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Nouvelle libération d'otages à Gaza, au troisième jour de trêve
Nouvelle libération d'otages à Gaza, au troisième jour de trêve / Photo: Mahmud HAMS - AFP

Nouvelle libération d'otages à Gaza, au troisième jour de trêve

Dix-sept otages, dont 14 Israéliens, retenus dans la bande de Gaza depuis sept semaines, ont été libérés dimanche au troisième jour d'une trêve entre le mouvement palestinien Hamas et Israël, qui doit libérer en échange 39 prisonniers palestiniens dans la soirée.

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Parmi eux figure une fillette de quatre ans possédant la nationalité américaine, Abigail, s'est félicité le président américain Joe Biden.

Un Russo-Israélien, qui ne fait pas partie de l'accord d'échange et dont la libération a été négociée directement par Moscou, a aussi été relâché selon le Hamas "en réponse" au "soutien à la cause palestinienne" du président russe Vladimir Poutine.

Ces libérations, annoncées par l'armée israélienne, portent à 58 le nombre total d'otages retenus à Gaza relâchés depuis vendredi, dont 18, en grande majorité des Thaïlandais, non concernés par l'accord.

Dimanche, de longs convois d'aide internationale ont continué à entrer depuis l'Egypte dans la bande de Gaza, pilonnée sans répit jusqu'à vendredi par l'armée israélienne en représailles à l'attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

- "Jusqu'à la victoire" -

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui s'est rendu dimanche dans la bande de Gaza, a affirmé que l'offensive israélienne s'y poursuivra "jusqu'à la victoire". Sa présence est une première pour un chef de gouvernement depuis le retrait unilatéral israélien du territoire en 2005.

"Nous faisons tout notre possible pour récupérer les personnes enlevées, et nous finirons par les récupérer toutes", a-t-il promis.

Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l'attaque du 7 octobre, et environ 240 ont été enlevées.

En représailles, Israël a promis d'"éliminer" le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, bombardant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre.

Selon le gouvernement du Hamas, 14.854 personnes, dont 6.150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes. Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassel, a estimé dimanche que 7.000 personnes étaient aussi portées disparues.

Israël a libéré 78 prisonniers palestiniens vendredi et samedi, et doit en relâcher 39 dimanche, respectant un ratio d'un otage pour trois prisonniers en vertu de l'accord.

Cet accord prévoit au total l'échange de 50 otages du Hamas contre 150 prisonniers palestiniens durant les quatre jours de cette trêve, qui peut être prolongée.

Au-delà des quatre premiers jours, la libération de "dix otages supplémentaires conduira à une journée supplémentaire de pause", a affirmé Israël.

Environ 7.000 Palestiniens sont incarcérés dans des prisons israéliennes, selon le Club des prisonniers, une ONG palestinienne de défense des détenus.

- SMS de l'armée -

Selon un journaliste de l'AFP à Gaza, l'armée israélienne a envoyé dimanche des SMS de mise en garde aux habitants de Khan Younès, dans le sud du territoire: "nous savons que des otages sont retenus à Khan Younès. Sachez que l'armée neutralisera quiconque ayant kidnappé des otages", prévient le message.

Parmi les 17 otages libérés samedi figurait Maya Regev, 21 ans, enlevée avec son frère Itay, 18 ans, au festival de musique Tribe of Nova attaqué par les combattants du Hamas le 7 octobre.

Israël a ensuite libéré 39 prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, comme la veille.

A Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, les célébrations ont été plus discrètes.

Israa Jaabis, 39 ans, la prisonnière libérée la plus connue, avait été condamnée à 11 ans de prison pour avoir fait exploser une bonbonne de gaz qu'elle transportait dans le coffre de sa voiture à un barrage en 2015, blessant un policier.

Sa photo dans un tribunal israélien, levant ses doigts atrophiés, le visage en partie brûlé, est régulièrement brandie pour illustrer les souffrances des prisonniers palestiniens. "J'ai honte de parler de réjouissance alors que toute la Palestine est blessée", a-t-elle affirmé.

Le Hamas a par ailleurs annoncé la mort à une date non précisée, pendant l'offensive israélienne, de cinq chefs du mouvement, dont le commandant militaire de la Brigade du nord de Gaza, Ahmed al-Ghandour, considéré comme un "terroriste" par les Etats-Unis depuis 2017.

- "200 camions par jour" -

L'accord de trêve inclut aussi l'entrée d'aide humanitaire et de carburant à Gaza, où Israël a imposé un siège total depuis le 9 octobre. Ces cargaisons, dont l'entrée depuis l'Egypte est soumise au feu vert israélien, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes.

Depuis vendredi, 248 camions chargés d'aide ont pu entrer, selon l'ONU.

Dimanche, une partie des cargaisons devait comme la veille être acheminée vers le nord et la ville de Gaza, où "il n'y a ni eau potable, ni nourriture", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'Unrwa à Gaza, Adnan Abou Hasna.

"Nous devrions envoyer 200 camions par jour pendant au moins deux mois pour répondre aux besoins", a-t-il ajouté.

L'armée israélienne considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de combats abritant le centre des infrastructures du Hamas. Elle a ordonné à la population de partir et interdit à quiconque d'y revenir.

Malgré cet avertissement, des milliers d'habitants de Gaza déplacés ont profité de la trêve pour tenter de rentrer chez eux dans le nord.

Dans la ville de Gaza transformée en champ de ruines, des habitants, certains trainant de maigres baluchons, parcouraient dans la poussière, entre les amas de gravats, les rues bordées d'immeubles dévastés, selon des images de l'AFP.

D'autres, depuis le nord, ont pris le chemin du sud, où sont déjà massés des centaines de milliers de déplacés.

Les hôpitaux débordés du sud de la bande de Gaza continuent à recevoir de nombreux blessés évacués du nord, où la quasi-totalité des établissements de santé sont à l'arrêt.

Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits, selon l'ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur 2,4 millions d'habitants.

A.Roberts--HHA