Hamburger Anzeiger - Deux otages israéliennes libérées, le Hamas revendique une attaque à Jérusalem

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Deux otages israéliennes libérées, le Hamas revendique une attaque à Jérusalem
Deux otages israéliennes libérées, le Hamas revendique une attaque à Jérusalem / Photo: RONALDO SCHEMIDT - AFP

Deux otages israéliennes libérées, le Hamas revendique une attaque à Jérusalem

Le Hamas a libéré jeudi deux otages israéliennes détenues dans la bande de Gaza, sur un total prévu d'une dizaine, au septième jour d'une fragile trêve avec Israël, marqué par une attaque meurtrière à Jérusalem revendiquée par le mouvement islamiste palestinien.

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Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en visite en Israël, exerçait pendant ce temps une pression maximale sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour tenter de préserver la trêve entre Israël et le Hamas, qui expire vendredi à 07H00 (05H00 GMT).

M. Blinken a demandé à Benjamin Netanyahu de protéger "impérativement" les civils massés dans le sud de la bande de Gaza si la trêve volait en éclats.

Ajoutant à la volatilité de la situation, trois Israéliens, dont deux femmes, ont été tués jeudi dans une attaque contre un arrêt de bus à Jérusalem-Ouest menée par deux Palestiniens affiliés au Hamas, selon la police israélienne.

Le mouvement islamiste, considéré comme terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël notamment, s'est dit à l'origine de l'attaque.

Le Hamas a indiqué que les deux assaillants étaient membres de sa branche armée et originaires de Sour Baher, un quartier de Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.

La police israélienne a confirmé que les assaillants, deux frères, avaient été abattus.

Deux soldats israéliens ont parallèlement été légèrement blessés lors d'une attaque à la voiture-bélier contre un point checkpoint en Cisjordanie occupée, selon l'armée.

A quelques minutes de l'expiration de la trêve jeudi, l'armée israélienne avait fait savoir que "la pause opérationnelle" allait continuer, disant avoir reçu une nouvelle "liste" de femmes et d'enfants devant être libérés plus tard.

- Mia Shem libérée -

Le Hamas avait confirmé un "septième jour" de trêve jeudi, tout comme le Qatar, principal médiateur avec le soutien des Etats-Unis et de l'Egypte.

Une source du Hamas a de son côté indiqué à l'AFP que le mouvement islamiste libèrerait jeudi "10 Israéliens dont deux ont également la nationalité russe".

Deux premières otages, des Israéliennes, ont été libérées dans l'après-midi et sont arrivées en Israël, dont l'une, selon le cabinet du Premier ministre, est la Franco-israélienne Mia Shem.

Enlevée le 7 octobre dans le sud d'Israël, cette jeune femme de 21 ans était apparue le 16 octobre dans une vidéo diffusée par le Hamas, allongée et recevant des soins au bras.

Chaque jour depuis le 24 novembre, le Hamas relâche une dizaine d'otages en échange de la libération par Israël de trois fois plus de détenus palestiniens. La trêve a permis durant les six premiers jours la libération de 70 otages israéliens et de 210 prisonniers palestiniens.

Vingt-sept étrangers ou bi-nationaux, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont également été libérés hors du cadre de l'accord.

- Négociations très dures -

Une source au sein du Hamas et une source de sécurité égyptienne ont affirmé jeudi à l'AFP que les négociations pour prolonger la trêve de 24 heures "ont été très dures et se sont poursuivies toute la nuit, jusque quelques minutes avant sept heures du matin".

L'armée israélienne a estimé qu'environ 240 personnes avaient été prises en otages et emmenées dans la bande de Gaza lors de l'attaque menée par des commandos du Hamas contre Israël le 7 octobre.

Cette attaque a fait environ 1.200 morts en Israël, en majorité des civils, selon les autorités.

En représailles, Israël a promis d'"anéantir" le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre qui a duré jusqu'au début de la trêve.

D'après le gouvernement du Hamas, plus de 15.000 personnes, dont au moins 6.150 enfants et jeunes âgés de moins de 18 ans, ont péri dans les frappes israéliennes.

Lors de son troisième voyage au Proche-Orient depuis le début du conflit, le secrétaire d'Etat américain s'est rendu en convoi blindé à Ramallah, en Cisjordanie, jeudi après-midi pour rencontrer le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il s'était entretenu plus tôt avec M. Netanyahu et avec le président israélien Isaac Herzog.

Louant auprès de ce dernier l'accord de trêve qui a "donné des résultats", M. Blinken, dont le pays est le principal allié d'Israël dans ce conflit, a estimé que "les évènements de Jérusalem aujourd'hui nous rappellent comment Israël et les Israéliens font face au terrorisme tous les jours".

- "Ne pas s'arrêter" -

Adam Adar, la petite-fille de Yaffa Adar, une otage de 85 ans libérée le 24 novembre après 49 jours de captivité, a appelé "les autorités israéliennes et la communauté internationale à ne pas s'arrêter tant que tout le monde ne sera pas rentré chez lui".

Sa grand-mère est la plus âgée des otages enlevés le 7 octobre. "Elle a vécu cet enfer, mais elle a gardé la tête haute", a raconté la jeune femme dans un entretien avec l'AFP.

Mais Adam reste sans nouvelles de son cousin Tamir, toujours otage à Gaza. "Nous ne savons pas s'il a été blessé, s'il reçoit des soins médicaux", a-t-elle ajouté, regrettant que "personne ne parle d'un accord pour ramener les hommes".

Parmi les Palestiniens libérés dans la nuit de mercredi à jeudi figure Ahed Tamimi, 22 ans, icône de la lutte contre l'occupation israélienne.

Elle avait été arrêtée le 6 novembre pour une publication sur Instagram qui, selon des sources israéliennes, appelait au massacre des Israéliens et faisait référence à Hitler.

Sa mère Narimane, dont le mari a également été arrêté, nie qu'Ahed soit l'auteur de cette publication, ses comptes sur les réseaux sociaux étant bloqués par Israël.

- "J'aurais préféré mourir" -

Si les prisonniers libérés ont été accueillis dans la joie, des affrontements ont éclaté entre Palestiniens et forces israéliennes à l'extérieur de la prison d'Ofer, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Un Palestinien a été tué, selon le ministère palestinien de la Santé, qui recense près de 250 Palestiniens tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie depuis le 7 octobre.

L'accord de trêve a accéléré l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, mais elle "est toujours totalement insuffisante", a affirmé mercredi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, décriant "une catastrophe humanitaire monumentale".

Déjà soumise à un blocus israélien depuis 2007, la bande de Gaza a été placée le 9 octobre en état de siège total par Israël.

Selon l'ONU, 1,7 million de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre, et plus de la moitié des logements endommagés ou détruits, surtout dans le nord dévasté par les combats.

Des milliers de déplacés ont profité de la trêve pour rentrer chez eux dans le nord, ignorant l'interdiction de l'armée israélienne qui y a pris le contrôle de plusieurs secteurs.

"Si j'avais su que la vie dans le sud serait ainsi, je ne serais pas partie, j'aurais préféré mourir", a confié à l'AFP Waed Taha, qui a quitté au bout de deux semaines de guerre le nord de Gaza.

"La vie ici est très dure".

R.Hansen--HHA