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Le Hamas accuse Israël d'une frappe meurtrière sur un hôpital de Gaza

Le Hamas accuse Israël d'une frappe meurtrière sur un hôpital de Gaza

Le Hamas a affirmé lundi que l'armée israélienne avait lancé une frappe meurtrière sur un hôpital assiégé du nord de la bande Gaza, où les soldats ont étendu leur offensive contre le mouvement islamiste palestinien qui accuse Israël de mener la guerre contre les hôpitaux.

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Dans le sud, 29 bébés prématurés évacués la veille de l'hôpital al-Chifa, pris d'assaut le 15 novembre par l'armée israélienne, sont arrivés lundi en Egypte via le poste-frontière de Rafah, selon un média égyptien.

Au total, 31 bébés avaient pu sortir du plus grand hôpital de la bande de Gaza, situé dans le nord, décrit par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme une "zone de mort" et où huit nourrissons étaient morts avant leur transfert, selon un responsable palestinien.

L'hôpital al-Chifa, qui abritait selon Israël un repaire du Hamas au coeur de la ville de Gaza, est privé d'électricité et la pénurie de carburant dans le territoire palestinien assiégé empêche notamment les couveuses de fonctionner.

Dans le nord du territoire, où se concentre l'essentiel de l'offensive israélienne, une frappe a tué au moins "12 patients et leurs proches" et fait "des dizaines de blessés" dans l'hôpital indonésien, situé en bordure du grand camp de réfugiés palestiniens de Jabaliya, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Israël accuse de son côté le Hamas, au pouvoir dans le territoire, de se servir des hôpitaux à des fins militaires et d'utiliser les civils qui s'y trouvent comme des "boucliers humains", ce que le mouvement palestinien dément.

En Israël, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités, dans l'attaque lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, d'une ampleur et d'une violence jamais vues dans l'histoire du pays.

Selon l'armée, 65 soldats israéliens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.

En représailles à l'attaque qui a traumatisé le pays, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas et pilonne sans relâche le territoire palestinien, où son armée mène depuis le 27 octobre une offensive terrestre.

Mais l'ampleur des destructions et le bilan des victimes suscitent les réprobations d'une partie de la communauté internationale.

- Trêve contre libération ? -

Dans la bande de Gaza, 13.000 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens, dont plus de 5.500 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le Qatar, qui mène une médiation pour tenter d'obtenir leur libération en échange d'une trêve, a affirmé dimanche qu'il ne restait que des obstacles "très mineurs" en vue d'un accord, sans fournir de calendrier.

L'adjoint au conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, Jon Finer, a estimé sur NBC que l'accord était "plus proche que jamais" et incluait la libération de "plusieurs dizaines" d'otages contre une "période prolongée de pause, plusieurs jours" dans les combats.

Ces avancées n'ont été confirmées ni par le Hamas ni par Israël où le gouvernement refuse jusqu'ici tout cessez-le-feu sans libération des otages. Les proches des personnes enlevées vont rencontrer lundi soir l'ensemble du cabinet de guerre.

- Un hôpital assiégé -

Israël a annoncé lundi "étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers de la bande de Gaza", notamment dans le secteur de Jabaliya.

Dans le centre de la ville de Gaza, les tirs d'artillerie et les frappes aériennes ont détruit de nombreuses maisons. Des médecins à l'hôpital Ahli Arab ont dit à l'AFP avoir reçu "des dizaines de victimes, morts et blessés", arrivés de diverses localités du nord du territoire.

"L'armée israélienne assiège l'hôpital indonésien", où se trouvent "environ 700 malades et soignants", a affirmé lundi le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh, disant redouter "qu'il s'y passe la même chose qu'à al-Chifa".

L'armée continue à fouiller chaque recoin de cet immense complexe et a dit y avoir découvert un tunnel long de 55 mètres et creusé à 10 mètres de profondeur contenant des "lance-grenades, des explosifs et des kalachnikov".

Environ 2.300 personnes selon l'ONU, des malades, du personnel et des civils qui cherchaient à se protéger étaient restés bloquées pendant des jours dans cet hôpital cerné par les combats, privées d'eau et d'électricité, avant d'être évacuées samedi pour la plupart d'entre elles.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, dont les experts se sont rendus à al-Chifa, celui-ci hébergeait encore dimanche 20 soignants et plus de 250 patients incapables de se déplacer sans assistance médicale.

- Frappes dans le sud -

L'ONU a réclamé plusieurs fois la livraison en urgence de carburant, afin notamment d'alimenter les générateurs nécessaires au fonctionnement des hôpitaux.

A la demande des Etats-Unis, Israël a accepté vendredi de laisser entrer du carburant dans le territoire, où environ 120.000 litres sont arrivés samedi, selon l'ONU qui estime ces livraisons insuffisantes.

Environ 1,6 million des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, d'après l'ONU, ont été déplacés par la guerre dans ce territoire surpeuplé de 362 kilomètres carrés, soumis depuis le 9 octobre à un "siège complet" par Israël, qui bloque les livraisons de nourriture, d'eau, d'électricité et de médicaments.

Des centaines de milliers de déplacés s'entassent dans des conditions très précaires dans le sud, qui n'est pas épargné non plus par les bombardements.

Lundi, un premier hôpital de campagne venu de Jordanie est arrivé dans la bande de Gaza, selon des responsables palestiniens, pour être installé à Khan Younès, une grande ville du sud.

Des habitants de la ville voisine de Rafah fouillaient lundi les décombres de leur quartier dévasté après un bombardement sur un immeuble habité, selon des images de l'AFP. Certains récupéraient quelques vêtements pendant que d'autres transportaient dans un camion les dépouilles des victimes, enveloppées dans des draps blancs, pour les enterrer.

"Nous dormions à la maison et nous sommes venus voir ce qui s'était passé après avoir entendu un grand boum. Nous avons trouvé des bâtiments réduits à l'état de ruines", a témoigné un habitant du quartier, Shehda Mosallem.

Dimanche soir, Médecins sans frontières (MSF) a indiqué que 122 patients étaient arrivés en "quelques minutes" à l'hôpital Nasser de Khan Younès, après une frappe israélienne à environ un kilomètre de ce complexe où l'ONG est déployée.

"Une catastrophe humanitaire se déroule à Gaza", a déclaré le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, qui accueille lundi notamment les ministres des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, de l'Indonésie, de l'Égypte, de l'Arabie saoudite et de la Jordanie.

E.Borstelmann--HHA