Hamburger Anzeiger - Pologne: le Parlement vote sur le gouvernement pro-européen de Donald Tusk

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Pologne: le Parlement vote sur le gouvernement pro-européen de Donald Tusk
Pologne: le Parlement vote sur le gouvernement pro-européen de Donald Tusk / Photo: Wojtek Radwanski - AFP

Pologne: le Parlement vote sur le gouvernement pro-européen de Donald Tusk

Les députés polonais se prononcent mardi sur le nouveau gouvernement pro-européen de Donald Tusk, pratiquement assuré de recueillir suffisamment de soutien lors d'un vote qui mettra fin à huit années de règne des populistes de droite.

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Mardi matin, M. Tusk doit prononcer son discours de politique générale et présenter son gouvernement, avant que la Diète, la chambre basse du Parlement contrôlée par son alliance multipartite, ne procède au vote de confiance dans l'après-midi.

Sauf grande surprise, M. Tusk devrait prêter serment mercredi matin, ce qui lui permettrait de se rendre à Bruxelles comme chef de gouvernement pour le sommet européen prévu jeudi et vendredi.

Lors de la campagne électorale, cet ancien président du Conseil européen s'est fait fort de débloquer des milliards d'euros d'aide européenne, gelés en raison de tensions de longue date entre Bruxelles et le gouvernement sortant.

Il a également déclaré qu'il rétablirait la crédibilité de la Pologne au sein de l'UE et qu'il lui donnerait une voix importante dans le contexte de la guerre en cours dans l'Ukraine voisine.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont chacun félicité M. Tusk pour son élection.

- "Chasser les ténèbres" -

S'exprimant après le vote de lundi, Donald Tusk a remercié les Polonais pour leur confiance accordée lors des élections du 15 octobre.

"C'est un grand jour pour tous ceux qui, pendant de nombreuses années, ont cru que les choses iraient mieux, que nous chasserions les ténèbres, le mal", a-t-il déclaré.

"A partir de demain, nous pourrons redresser les torts, afin que chacun se sente chez lui en Pologne", a-t-il ajouté.

Même si la coalition de forces pro-européennes a remporté les législatives du 15 octobre, c'est au pouvoir nationaliste sortant que le président Andrzej Duda, son allié, a d'abord confié la tâche de constituer un gouvernement, offrant ainsi au camp nationaliste populiste deux mois au pouvoir supplémentaire.

Lundi, le Parlement a refusé sa confiance au gouvernement sortant de Mateusz Morawiecki avant d'élire M. Tusk.

Composée par la Coalition Civique (KO, centre), la Troisième Voie (démocrate chrétien) et la gauche, la coalition pro-européenne dispose de 248 députés, face à 194 élus du parti Droit et Justice (PiS) et à 18 de la Confédération (extrême droite), sur 460 sièges au total.

"Je suis content que la Pologne retrouve le chemin du développement", s'est félicité après le vote le leader historique de Solidarité et ancien président polonais Lech Walesa qui a assisté au débat parlementaire.

- Toile d'araignée -

De son côté, le chef du PiS Jaroslaw Kaczynski a dénoncé "un malentendu social" et clamé "la fin de la démocratie" en Pologne, accusant une nouvelle fois M. Tusk d'être "un agent allemand".

Les attentes sont énormes envers ce futur gouvernement pro-européen, mais les nationalistes populistes resteront une opposition puissante et continueront à contrôler plusieurs institutions d'Etat.

Les analystes parlent d'"une toile d'araignée" tissée par le PiS autour de l'Etat, d'autant plus solide que le mandat présidentiel de M. Duda ne s'achève qu'en 2025 et qu'il peut à tout moment opposer son veto à des lois adoptées par le Parlement.

Le PiS a profité des deux mois de pouvoir supplémentaires qui lui ont été offerts en cadeau par le chef de l'Etat pour nommer ses représentants à la tête de différentes institutions, avec des mandats souvent irrévocables, des procureurs au parquet national et environ 150 nouveaux juges, choisis par un organe critiqué par Bruxelles pour sa dépendance envers les populistes nationalistes.

Les réformes controversées du système judiciaire introduites par les nationalistes ont poussé Bruxelles à bloquer des milliards d'euros de fonds destinés à Varsovie.

R.Hansen--HHA