Hamburger Anzeiger - Attentat près de la tour Eiffel: la garde à vue de l'assaillant se poursuit

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Attentat près de la tour Eiffel: la garde à vue de l'assaillant se poursuit
Attentat près de la tour Eiffel: la garde à vue de l'assaillant se poursuit / Photo: Dimitar DILKOFF - AFP

Attentat près de la tour Eiffel: la garde à vue de l'assaillant se poursuit

La garde à vue du Franco-Iranien Armand Rajabpour-Miyandoab se poursuit mardi, trois jours après l'attaque mortelle au couteau à Paris près de la tour Eiffel, qui a mis l'exécutif sous pression face à une menace jihadiste élevée.

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Cet homme de 26 ans connu des services pour son islamisme radical et ses troubles psychiatriques a dit avoir agi en "réaction à la persécution des musulmans dans le monde" et est apparu devant les policiers "très froid", "clinique", "désincarné", selon une source proche de l'enquête.

Il avait été interpellé après l'attaque qui a causé la mort d'un touriste germano-philippin de 23 ans et blessé deux autres personnes, samedi soir à proximité du pont de Bir-Hakeim (XVe arrondissement) enjambant la Seine, à quelques mois des Jeux olympiques d'été dans la capitale (26 juillet-11 août).

L'endroit n'a pas été choisi au hasard: selon la source proche de l'enquête, l'assaillant a confié avoir voulu mener son attaque près de la tour Eiffel parce que c'est un "lieu symbolique" et "qu'il n'a pas supporté qu'elle soit allumée aux couleurs d'Israël", après les massacres commis par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre.

Le gouvernement est sous pression après cet attentat survenu moins de deux mois après celui d'Arras (Pas-de-Calais), qui a coûté la vie à un enseignant mi-octobre et conduit au relèvement du plan Vigipirate au niveau maximal "urgence attentat".

Ce dernier et une personne de son entourage étaient toujours en garde à vue lundi soir, a-t-on appris auprès du parquet antiterroriste, tandis que la mesure a été levée pour ses deux parents.

La garde à vue de l'assaillant, qui a fait allégeance au groupe jihadiste Etat islamique (EI), pourrait durer jusqu'à mercredi soir, puisqu'elle a pour cadre une enquête antiterroriste.

L'autre personne toujours gardée à vue est une femme déjà connue des services de renseignement, interpellée à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). L'assaillant l'a "vue la veille" de son passage à l'acte, selon une source proche de l'enquête. Les enquêteurs s'attachent à déterminer l'éventuel rôle qu'elle aurait pu jouer dans l'attaque.

Le suivi médical de l'assaillant a continué de susciter interrogations et critiques lundi.

"Il y a eu manifestement un ratage psychiatrique, les médecins ont considéré à plusieurs reprises qu'il allait mieux", a tranché le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard avait indiqué dimanche soir que l'assaillant, fiché pour radicalisation islamiste, était "soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur" jusqu'à la fin de la mise à l'épreuve le 26 avril 2023, après une nouvelle expertise psychiatrique.

- "Protéger les Français" -

"Il y a quelqu'un de malade mentalement, qui ne prend plus de médicaments pour soigner ses délires et qui passe à l'acte incontestablement. Il faut réfléchir à tout ça pour protéger les Français", a insisté le ministre de l'Intérieur.

D'après une source au sein des services de renseignement, environ 20% des 5.200 personnes connues pour radicalisation en France souffrent de troubles psychiatriques.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la mère du suspect avait indiqué en octobre à la police qu'elle s'inquiétait pour son fils, voyant qu'il "se repliait sur lui-même", a rapporté dimanche le procureur antiterroriste.

Les services de police avaient alors tenté de le faire examiner par un médecin et hospitaliser d'office, chose finalement impossible en l'absence de troubles, selon une source proche du dossier.

Le compte X (ex-Twitter) d'Armand Rajabpour-Miyandoab ouvert début octobre comportait "de nombreuses publications sur le Hamas, Gaza et plus généralement la Palestine", a relevé le procureur antiterroriste.

"Issu d'une famille sans aucun engagement religieux", selon une source proche de l'enquête, il s'est converti à l'islam à 18 ans et a "très rapidement" versé dans "l'idéologie jihadiste".

Il avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme, après un projet d'action violente à la Défense, le quartier des affaires à l'Ouest de Paris, en 2016. Il était sorti en mars 2020 de prison.

X.Nguyen--HHA