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Une experte de l'ONU alarmée par la "disparition forcée" d'Alexeï Navalny
Une experte de l'ONU alarmée par la "disparition forcée" d'Alexeï Navalny / Photo: TATYANA MAKEYEVA - AFP/Archives

Une experte de l'ONU alarmée par la "disparition forcée" d'Alexeï Navalny

Une experte de l'ONU en matière de droits de l'homme s'est alarmée lundi de la "disparition forcée" de la figure de proue de l'opposition russe Alexeï Navalny et exige que Moscou le libère immédiatement.

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Les partisans de M. Navalny, qui a été emprisonné en 2021 après avoir survécu à une tentative d'assassinat par empoisonnement, ont tiré la sonnette d'alarme depuis le début du mois, quand il a été vu pour la dernière fois.

Ses avocats n'ont pas pu le rencontrer depuis le 6 décembre et sont sans nouvelles.

Il pourrait s'agir de son transfert vers une autre prison au régime plus strict, une procédure qui prend souvent des semaines en Russie, territoire immense maillé d'établissements pénitentiaires hérités de l'époque soviétique et qui se trouvent pour beaucoup dans des régions recluses du pays.

"Cela m'inquiète beaucoup que les autorités russes ne révèlent pas où se trouve M. Navalny et quel est son état de santé pendant une période aussi prolongée, ce qui équivaut à une disparition forcée", a déploré Mariana Katzarova, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Russie.

Elle a indiqué dans un communiqué avoir fait part de ses inquiétudes aux autorités russes.

Lundi, Kira Iarmich, la porte-parole en exil du militant anticorruption, a indiqué que les avocats de la Fondation anticorruption (FBK) de M. Navalny s'étaient enquis du sort de l'opposant "auprès de plus de 200 centres de détention provisoire" pour localiser l'opposant, qui purge une peine de 19 ans de prison, sans avoir obtenu de "réponse" à ce stade.

De son côté, le tribunal de la région de Vladimir, à l'est de Moscou, où Alexeï Navalny était incarcé dans une prison jusque-là, a indiqué lundi que "deux audiences (...) ont été reportées" du fait de "l'impossibilité" du militant anticorruption "d'assurer sa participation", a rapporté l'agence Ria Novosti.

L'opposant a été condamné à 19 ans de prison pour "extrémisme", qu'il doit passer dans une colonie à "régime spécial", la catégorie d'établissements où les conditions de détention sont les plus rudes et qui sont d'ordinaire réservés aux condamnés à perpétuité et aux détenus les plus dangereux.

Mme Katzarova estime que les accusations d'extrémisme sont "sans fondement" et a souligné que les prisonniers risquaient de graves violations de leurs droits pendant leur transport.

L'experte indépendante, nommée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais qui ne parle pas au nom de l'ONU, a souligné que "le terme +extrémisme+ n'a aucun fondement en droit international".

"Lorsque cela conduit à des poursuites, cela constitue une violation des droits de l'homme", a-t-elle ajouté, fustigeant "la persécution criminelle incessante de M. Navalny".

"M. Navalny et toutes les personnes arbitrairement détenues doivent être libérés immédiatement et bénéficier de recours et de réparations pour tous les préjudices subis", a-t-elle dit.

P.Meier--HHA