Hamburger Anzeiger - Le Hamas annonce la mort de 24 malades, faute d'électricité, à l'hôpital al-Chifa de Gaza

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Le Hamas annonce la mort de 24 malades, faute d'électricité, à l'hôpital al-Chifa de Gaza
Le Hamas annonce la mort de 24 malades, faute d'électricité, à l'hôpital al-Chifa de Gaza / Photo: Kenzo TRIBOUILLARD - AFP

Le Hamas annonce la mort de 24 malades, faute d'électricité, à l'hôpital al-Chifa de Gaza

Le Hamas a annoncé vendredi la mort de 24 malades à cause du manque d'électricité dans l'hôpital al-Chifa de Gaza, où l'armée israélienne poursuit ses fouilles à la recherche de caches du mouvement islamiste palestinien.

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Israël avait accepté peu avant de laisser entrer deux camions de carburant chaque jour dans la bande de Gaza assiégée, où les pénuries d'essence ont mis hors service de nombreux hôpitaux, privés d'électricité, et mis à l'arrêt les livraisons d'aide humanitaire, menaçant la population de "famine" selon l'ONU.

Dans l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire où l'armée israélienne a lancé un raid mercredi après plusieurs jours de combats aux alentours, la situation est "catastrophique" pour les patients, les déplacés et les soignants qui s'y entassent sans électricité "ni eau, ni nourriture", a affirmé à l'AFP son directeur, le docteur Mohammed Abou Salmiya.

Selon l'ONU, 2.300 personnes se trouvent actuellement dans l'enceinte de l'hôpital.

L'armée a indiqué à l'AFP qu'elle poursuivait ses fouilles de l'immense complexe abritant, selon elle, un repaire du Hamas installé notamment dans un réseau de tunnels creusés dans son sous-sol, ce que le mouvement islamiste dément.

Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza, depuis l'attaque qu'il a lancée sur le sol israélien le 7 octobre.

Cette attaque, d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création d'Israël en 1948, a fait 1.200 morts, en grande majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

Selon l'armée, 51 soldats israéliens sont morts au cours des combats dans le territoire palestinien.

Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens incessants menés en représailles à l'attaque ont fait 11.500 morts, majoritairement des civils, dont 4.710 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

En parallèle à ses frappes, Israël mène depuis le 27 octobre des opérations terrestres concentrées pour l'essentiel dans le nord du territoire, où la ville de Gaza est transformée en champ de ruines, et autour des hôpitaux, accusant le Hamas de les utiliser comme des bases et de se servir des malades comme de "boucliers humains".

Le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh, a affirmé vendredi à l'AFP que "24 patients" étaient morts "ces dernières 48 heures" à l'hôpital al-Chifa, "parce que les équipements médicaux vitaux ont cessé de fonctionner en raison de la coupure du courant", faute de carburant pour alimenter les générateurs.

- Le froid -

Depuis des semaines, l'ONU réclame la livraison massive de carburant dans la bande de Gaza, en particulier pour permettre aux hôpitaux de fonctionner et aux camions transportant l'aide humanitaire de circuler.

Le territoire est placé depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël, qui a coupé les livraisons de nourriture, d'eau, d'électricité et de médicaments.

Israël refusait jusqu'ici de laisser passer le carburant, affirmant que cela pourrait profiter aux activités militaires du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

En réponse à une demande des Etats-Unis, allié-clé d'Israël dans ce conflit, le cabinet de guerre israélien a annoncé avoir autorisé l'entrée quotidienne de deux camions-citerne "pour les besoins de l'ONU".

L'Unrwa a aussi annoncé vendredi qu'elle ne pourrait plus coordonner la distribution de l'aide en raison de la coupure des communications, là encore en raison du manque de carburant pour alimenter les générateurs.

Le ministère de la Santé du Hamas a indiqué jeudi que 24 des 35 hôpitaux du territoire avaient cessé de fonctionner, et que les neuf autres fonctionnaient partiellement.

Selon l'ONU, 1,65 des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre. La plupart ont fui vers le sud en emportant le minimum et survivent dans le froid.

Selon l'Unrwa, 70 pour cent de la population n'a pas accès à l'eau potable dans le sud du territoire, où les égouts ont commencé à se déverser dans les rues.

A Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, un groupe d'enfants blessés attendaient dans des ambulances de pouvoir être évacués via l'Egypte vers les Emirats arabes unis, selon des images de l'AFP.

"Au début, on nous ont dit qu'elle allait mourir. Elle a des fractures au crâne, au bassin et à la cuisse", a raconté Adam al-Madhoun, le père de Kenza, une petite fille de quatre ans, qui a déjà été amputée de la main droite après une attaque contre le camp de réfugiés de Jabaliya.

"Avec l'hiver qui approche à grands pas, les abris précaires et surpeuplés, ainsi que le manque d'eau potable, les civils sont confrontés à un risque immédiat de famine", avait averti jeudi le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.

- "Négociations délicates" -

Vendredi, l'armée a annoncé avoir retrouvé la dépouille de Noa Marciano, une soldate de 19 ans otage du Hamas, en fouillant un bâtiment adjacent à l'hôpital al-Chifa. Le mouvement islamiste avait affirmé lundi qu'elle avait été tuée dans des bombardements israéliens.

Jeudi soir, le corps d'une autre otage, Yehudit Weiss, avait été découvert près de l'hôpital. Cette femme de 65 ans a été "assassinée par les terroristes dans la bande de Gaza", selon l'armée, après avoir été enlevée par le Hamas le 7 octobre dans le kibboutz de Beeri, dans le sud d'Israël.

L'armée estime qu'environ 240 otages, civils et militaires, ont été emmenés à Gaza le jour de l'attaque du Hamas.

En Israël, la pression s'accentue sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour obtenir leur libération, alors que des pourparlers se tiennent via une médiation du Qatar. Une marche des proches des otages partis mardi de Tel-Aviv pour réclamer un accord sur leur libération, doit arriver vendredi à Jérusalem.

Pour le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, qui se dit "en contact avec le Hamas, avec d'autres parties internationales concernées et avec Israël", les négociations sont "très délicates".

Israël a jusqu'ici refusé tout cessez-le-feu sans libération préalable des otages. Mais pour le chef en exil du Hamas, Ismaïl Haniyeh, Israël "n'a atteint aucun de ses objectifs" et n'obtiendra "la libération de ses prisonniers qu'au prix que la résistance fixera".

Les tensions sont aussi vives en Cisjordanie occupée. L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir tué "cinq terroristes" à Jénine, bastion des mouvements armés palestiniens.

Une équipe de l'AFP sur place a fait état dans la nuit d'une importante opération israélienne. Le Hamas avait revendiqué jeudi une attaque sur un barrage de sécurité près de Jérusalem, dans laquelle un soldat israélien a été tué et trois autres ont été blessés.

A Hébron, deux Palestiniens ont été tués par "des balles de l'armée israélienne", selon le ministère palestinien de la Santé.

R.Hansen--HHA