Hamburger Anzeiger - Au lendemain des élections en Serbie, l'opposition demande l'annulation du scrutin à Belgrade

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Au lendemain des élections en Serbie, l'opposition demande l'annulation du scrutin à Belgrade

Au lendemain des élections en Serbie, l'opposition demande l'annulation du scrutin à Belgrade

La Serbie s'est réveillée lundi matin avec un président renforcé par les premiers résultats des élections législatives. Mais l'opposition dénonce des fraudes, appelle à manifester, et demande l'annulation du scrutin à Belgrade.

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Selon les premiers résultats - le décompte officiel n'est pas attendu avant lundi soir -, le parti présidentiel (SNS, droite nationaliste) a remporté 127 sièges sur les 250 que compte le Parlement.

"Nous aurons la majorité absolue", a affirmé confiant dimanche soir, le président Aleksandar Vucic depuis le siège de son parti - qui avait remporté 120 sièges lors du précédent scrutin, en avril 2022.

Omniprésent dans les médias, il était de toutes les affiches, faisant de ces élections législatives et locales un référendum sur sa personne. "Mon travail était de tout faire en mon pouvoir pour que vous obteniez la majorité absolue au parlement", a-t-il déclaré dimanche soir, "très fier" de la campagne menée.

Elle a principalement tourné autour de l’économie, dans un des pays les plus pauvres du continent européen, qui a vu l'inflation atteindre 16% au printemps avant de décroitre autour de 8% en novembre.

Pour ses partisans, les années au pouvoir de Vucic ont toutefois ramené de l'ordre - et des milliards d'investissements dans un pays autrefois chaotique. Entre 2012 et 2022, les investissements directs étrangers en Serbie sont passés de 1 à 4,4 milliards d'euros.

Sa réussite à maintenir habilement des liens entre l'Est et l'Ouest sont aussi appréciés. Le président serbe est passé maitre dans l'art de naviguer entre son "grand frère russe" et l'Union européenne, à laquelle la Serbie est candidate depuis de longues années.

Le Kremlin s'est d'ailleurs "félicité" de la victoire du camp d'Aleksandar Vucic.

"Nous nous félicitons du succès de M. Vucic", a déclaré à la presse le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. "Nous espérons que le renforcement de l'amitié et notre coopération (...) se poursuivra", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a également salué "le président Vucic et les membres de sa liste pour leur écrasante victoire".

- Et Belgrade ? -

Le SNS a aussi revendiqué la majorité dans la capitale, avec 38,5% des voix, soit 23.000 de plus que l'opposition.

"Nous invitons les citoyens de Belgrade à manifester contre le vol électoral", a déclaré l'opposition unie sous la bannière "La Serbie contre la violence" dès lundi matin, avant de demander l'annulation du scrutin dans la capitale, évoquant des irrégularités.

"Je pense que les manifestations sont inévitables, mais elles seront inutiles, parce que le gouvernement s'en fiche, et qu'ils ont un pouvoir absolu", estime Jelena Djordjevic, professeure à l'université de Sciences politique de Belgrade.

Née des manifestations monstres qui ont secoué le pays dès mai, après la mort de 19 personnes dans deux fusillades - dont une dans une école primaire - la coalition d'opposition n'a eu de cesse de dénoncer une campagne biaisée, entachée selon elle de fraudes.

Selon leur communiqué, "plus de 40.000 personnes" ont voté dans la capitale sans en être résidents, transportés par bus depuis la Republika Srpska, l'entité serbe en Bosnie voisine.

"La plus grande préoccupation est causée par le plus grand nombre d'électeurs amenés d'autres endroits à Belgrade", avait déjà dit dimanche le Centre pour la recherche, la transparence et la responsabilité (CRTA).

Pendant la campagne, une journaliste a également affirmé - vidéo à l'appui - avoir mis au jour un système d'achat de voix en faveur du SNS.

Des accusations balayées par le parti.

Les observateurs internationaux - plus de 5.500 étaient présents dimanche à travers la Serbie - tiennent une conférence de presse à 15H00 locales (14H00 GMT) pour présenter leurs conclusions.

"L'issue des élections est une surprise pour une partie de l'opposition, parce qu'on s'attendait à ce qu'une plus importante participation permette à cette opposition citoyenne de faire un bon score", expliquait lundi matin Bojan Dimitrijevic, un historien de 56 ans, un de leur soutien.

Pour Marko Milutinovic, 36 ans et lui aussi déçu des résultats, "l’opposition n’a pas réussi à capitaliser sur toutes les erreurs du pouvoir. Personne ne peut dire que les résultats des élections ont été réguliers, mais malheureusement maintenant c’est comme ça".

U.Smith--HHA