Hamburger Anzeiger - Immigration: les négociations entre Borne et la droite patinent

Euronext
AEX 0.53% 903.41
BEL20 -0.22% 4323.99
PX1 0.39% 7613.05
ISEQ 0.24% 9869.63
OSEBX -0.71% 1433.62 kr
PSI20 -0.62% 6673.9
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.25% 2711.94
N150 0.22% 3383.56
Immigration: les négociations entre Borne et la droite patinent
Immigration: les négociations entre Borne et la droite patinent / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Immigration: les négociations entre Borne et la droite patinent

Les discussions entre le gouvernement et la droite sur le futur du projet de loi immigration ont peu avancé mercredi, avant un nouveau round de discussions jeudi en vue de la commission mixte paritaire (CMP) qui se réunira lundi et jouera à quitte ou double le destin du texte.

Taille du texte:

Alors qu'Elisabeth Borne cherche un équilibre politique, Bruno Le Maire a clairement tendu la main à la droite en appelant à "reprendre" la version du projet de loi, plus conservatrice, votée au Sénat.

"Quel est le seul moyen aujourd'hui pour qu'une telle loi passe ? C'est de reprendre la version du Sénat", a estimé le ministre de l'Economie dans une interview publiée mercredi soir dans Le Figaro.

M. Le Maire a néanmoins appelé son ancienne famille politique à la "mansuétude" et a dit espérer que "les LR comprennent qu'il faut bouger les lignes sur deux points sensibles pour notre majorité: l'AME (aide médicale d'Etat, ndlr) et les conditions d'accès aux aides sociales" pour les étrangers, deux points qui avaient été restreints par la droite sénatoriale.

Renoncer à la suppression de l'AME "pourrait faire partie du compromis", confirme un cadre du groupe LR au Sénat. Mais "sur les fondamentaux du texte, il ne peut pas y avoir de négociation", prévient un proche du président de la chambre haute Gérard Larcher.

La Première ministre a reçu pour sa part en fin de matinée Éric Ciotti, Bruno Retailleau, Olivier Marleix ou encore Annie Genevard, repartis après plus de deux heures de rendez-vous sous tension, sans aucune déclaration à la presse. Les ténors de LR ne veulent plus discuter exclusivement avec un Gérald Darmanin "qui (les) insulte en permanence", à l'inverse d'une Première ministre "un peu plus respectueuse".

 

- "Pas gagné" -

"Ce n'est pas très bien engagé. On sent qu'ils veulent aller vite quitte à ce qu'il n'y ait pas de texte", a indiqué une source sénatoriale LR à l'AFP. "On se reverra mais ça nous parait difficile", a-t-elle ajouté.

"Ce n'est pas gagné", a glissé pour sa part une source gouvernementale.

Mme Borne s'est également entretenue avec le président du groupe Union centriste au Sénat, Hervé Marseille. Sortant de Matignon, celui-ci a émis l'hypothèse d'un accord "sur une partie du texte" seulement. Citant comme thèmes pouvant être sortis du projet de loi "l'aide médicale d'Etat, le code de la nationalité, les prestations sociales pour les étrangers" qui "pourraient donner lieu à des textes (...) parallèles".

Il n'a pas évoqué la question de la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension, principal sujet de discorde entre la droite et la majorité, alors que circule également l'hypothèse d'aborder ce sujet dans un texte séparé.

"Une option est de réduire le texte aux éléments essentiels qui protègent les Français", c'est-à-dire le volet répressif, explique également une source au sein de la majorité parlementaire.

- Avant Noël -

Convoquée à la demande du gouvernement, la CMP se réunira à 17H00 lundi - hasard du calendrier, ce sera aussi la journée internationale des migrants - a annoncé le député macroniste Sacha Houlié. Ce fervent défenseur d'un assouplissement du texte présidera l'instance, dont fera également partie M. Retailleau notamment, selon une source parlementaire.

Selon le ministère des Relations avec le Parlement, en cas d'accord en commission mixte, le vote des deux chambres du Parlement aurait lieu dès le mardi.

Cette CMP composée de sept députés et autant de sénateurs "se met au travail dès aujourd'hui" pour "préparer" un accord, a expliqué la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, espérant que la loi soit définitivement votée "avant les vacances de Noël".

Pour cela, il faudra que "chacun fasse un pas vers l'autre" car "personne n'a la majorité" dans cette CMP, a-t-elle rappelé. Message clairement adressé aux Républicains de l'intransigeant Éric Ciotti, qui martèle que son parti n'acceptera "rien que le texte" très droitier sorti du Sénat.

Une "posture" pas du goût de Yaël Braun-Pivet, pour qui "il ne faut pas se dire +c'est à prendre ou à laisser+" sinon "ce n'est pas une discussion".

Benjamin Lucas, le député écologiste qui a défendu la motion de rejet adoptée lundi, a demandé au nom de la "transparence" à ce que la CMP soit publique.

bur-are-ama-leo/jmt/vm

Th.Frei--HHA