Hamburger Anzeiger - Israël-Hamas: pas de trêve ni de libération d'otages avant vendredi

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Israël-Hamas: pas de trêve ni de libération d'otages avant vendredi
Israël-Hamas: pas de trêve ni de libération d'otages avant vendredi / Photo: Mahmud HAMS - AFP

Israël-Hamas: pas de trêve ni de libération d'otages avant vendredi

L'entrée en vigueur d'un accord de trêve entre Israël et le Hamas prévoyant la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza en échange de 150 prisonniers palestiniens n'interviendra pas avant vendredi, ont annoncé jeudi des responsables israéliens.

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Alors que la bande de Gaza restait le théâtre de combats mercredi, des médias ont affirmé que la trêve entrerait en vigueur jeudi à 08H00 GMT et un responsable du Hamas a dit s'attendre à "un premier échange de 10 otages contre 30 prisonniers dès jeudi".

Mais le chef du Conseil national de la sécurité israélien, Tzachi Hanegbi, a déclaré que la libération des otages n'interviendra "pas avant vendredi" et que les négociations "se poursuivent sans cesse".

Le gouvernement israélien a dit avoir approuvé cet accord qui porte sur la libération d'au moins 50 otages, des femmes et des enfants, évoquant une "accalmie dans les combats" pendant quatre jours. Selon lui, 50 otages devraient être libérés en échange de 150 prisonniers palestiniens durant la trêve.

En Israël, la principale association de familles d'otages s'est déclarée "heureuse" de l'annonce d'une "libération partielle", mais a dit ne pas savoir pour l'instant "qui sera libéré et quand".

"Cela me donne l'espoir de voir mes filles revenir", a déclaré Maayan Zin, mère de deux enfants retenues à Gaza.

L'accord a été annoncé au 47e jour de la guerre, déclenchée par une attaque d'une ampleur et d'une violence inédites dans l'histoire d'Israël menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien. Selon les autorités, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées.

Environ 240 personnes ont été enlevées le jour de l'attaque du mouvement islamiste palestinien.

En représailles à l'attaque du 7 octobre, Israël, qui a promis "d'anéantir" le Hamas, bombarde sans relâche la bande de Gaza, où plus de 14.000 personnes ont été tuées dont plus de 5.800 enfants, selon le gouvernement du mouvement islamiste au pouvoir depuis 2007 dans ce territoire de quelque 360 km2. La bande de Gaza est par ailleurs assiégée depuis le 9 octobre par Israël qui y a coupé les approvisionnements en eau, électricité et carburant.

- "Montagne de morts" -

Les bombardements ont dévasté le territoire et provoqué une grave crise humanitaire selon l'ONU, avec notamment le déplacement de plus de 1,7 million des 2,4 millions d'habitants de Gaza, où l'aide entre au compte-gouttes.

Détaillant les modalités de l'accord, le porte-parole des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, a indiqué que "chaque jour, un certain nombre d'otages seront libérés, et ce nombre devrait atteindre 50 au 4e jour" de trêve. L'accord ne prévoit pas la libération de militaires enlevés.

Israël a diffusé une liste de 300 prisonniers palestiniens susceptibles d'être relâchés (33 femmes, 123 adolescents de moins de 18 ans, et 144 jeunes d'environ 18 ans). Parmi eux figurent 49 membres du Hamas.

Selon les autorités israéliennes, d'autres échanges pourraient intervenir dans le cadre d'une extension de la trêve, avec un total de 100 otages pour 300 prisonniers palestiniens.

Au Vatican, le pape François a reçu séparément des proches d'otages et des Palestiniens ayant de la famille à Gaza. Il a mis en garde contre "une montagne de morts" dans cette guerre.

A Jérusalem-Est, la partie de la ville occupée par Israël depuis 1967, la Palestinienne Samira Douayyat ne peut contenir ses émotions en évoquant la possible libération de sa fille Shourouk, 26 ans, qui aura purgé la moitié de sa peine de 16 ans de prison. "Je pleure, je ris, je tremble", dit-elle à l'AFP.

- "Insuffisante" -

La pause humanitaire permettra en outre l'entrée d'un "plus grand nombre de convois humanitaires et d'aides, y compris du carburant", a indiqué le Qatar.

Quelque 200 à 300 camions d'aides entreront dans Gaza, dont huit avec du carburant et du gaz, a précisé un cadre du Hamas, Taher al-Nounou.

Le président palestinien Mamhmoud Abbas, comme ses homologues égyptien Abdel Fattah al-Sissi et américain Joe Biden ont salué l'accord conclu. Cette "trêve humanitaire doit permettre de négocier les conditions d'un cessez-le-feu" qui doit être "aussi durable que possible", a plaidé le président français Emmanuel Macron.

L'ONU l'a qualifié de "pas important" mais estimé que "beaucoup reste à faire".

Cette trêve limitée est "insuffisante" pour faire entrer l'aide nécessaire à Gaza, ont souligné plusieurs ONG internationales, réclamant un cessez-le-feu.

Le territoire est devenu "l'endroit le plus dangereux au monde pour un enfant", a également dénoncé la patronne de l'Unicef, Catherine Russell, s'alarmant des risques d'épidémie et d'augmentation massive des cas de malnutrition.

- "Quelle trêve?" -

"Nous confirmons que nos mains resteront sur la gâchette", a averti de son côté le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Mercredi, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements sur Gaza, où elle mène en outre depuis le 27 octobre une offensive terrestre.

Selon la défense civile, plus de 30 personnes ont été tuées après des frappes sur des maisons dans le nord de Gaza.

"Ils parlent de trêve, mais quelle trêve ? Une trêve avec des blessés, des morts, des maisons détruites? Nous ne voulons pas de trêve si nous ne pouvons pas retourner dans nos maisons, nous ne voulons pas de trêve pour un peu de nourriture", a lancé Maysara al-Sabbagh, 42 ans, qui s'est réfugié à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

"Que signifie la trêve si je ne peux pas rentrer chez moi", a renchéri Saddam al-Sawafiri. "Nous dormons dans les rues depuis 40 ou 45 jours."

La guerre fait aussi craindre une escalade régionale impliquant notamment le Hezbollah libanais au nord d'Israël et les rebelles yéménites Houthis au sud.

Le fils de Mohamed Raad, un membre important du Hezbollah au parlement libanais, a été tué mercredi dans un bombardement israélien dans le sud du Liban, a affirmé à l'AFP une source proche de la famille. L'armée israélienne a confirmé des frappes aériennes contre le Hezbollah au Liban sans évoquer de bilan.

Israël a aussi intercepté un "missile de croisière" lancé vers le sud d'Israël, un tir revendiqué par les Houthis.

X.Nguyen--HHA