Hamburger Anzeiger - Le chef de l'ONU dénonce la "punition collective" infligée aux Palestiniens

Euronext
AEX 0.53% 903.41
BEL20 -0.22% 4323.99
PX1 0.39% 7613.05
ISEQ 0.24% 9869.63
OSEBX -0.71% 1433.62 kr
PSI20 -0.62% 6673.9
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.25% 2711.94
N150 0.22% 3383.56
Le chef de l'ONU dénonce la "punition collective" infligée aux Palestiniens
Le chef de l'ONU dénonce la "punition collective" infligée aux Palestiniens / Photo: Yuki IWAMURA - AFP

Le chef de l'ONU dénonce la "punition collective" infligée aux Palestiniens

Les violences du Hamas ne justifient "en aucun cas la punition collective" des Palestiniens, a jugé vendredi le secrétaire général de l'ONU, mettant la pression sur le Conseil de sécurité pour déclarer un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" que rejettent les Etats-Unis.

Taille du texte:

"Je condamne sans réserve" les attaques du Hamas du 7 octobre, mais "les violences perpétrées par le Hamas ne peuvent en aucun cas justifier la punition collective du peuple palestinien", a déclaré Antonio Guterres qui a pour la première fois invoqué mercredi l'article 99 de la Charte de l'ONU pour provoquer cette réunion extraordinaire du Conseil sur un dossier qui "pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales".

Il s'est également dit "atterré par les accusations" de violences sexuelles du Hamas, tout comme sa représentante spéciale sur les violences sexuelles lors des conflits Pramila Patten qui va se rendre en visite officielle en Israël sur cette question.

Mais "si les tirs sans discernement de roquettes du Hamas vers Israël, et l'utilisation de civils comme boucliers humains sont des violations du droit de la guerre, un tel comportement n'absout pas Israël de ses propres violations", a insisté Antonio Guterres, s'alarmant d'un risque d'"effondrement total de l'ordre public" dans la bande de Gaza.

"Le monde et l'Histoire nous regardent. Il est temps d'agir", a-t-il ajouté devant le Conseil, lui réclamant de "pousser pour un cessez-le-feu humanitaire immédiat".

L'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour a renchéri: "Le temps du courage est venu (...) Vous devez agir maintenant."

Et à Washington, les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes et de la Turquie ont appelé à une fin "immédiate" de la guerre.

Après l'attaque sans précédent contre Israël menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a fait selon les autorités israéliennes environ 1.200 morts, majoritairement civils, Israël a imposé un "siège complet" et pilonné massivement la bande de Gaza, réduisant en ruines de vastes zones.

Nourriture, eau, carburant et médicaments n'y entrent qu'au compte-gouttes, alors qu'environ 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, ont dû quitter leur logement selon l'ONU depuis le début des hostilités, qui ont fait plus de 17.000 morts selon le ministère de la Santé du Hamas.

- Nouvel échec? -

A la suite de l'invocation de l'article 99 par Antonio Guterres, les Emirats arabes unis ont préparé un projet de résolution qui selon le texte vu par l'AFP "exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat", ainsi que la libération des otages et l'accès humanitaire.

Mais l'issue du vote désormais prévu vendredi en fin de journée est plus qu'incertain.

"Nous ne soutenons pas les appels à un cessez-le-feu immédiat", a ainsi insisté l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, dont le pays, allié d'Israël, dispose d'un droit de véto. "Cela planterait seulement les graines pour une future guerre, parce que le Hamas n'a aucun désir d'une paix durable".

L'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a lui estimé que "le vrai chemin vers la paix est seulement de soutenir la mission d'Israël, absolument pas un appel à un cessez-le-feu".

Quatre projets de résolution ont déjà été rejetés par le Conseil dans les semaines suivant le début de la guerre, par faute de voix suffisantes, ou en raison de vétos russe, chinois ou américain. Le Conseil était finalement sorti de son silence mi-novembre, réussissant à adopter une résolution qui appelait à des "pauses et couloirs humanitaires" dans la bande de Gaza, pas à un "cessez-le-feu" ni même une "trêve".

"La dernière chose dont le Conseil a besoin aujourd'hui est d'une nouvelle confrontation et d'un nouvel échec", a commenté l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, évoquant une possible poursuite des négociations pendant le week-end pour permettre d'éviter "une objection d'un membre permanent ou d'un autre".

Mais "l'inaction du Conseil de sécurité des Nations Unies et les vétos des Etats membres, notamment des Etats-Unis, les rendent complices du massacre en cours", a dénoncé Médecins sans frontières dans un communiqué.

U.Smith--HHA