Hamburger Anzeiger - Otages du Hamas: "Aidez-moi à la ramener à la maison", le cri du père d'Emily, 9 ans

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Otages du Hamas: "Aidez-moi à la ramener à la maison", le cri du père d'Emily, 9 ans
Otages du Hamas: "Aidez-moi à la ramener à la maison", le cri du père d'Emily, 9 ans / Photo: JUSTIN TALLIS - AFP

Otages du Hamas: "Aidez-moi à la ramener à la maison", le cri du père d'Emily, 9 ans

Emily a eu 9 ans vendredi. Elle aime chanter, danser comme Beyoncé. "Elle a passé son anniversaire dans les tunnels de Gaza", s'étrangle son père Thomas Hand, dans un déchirant appel à Londres pour qu'elle rentre "à la maison", comme tous les otages du Hamas.

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Sur la foi de premières informations, cet homme de 63 ans l'a d'abord crue morte. "Mais c'était une erreur d'identité", raconte-t-il à l'AFP en marge d'un rassemblement dimanche pour la libération des 240 personnes retenues par le mouvement islamiste palestinien selon les autorités israéliennes.

Les tests ADN ne correspondaient pas. "Puis plus tard on a eu un témoin visuel", "qui l'a vue être emmenée par les terroristes, dans une camionnette pour Gaza" après l'attaque contre le kibboutz Beeri, poursuit-il.

Un endroit que ce natif d'Irlande, parti s'installer en Israël à l'âge de 32 ans, décrit comme idyllique. "Sérieusement, c'était le paradis sur terre", "j'ai la chance d'avoir profité du paradis pendant 30 ans, jusqu'à ce qu'il soit broyé" lors de ce "jour terrifiant".

Les attaques sans précédent du Hamas contre Israël ont fait 1.200 morts, majoritairement des civils tués le 7 octobre, selon les autorités. Depuis, les bombardements israéliens représailles sur la bande de Gaza ont fait 13.000 morts selon le gouvernement du Hamas, dont plus de 5.500 enfants et 3.500 femmes.

Aujourd'hui, "on n'a aucune idée de ce qu'est l'avenir", se désole Thomas Hand, "on est des réfugiés dans notre propre pays", "j'habite à l'hôtel avec le reste de mon kibboutz". Tous ignorent dit-il "si on retournera jamais au kibboutz Beeri", "si on sera suffisamment en sécurité".

- "Pas sur les côtés" -

"Evidemment, si le Hamas" - qu'Israël a juré d'"éradiquer" - est encore là, on n'y retournera jamais".

A la tribune, Thomas Hand évoque des "familles massacrées", "des corps partout". Et la consigne de soldats israéliens venus secourir les habitants: "ne regardez pas sur les côtés, gardez les yeux sur mon dos" pour ne pas voir le carnage.

Visage émacié, Thomas Hand est "épuisé": "il y a un trou énorme dans tous nos coeurs, qui ne sera pas comblé tant" que sa fille "ne sera pas rentrée".

Les proches des otages ignorent "quel est leur état de santé", "on ne sait pas... s'ils sont toujours vivants", dit-il.

"Continuer à avancer jusqu'à ce qu'on la ramène, c'est mon seul but dans la vie", explique Thomas Hand, qui a notamment rencontré le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, et veut "maintenir la pression sur les gouvernements".

Le 7 octobre, sa fille venait de passer la nuit chez une copine. "Elle n'avait fait ça que deux fois", car d'habitude, c'est elle qui reçoit parce qu'il y a "beaucoup de place" chez son père, veuf depuis que la mère d'Emily a été emportée par un cancer quand la fillette était âgée de deux ans et demi.

- Jour ou nuit -

Vendredi, les 9 ans d'Emily ont été marqués par des manifestations, notamment à Londres. A New York, le visage de la petite fille s'est affiché à Times Square.

"Elle a passé son anniversaire dans les tunnels de Gaza", lance son père à la tribune devant des centaines de personnes qui scandent régulièrement "ramenez-les à la maison". Et là où elle doit se trouver, elle "ne doit même pas savoir s'il fait jour ou nuit", poursuit Thomas Hand.

"Elle n'a que 9 ans, sa place est à la maison avec nous", "dans sa chambre", "dans son lit", dit-il dans une intervention ponctué de râles de douleur.

"Emily et tous les otages méritent de rentrer chez eux, dans les bras aimants de leurs familles." Devant une foule figée par l'émotion, il hurle: "aidez-moi à la ramener à la maison !"

"Honnêtement, je ne sais pas combien de temps je vais tenir sans elle", "j'ai perdu 12 kilos".

"On vit tous un cauchemar", "ça va prendre des générations pour qu'on s'en remette véritablement", conclut-il, en larmes. Constellée des lumières de téléphones portables, la foule chante: "joyeux anniversaire".

F.Fischer--HHA