Hamburger Anzeiger - Gaza: un texte au goût des Américains sur la table du Conseil de sécurité de l'ONU

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Gaza: un texte au goût des Américains sur la table du Conseil de sécurité de l'ONU
Gaza: un texte au goût des Américains sur la table du Conseil de sécurité de l'ONU / Photo: Charly TRIBALLEAU - AFP

Gaza: un texte au goût des Américains sur la table du Conseil de sécurité de l'ONU

Après des négociations acharnées, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer vendredi sur une résolution destinée à améliorer l'aide à Gaza, un texte désormais au goût des Américains qui ne voulaient pas d'un appel à une cessation des hostilités.

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Le vote reporté de multiples fois depuis lundi est désormais prévu vendredi, mais le nouveau texte, résultat de discussions sous la menace d'un nouveau veto américain, ne ressemble plus à la version proposée dimanche par les Emirats arabes unis.

Le nouveau projet de résolution, vu vendredi par l'AFP, exige de toutes les parties qu'elles "facilitent l'acheminement immédiat, sûr et sans entrave d'une aide humanitaire à grande échelle" dans l'ensemble de la bande de Gaza, demande de prendre "de toute urgence des mesures" à cet effet et pour "créer les conditions pour une cessation durable des hostilités".

Il exige également l'utilisation de "l'ensemble des voies d’accès et de circulation disponibles dans toute la bande de Gaza" pour l'acheminement de carburant, de nourriture et de matériel médical dans tout le territoire.

La référence à une "cessation urgente et durable des hostilités" présente dans le texte de dimanche a disparu, tout comme la demande moins directe de la version suivante d'une "suspension urgente des hostilités".

"Si la résolution est présentée telle qu'elle est, nous pouvons la soutenir", a indiqué jeudi soir l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield, assurant que le texte n'avait pas été "affaibli" et qu'il avait le soutien des pays arabes.

Reste à savoir si les autres membres du Conseil, notamment la Russie -- qui n'a de cesse de réclamer un "cessez-le-feu" -- sont prêts à "avaler" un "texte faible qui met à mal la crédibilité du Conseil", a commenté Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

"Nos instructions sont en chemin, toutes les options sont sur la table", a déclaré vendredi à quelques journalistes l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU Dmitry Polyanskiy.

Alors que les habitants de la bande de Gaza, pilonnée par les forces israéliennes en représailles à l'attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre, sont désormais menacés par la famine, le Conseil de sécurité est largement critiqué pour son inaction.

- Surveillance de l'aide -

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, il n'a réussi qu'une seule fois à sortir du silence, avec la résolution du 15 novembre appelant à des "pauses humanitaires". Il a rejeté cinq autres textes en deux mois, dont deux en raison de vetos américains, le dernier le 8 décembre.

Les Etats-Unis avaient alors bloqué, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'appel à un "cessez-le-feu humanitaire", également jugé inacceptable par Israël.

Alors que la plupart des membres du Conseil semblent vouloir éviter un nouveau veto, les négociations se sont aussi concentrées sur les termes de la mise en place d'un mécanisme de suivi pour s'assurer de la nature "humanitaire" de l'aide.

Israël, qui veut maintenir son contrôle sur les convois humanitaires, s'opposait à ce que l'ONU soit exclusivement en charge de ce mécanisme. La dernière version propose un système sous l'égide d'un "coordonnateur" de l'ONU chargé d'"accélérer" le processus d'acheminement en "concertation" avec les parties.

Autre point sensible, l'absence une nouvelle fois dans le texte d'une condamnation --et même du nom-- du Hamas, fustigée par Israël et les Etats-Unis.

La dernière version du texte vue par l'AFP déplore "tous les actes de terrorisme" ainsi que "toutes les attaques contre les civils", et exige la libération "inconditionnelle" de tous les otages.

Après l'attaque du 7 octobre qui a fait, selon les autorités israéliennes, environ 1.140 morts, en majorité des civils, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, pilonnant le territoire palestinien, l'assiégeant et menant une vaste opération terrestre depuis le 27 octobre.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état vendredi de 20.057 morts depuis le début des bombardements israéliens, majoritairement des femmes, des enfants et des adolescents et plus de 50.000 blessés.

F.Carstens--HHA