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Toujours sous les bombes, Gaza attend plus d'aide humanitaire
Toujours sous les bombes, Gaza attend plus d'aide humanitaire / Photo: Mohammed ABED - AFP

Toujours sous les bombes, Gaza attend plus d'aide humanitaire

Les frappes israéliennes et combats au sol ont continué samedi dans la bande de Gaza, où la population espère une arrivée plus massive de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, après un appel du Conseil de sécurité de l'ONU.

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Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé qu'une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, avait fait au moins 18 morts dans la nuit, tandis que les bombardements et les tirs d'artillerie ont visé samedi plusieurs cibles du nord au sud du territoire.

Le territoire est soumis depuis le 9 octobre par Israël à un siège total qui l'a plongé dans une crise humanitaire désastreuse. Deux jours plus tôt, le 7 octobre, Israël avait déclaré la guerre au Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, en riposte à l'attaque sanglante lancée sur son sol par le mouvement islamiste palestinien.

La résolution adoptée vendredi se garde d'appeler à un "cessez-le-feu", rejeté par Israël et son allié américain. Elle demande de "créer les conditions d'une cessation durable des hostilités".

La portée réelle de cette résolution est encore incertaine: l'aide humanitaire, dont l'entrée à Gaza est contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes depuis l'Egypte et depuis le poste-frontière israélien de Kerem Shalom, mais elle est pour l'instant très loin de répondre aux immenses besoins d'une population largement menacée par la famine, selon l'ONU.

- Des belligérants intransigeants -

Dans ce contexte, les efforts des médiateurs égyptien et qatari se poursuivent pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël et l'acheminement de davantage d'aide.

Mais les belligérants restent intransigeants: le Hamas exige un arrêt des combats avant toute négociation sur les otages. Israël est ouvert à l'idée d'une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant "l'élimination" du Hamas.

"La décision du Conseil de sécurité souligne la nécessité de veiller à ce que les Nations unies soient plus efficaces dans le transfert de l'aide humanitaire et de s'assurer que l'aide arrive à destination et ne se retrouve pas entre les mains des terroristes du Hamas", a réagi vendredi sur X le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen.

Le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël notamment, a jugé la résolution "insuffisante" et estimé qu'elle ne "répondait pas à la situation catastrophique créée par la machine de guerre sioniste (israélienne, ndlr)".

L'attaque du 7 octobre a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, en Israël, selon un décompte de l'AFP basé sur les derniers chiffres officiels israéliens disponibles.

Les commandos du Hamas ont aussi enlevé environ 250 personnes, dont 129 sont toujours retenues à Gaza, selon Israël.

Les opérations militaires israéliennes menées en représailles dans la bande de Gaza ont fait 20.057 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et plus de 50.000 blessés, selon le dernier bilan du gouvernement du Hamas.

Outre les bombardements aériens, l'armée israélienne a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord du territoire qui lui a permis d'avancer vers le sud et de prendre plusieurs secteurs. Israël a perdu au total 139 soldats à Gaza.

Samedi, l'armée a diffusé des images montrant ses soldats progressant dans les ruines et ouvrant le feu sur des cibles à Issa, dans le sud de la ville de Gaza, où résonnaient des tirs d'armes automatiques.

Pendant ses opérations à Issa, l'armée a annoncé avoir "identifié des terroristes armés qui tentaient d'attaquer les soldats et ont été éliminés". "Plusieurs infrastructures terroristes ont été localisés, y compris des immeubles utilisés comme des sites militaires par le Hamas, qui ont été détruits", a ajouté l'armée.

L'armée israélienne "poursuit ses tirs d'artillerie lourde" sur la ville de Gaza et sur Jabaliya, dans le nord, ainsi qu'à Deir el-Balah, dans le centre du territoire, a déclaré samedi le ministère de la Santé du Hamas. Des frappes ont aussi visé le secteur de Khan Younès, dans le sud, selon des images de l'AFP.

Des médias locaux ont publié des vidéos montrant des corps décomposés gisant dans les rues dans le secteur de Tal al-Zaatar, dans le camp de réfugiés de Jabaliya. L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier cette information.

- Risque de famine -

"Mon message au monde est qu'ils nous regardent, qu'ils nous voient, qu'ils constatent que nous sommes en train de mourir. Pourquoi n'y prêtent-ils pas attention?", s'est indignée auprès de l'AFP Walaa Al-Medini, une déplacée palestino-égyptienne évacuant vendredi le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de Gaza, après un avertissement préventif de l'armée israélienne.

Le conflit a réduit en ruines une grande partie de Gaza, un territoire surpeuplé de 362 km2, déjà soumis depuis 2007 à un blocus israélien.

Environ 1,9 million de personnes, selon l'ONU, ont fui leurs maisons depuis le début de la guerre, soit 85% de la population.

Seuls neuf des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent encore partiellement, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), et les agences internationales alertent désormais avec insistance sur le risque de famine qui menace la population.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a fustigé vendredi les "obstacles massifs" à la distribution d'aide créés par la manière dont Israël mène son "offensive".

Il a rappelé que "136" employés des Nations unies "ont été tués en 75 jours", "du jamais vu" selon lui. Seul un cessez-le-feu peut "commencer à répondre aux besoins désespérés de la population de Gaza", a-t-il ajouté.

"L'exigence la plus pressante pour la population de Gaza est un cessez-le-feu immédiat", a affirmé sur X le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en rappelant que "la faim, la famine et la propagation de maladies" menacent largement le territoire.

Dans les prochaines semaines, "10.000 enfants de moins de cinq ans souffriront de la forme de malnutrition la plus mortelle", a insisté l'Unicef.

O.Zimmermann--HHA