Hamburger Anzeiger - Israël décidé à continuer la guerre à Gaza malgré les pressions

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Israël décidé à continuer la guerre à Gaza malgré les pressions

Israël décidé à continuer la guerre à Gaza malgré les pressions

Israël s'est dit mercredi résolu à poursuivre la guerre à Gaza contre le mouvement islamiste Hamas malgré des pressions internationales accrues pour un cessez-le-feu face à une situation humanitaire jugée catastrophique dans le petit territoire palestinien.

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Entre pilonnage aérien incessant israélien et batailles de rue entre soldats et combattants palestiniens, le bilan des morts à Gaza dépasse désormais 18.600 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des moins de 18 ans, d'après le ministère de la Santé du Hamas.

Malgré la multiplication des appels à un cessez-le-feu, Israël reste déterminé à "poursuivre la guerre contre le Hamas, avec ou sans soutien international", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, estimant que déposer les armes "à ce stade serait un cadeau à l'organisation terroriste Hamas".

Israël a promis de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée le 7 octobre dans le sud israélien par ses commandos infiltrés depuis la bande de Gaza voisine.

Elle a fait environ 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes, tandis que quelque 240 personnes avaient été enlevées et emmenées à Gaza par le Hamas et d'autres groupes alliés.

Mercredi, les frappes aériennes et les combats au sol se poursuivent, en particulier à Khan Younès et Rafah, dans le sud, et dans la ville de Gaza, dans le nord, selon des correspondants de l'AFP sur place.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, les raids ont fait plus de 50 morts dans la ville de Gaza, à Khan Younès et à Rafah, ainsi qu'à Nousseirat et Deir al-Balah (centre).

Ce ministère a accusé les soldats d'avoir tiré sur les chambres des patients de l'hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Gaza.

"Nous craignons la mort de 12 enfants en soins pédiatriques", a précisé le porte-parole du ministère. L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier ces accusations et les autorités israéliennes n'ont pas immédiatement commenté.

Israël accuse régulièrement le Hamas d'utiliser des hôpitaux, des écoles et des mosquées pour abriter des installations militaires, ce qu'il dément.

- "Chapitre le plus sombre" -

Dans le nord, l'armée a annoncé mercredi avoir mené une frappe aérienne contre une "cellule terroriste" à Choujaïya près de Gaza-ville, qui se préparait à tirer des roquettes sur Israël.

Pour les Palestiniens, les conditions de vie se détériorent encore avec la pluie et le froid. Rafah, la ville frontalière avec l'Egypte, est devenue un gigantesque camp avec des centaines de tentes bricolées à la hâte avec des bouts de bois, draps et bâches en plastique. Des tombereaux de pluie tombés ces derniers jours en ont emporté une litanie, l'eau s'infiltrant dans beaucoup d'autres.

"Où devons nous aller?", demande Bilal al-Qassas, un homme de 41 ans, originaire de Khan Younès.

Cela fait cinq jours qu'il dort dehors et sa tente est totalement inondée. "Nous nous sommes retrouvés trempés en un instant."

Certains sombrent dans le désespoir. "Maintenant nous souhaitons tout simplement mourir. Nous ne voulons ni de la nourriture ni de l'eau", dit M. Qassas.

L'argent aide peu face aux pénuries. Mohammed al-Mahdun est parvenu à dénicher des vêtements d'hiver, pour trois fois le prix normal, mais décrit un "voyage de souffrance et d'humiliation indescriptible, impossible à oublier. Tout l'argent du monde ne peut compenser ce que nous avons vécu".

"Face aux bombardements, aux privations et aux maladies, dans un espace toujours plus exigu, (les Palestiniens) sont confrontés au chapitre le plus sombre de leur histoire depuis 1948", a martelé mercredi le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, en allusion à la création de l'Etat d'Israël et l'exode des Palestiniens.

Dans la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis 16 ans et à un siège total depuis le 9 octobre, 85% des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, dont beaucoup plusieurs fois depuis le 7 octobre, et des quartiers entiers détruits par les bombardements israéliens.

En parallèle à sa campagne de frappes aériennes, l'armée israélienne mène une offensive terrestre depuis le 27 octobre contre le Hamas, qu'elle a étendue à l'ensemble de la bande de Gaza après avoir pris le contrôle de plusieurs secteurs dans le nord.

L'armée compte pour l'instant 115 soldats morts à Gaza depuis le début des opérations terrestres, après la journée la plus meurtrière mardi pendant laquelle dix soldats ont été tués.

- Familles d'otages à la Maison Blanche -

Fin novembre, une trêve de sept jours a permis de libérer 105 otages, tandis que 135 autres, selon l'armée, restent retenus à Gaza.

Pour les familles des captifs, l'angoisse de savoir si leurs proches sont encore vivants continue, et les efforts pour faire de leur libération une priorité se poursuivent.

Des proches d'otages américains doivent rencontrer pour la première fois mercredi le président Joe Biden à la Maison Blanche.

"Il n'y a aucun doute sur la nécessité de supprimer le Hamas", classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël notamment, a dit M. Biden.

Mais, a-t-il averti, si Israël dispose à l'heure actuelle du soutien de "la majeure partie du monde", "ils sont en train de perdre ce soutien avec les bombardements aveugles qui ont lieu" à Gaza.

Le Cogat, l'organe israélien du ministère de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes, a affirmé mercredi que 195 camions d'aide humanitaire étaient entrés la veille dans le territoire assiégée, en hausse comparé aux jours précédents.

O.Rodriguez--HHA