave, c'est inhumain", a alerté sur X (ex-Twitter) Médecins sans frontières, citant un de ses chirurgiens présent dans le complexe.

Depuis des jours, les affrontements entre combattants du Hamas et soldats israéliens se concentrent autour du complexe et les ambulanciers ne peuvent pas récupérer les morts et les blessés dans les rues alentours, a ajouté ce médecin.

Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a déclaré lundi à l'AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans cet hôpital qui abrite selon l'OMS au moins 600 patients et 1.500 déplacés.

- Indices de la présence d'otages -

La situation est également dramatique à l'hôpital al-Qods, une autre zone où les combats font rage, selon le Croissant-Rouge palestinien. "Nos équipes sont bloquées avec des patients et des blessés, sans électricité, eau ou nourriture", a dit l'organisation sur X.

Israël frappe sans répit la bande de Gaza depuis l'attaque lancée sur son sol par des commandos du Hamas le 7 octobre, et mène depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but "d'anéantir" le mouvement islamiste.

Du côté israélien, environ 1.200 personnes ont été tuées, selon les autorités, en grande majorité des civils tués le jour de l'attaque, d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d'Israël en 1948.

L'armée israélienne, qui a fait état lundi de 44 soldats tués depuis le début de la guerre, estime que quelque 240 personnes ont été emmenées en otages dans la bande de Gaza le 7 octobre.

Dans un autre établissement hospitalier, l'hôpital pédiatrique Rantisi évacué samedi, l'armée a annoncé avoir rassemblé "des indices qui font penser que le Hamas détenait des otages", montrant des images de biberon ou un bout de corde près d'une chaise.

A Washington, M. Biden a rappelé qu'un accord pour "la libération de prisonniers" était toujours négocié avec l'aide du Qatar.

Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait évoqué l'éventualité d'un accord pour libérer des otages, une condition selon lui à tout cessez-le-feu.

- "Boucliers humains" -

Au 38e jour de la guerre, les bombardements israéliens sur Gaza ont tué 11.240 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.630 enfants, selon le ministère de la santé du Hamas.

L'armée israélienne accuse le mouvement islamiste palestinien d'avoir installé ses infrastructures dans un réseau de tunnels sous l'hôpital al-Chifa, transformé en zone de guerre au coeur de la ville de Gaza, et d'utiliser les malades et les réfugiés comme "boucliers humains".

L'armée a annoncé qu'elle "continuait à mener des raids, visant des infrastructures terroristes installées dans des bâtiments gouvernementaux, au cœur de la population civile, y compris dans des écoles, des universités, des mosquées". Mais, a précisé sur X un porte-parole militaire, Richard Hecht: "Soyons clairs, notre guerre est contre le Hamas, pas contre la population de Gaza".

De la fumée se dégageait de la mosquée des Martyrs, dans le centre de la ville de Gaza, tandis que des alarmes retentissaient dans les rues désertes, selon des images tournées par l'AFP.

Des images diffusées par l'armée israélienne montrent des colonnes de soldats progressant dans des champs de ruines poussiéreuses, appuyés par des chars et des bulldozers, ou ouvrant le feu, embusqués dans un immeuble détruit.

Le ministre de la défense, Yoav Gallant, a affirmé dans un message vidéo que le Hamas avait "perdu le contrôle à Gaza" et que ses combattants "fuient vers le sud" du territoire.

Le mouvement palestinien, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, n'a pas réagi dans l'immédiat à ces affirmations.

- "Légitimité" des opérations -

Le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, a pour sa part admis que son pays devait s'efforcer de prolonger "la légitimité" des opérations militaires face à la pression internationale qui s'accentue pour un arrêt des hostilités et la protection des civils.

Depuis plusieurs semaines, l'ONU demande que du carburant soit acheminé dans le territoire palestinien assiégé et privé d'électricité, notamment pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux.

Faute d'essence, les camions de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) ne pourront pas recevoir mardi l'aide internationale venant d'Egypte via le terminal de Rafah, a annoncé lundi sur X son patron, Thomas White.

Israël refuse de laisser le carburant entrer à Gaza, affirmant que cela pourrait profiter aux opérations militaires du Hamas, au pouvoir depuis 2007.

- "Les destructions sont partout" -

L'armée a mis en place des "couloirs" sécurisés vers le sud de Gaza, moins touché par la guerre.

Près de 200.000 Palestiniens, selon l'armée israélienne, avaient fui en trois jours, à la date de samedi, pour se réfugier dans le sud où des centaines de milliers de déplacés s'entassent dans des conditions humanitaires désastreuses.

Selon l'ONU, environ 1,6 des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacés par la guerre.

A Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, des familles venues du nord continuaient à fuir à pied ou entassés sur des charrettes, des enfants installés sur un lit d'hôpital.

"Les destructions sont partout", "même les oiseaux ont perdu la vie", a témoigné un Palestinien, Adel Shamallakh.

L'aide internationale arrive lentement depuis l'Egypte, en quantité très insuffisante selon l'ONU. Un navire turc transportant des hôpitaux de campagne est arrivé au port égyptien d'Al-Arish, près du poste-frontière de Rafah.

Environ 980 camions chargés d'aide sont arrivés dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre, dont 76 dimanche, selon l'Ocha.

Dans l'autre sens, plus de 550 ressortissants étrangers et binationaux on pu quitter Gaza lundi, ainsi que neuf Palestiniens blessés, selon les services palestiniens.

E.Mariensen--HHA