Hamburger Anzeiger - L'UE s'apprête à débloquer des fonds pour Budapest avant un sommet sous tension

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L'UE s'apprête à débloquer des fonds pour Budapest avant un sommet sous tension
L'UE s'apprête à débloquer des fonds pour Budapest avant un sommet sous tension / Photo: Ludovic MARIN - AFP/Archives

L'UE s'apprête à débloquer des fonds pour Budapest avant un sommet sous tension

La Commission européenne devrait décider mercredi de débloquer quelque 10 milliards de fonds européens pour la Hongrie, à la veille d'un sommet de l'UE que Viktor Orban a menacé de faire dérailler.

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Le feu vert, qui doit être annoncé dans l'après-midi selon des sources proches du dossier, a déjà suscité de vives réactions au Parlement européen, où des élus s'inquiètent de la perspective de voir Bruxelles "céder au chantage" du dirigeant nationaliste.

La Commission lie pour sa part le possible déblocage aux réformes entreprises par Budapest pour respecter une série de conditions visant à améliorer l'indépendance du système judiciaire hongrois.

La somme concernée représente moins de la moitié des fonds gelés par l'UE en raison des manquements à l'Etat de droit reprochés à la Hongrie.

Viktor Orban a menacé de bloquer des décisions clés pour l'Ukraine qui sont au menu d'un sommet européen jeudi et vendredi: l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE et l'approbation d'une aide européenne de 50 milliards d'euros - sous forme de dons et de prêts - en faveur de ce pays.

Le nationaliste hongrois, seul dirigeant de l'UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, réclame l'organisation d'un "débat stratégique" entre les 27 sur l'avenir des relations avec Kiev.

Ursula von der Leyen a insisté mercredi sur la nécessité de continuer à soutenir Kiev: "Nous devons donner à l'Ukraine ce que dont elle a besoin pour être forte aujourd'hui", a plaidé la responsable allemande devant le Parlement européen.

- "Timing catastrophique" -

"Le chantage de Viktor Orban ne doit pas déterminer l'avenir de l'Europe", a mis en garde mardi le groupe Renew Europe (centristes et libéraux). "Nous sommes opposés au déblocage de tout fonds européen pour la Hongrie, alors qu'il n'y a aucune garantie d'un retour à une démocratie durable dans le pays", a déclaré le président de ce groupe parlementaire, le français Stéphane Séjourné.

Manfred Weber, chef de file du principal groupe politique, le PPE (droite) a dit mardi "compter sur la Commission pour baser sa décision sur des faits", insistant aussi sur la nécessité de voir les réformes se traduire par "des changements sur le terrain".

Balazs Gaal, du Comité hongrois d'Helsinki (HCC) de défense des droits humains, a estimé que "les réformes requises par Bruxelles n'avaient eu jusque-là aucun impact susbtantiel" et qu'"en termes d'Etat de droit, la Hongrie restait un mouton noir dans l'UE".

Le déblocage attendu se fait à un "timing catastrophique (...), à un moment où la Hongrie s'échine à promouvoir le narratif russe dans la guerre contre l'Ukraine", a-t-il déclaré à l'AFP, se disant "désabusé".

Au total, quelque 21,7 milliards d'euros de fonds de cohésion prévus en faveur de la Hongrie pour la période 2021-2027 ont été suspendus en décembre 2022 par l'UE, dans l'attente de la réalisation par Budapest d'un certain nombre de réformes.

Pour se conformer aux exigences de Bruxelles dans le domaine judiciaire, la Hongrie a pris des mesures, entrées en vigueur en juin, visant notamment à rétablir le pouvoir et l'indépendance du Conseil national de la magistrature, modifier le fonctionnement de la Cour suprême et limiter les possibilités de recours du gouvernement devant la Cour constitutionnelle pour contester les décisions des tribunaux.

Le dernier ajustement législatif attendu par Bruxelles, concernant la saisine de la justice européenne par les juridictions hongroises, a été voté mardi soir, selon les résultats du vote parlementaire consultés par l'AFP.

Sur les quelque 10 milliards d'euros qui devraient être débloqués par l'UE, quelque 500 millions d'euros pourraient être disponibles dans un premier temps, dans un "futur proche", indique-t-on de source européenne.

Quelque 11,7 milliards d'euros resteraient en revanche gelés en attendant des progrès sur les conditions de passation de marchés publics, la lutte contre les conflits d'intérêt, mais aussi la liberté académique, les droits des personnes LGBT+ et le respect du droit d'asile.

L'UE a, dans le cadre d'une procédure distincte, suspendu le plan de relance hongrois d'un montant total de 10,4 milliards d'euros (6,5 milliards de subventions et 3,9 milliards de prêts) à des progrès en matière d'Etat de droit également.

I.Hernandez--HHA