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Frappes sur Gaza, Israël prévient que la guerre va durer
Frappes sur Gaza, Israël prévient que la guerre va durer / Photo: MOHAMMED ABED - AFP

Frappes sur Gaza, Israël prévient que la guerre va durer

Israël a multiplié vendredi les raids aériens sur la bande de Gaza assiégée, après avoir prévenu que la guerre contre le Hamas, déclenchée il y a 70 jours, durerait longtemps malgré les pressions américaines pour réduire l'intensité des frappes et protéger les civils.

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Tôt vendredi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts et de blessés" dans des bombardements à Khan Younès, la grande ville du sud du territoire palestinien où Israël a étendu ses opérations terrestres.

La ville voisine de Rafah a elle aussi été frappée. "Nous dormions dans notre maison et soudain, il y a eu une frappe, comme une bombe baril", un baril rempli d'explosif, a raconté à l'AFP un survivant, Bakr Abu Hajjaj.

"Il y a des blessés, tout est détruit, cela fait 70 jours que nous subissons cette guerre et cette destruction", a-t-il ajouté.

Dans la bande de Gaza, 18.787 personnes, à 70% des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tuées par les bombardements israéliens, d'après le ministère de la Santé du Hamas.

- "Désespérés" -

La guerre a plongé le territoire dans une grave crise humanitaire et 1,9 million d'habitants, soit 85% de sa population, ont été déplacés, selon l'ONU, beaucoup d'entre eux ayant dû fuir à plusieurs reprises à mesure que les combats s'étendaient.

L'ONU a averti jeudi d'un "effondrement de l'ordre civil" dans la bande de Gaza, affirmant que la faim et le désespoir poussaient des habitants à s'emparer de l'aide humanitaire, qui arrive en quantité très limitée via l'Egypte.

"Partout où l'on va, les gens sont désespérés, affamés et terrifiés", a déclaré le Commissaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

Dans la nuit, les télécommunications restaient une nouvelle fois coupées à Gaza, selon l'opérateur palestinien Paltel, isolant encore plus le petit territoire soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre.

"Il y aura davantage de batailles difficiles dans les prochains jours", a prévenu Daniel Hagari, un porte-parole de l'armée, disant que les soldats usaient de "nouvelles méthodes de combat", comme le dépôt de charges explosives dans des lieux fréquentés par des combattants du Hamas.

Au total, selon l'armée, 117 soldats ont été tués à Gaza depuis le début de l'offensive terrestre le 27 octobre.

Cette offensive a permis à Israël de prendre le contrôle de plusieurs secteurs dans le nord, avant de s'étendre à tout le territoire, y compris au sud où se sont massés des centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.

Quelque 240 personnes ont aussi été enlevées le jour de l'attaque, dont 132, selon l'armée, restent aux mains du Hamas et de groupes affiliés après la libération de 105 otages pendant une trêve de sept jours qui a pris fin le 1er décembre.

L'armée a annoncé vendredi avoir récupéré les corps de trois otages dans la bande de Gaza, dont ceux de deux soldats âgés de 19 ans, Nik Beizer et Ron Sherman, ainsi que celui d'un otage franco-israélien, Elya Toledano.

- "Plus que quelques mois" -

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, est arrivé jeudi en Israël, où il a rencontré le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, à l'heure où Washington, principal allié d'Israël, montre des signes d'impatience face aux lourdes pertes civiles à Gaza.

M. Sullivan a posé des "questions difficiles" aux responsables israéliens et discuté de la possibilité d'un basculement de l'offensive vers des "opérations de plus faible intensité" dans un "futur proche", a indiqué la Maison Blanche.

"Je veux qu'ils (les Israéliens, ndlr) se concentrent sur la préservation de la vie des civils. Pas (sur le fait) de s'arrêter contre le Hamas, mais de faire davantage attention", a déclaré le président américain, Joe Biden.

Mais le ministre de la Défense a prévenu jeudi que la guerre allait durer. Le Hamas "a mis en place des infrastructures souterraines et aériennes qu'il n'est pas facile de détruire. Cela prendra du temps -- plus que quelques mois -- mais nous vaincrons et nous détruirons" le Hamas, a déclaré M. Gallant.

Au cours des dernières semaines, Israël a laissé entendre que son objectif pour l'après-guerre n'était pas d'administrer la bande de Gaza, d'où l'Autorité palestinienne avait été chassée en 2007 par le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Il ne serait pas "juste" qu'Israël occupe Gaza sur le long terme, a d'ailleurs déclaré vendredi Jake Sullivan, avant de se rendre à Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour des entretiens avec des dirigeants de l'Autorité palestinienne.

- "Des débris partout" -

Dans la bande de Gaza, les civils sont acculés dans des zones toujours plus petites, cherchant à échapper aux frappes et confrontés à des conditions humanitaires désespérées.

A l'extrême sud, Rafah, ville frontalière avec l'Egypte, est devenue un gigantesque camp, fait de centaines de tentes bricolées à l'aide de bouts de bois, de draps et de bâches en plastique, où les déplacés s'abritent tant bien que mal sous la pluie, alors que l'hiver et le froid s'installent.

Mais là aussi, les frappes sont quotidiennes.

Vendredi, des Palestiniens fouillaient les décombres après un nouveau bombardement.

"Il s'agit d'un camp de réfugiés, avec des maisons reliées entre elles. Comme vous le voyez, elles sont détruites. Comme vous le voyez, il y a des débris partout (...) c'est un quartier habité qui n'a rien à voir avec des activités de combattants", a raconté à l'AFP Abou Omar, un habitant du quartier.

L'ONU ne cesse de répéter que l'aide humanitaire, dont l'entrée dans le territoire est soumise à l'autorisation d'Israël, est insuffisante et que la surpopulation dans les camps entraîne des maladies, en plus de la faim et du manque de soins.

La guerre a aussi ravivé les tensions à la frontière israélo-libanaise et en Cisjordanie occupée, mais aussi en mer Rouge, où les rebelles Houthis du Yémen ont une nouvelle fois tiré vendredi contre un navire, selon un responsable américain.

Parmi les initiatives diplomatiques en cours, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est attendue samedi au Liban puis dimanche en Israël et en Cisjordanie occupée.

L.Keller--HHA