Hamburger Anzeiger - La guerre Israël-Hamas se poursuit sans répit, la population de Gaza "épuisée"

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La guerre Israël-Hamas se poursuit sans répit, la population de Gaza "épuisée"

La guerre Israël-Hamas se poursuit sans répit, la population de Gaza "épuisée"

La guerre entre Israël et le Hamas, entrée samedi dans sa 13e semaine, se poursuit sans répit dans la bande de Gaza, au grand désespoir d'une population palestinienne "épuisée" face aux bombardements incessants de l'armée israélienne et sans perspective concrète de cessez-le-feu.

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Le sud de la bande de Gaza, où se trouvent un grand nombre de Palestiniens déplacés, mais aussi le centre du territoire assiégé continuent d'être le théâtre d'intenses bombardements, de jour comme de nuit.

Vendredi, des habitants d'al-Zawayda (centre) ont continué d'extraire des cadavres des décombres. Parmi eux, les corps de neuf membres d'une même famille, d'après le directeur de la Protection civile, Rami al-Aidi.

Plus au sud, à Rafah, Oum Louay Abou Khater, qui a fui sa maison de Khan Younès (sud), exprime le sentiment général d'abattement. "La guerre ça suffit! Nous sommes totalement épuisés", s'exclame cette femme de 49 ans.

Selon le bilan publié samedi par le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, 21.672 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Cette guerre dévastatrice a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Environ 250 personnes ont en outre été enlevées, dont 129 sont toujours retenues en otage à Gaza.

- Destruction de tunnels -

Alors que le nord de la bande de Gaza a été en grande partie détruit durant les premières semaines de guerre, l'armée israélienne a publié samedi des images de tunnels du Hamas qu'elle a découverts, équipés selon elle de l'électricité, de systèmes d'aération et d'évacuation des eaux usées, de salles de repos et de prières.

Dans un communiqué, elle a affirmé avoir fait exploser ce réseau souterrain vendredi, les images aériennes montrant le souffle impressionnant de l'explosion.

Dans l'ensemble de la bande de Gaza, 85% des quelque 2,4 millions d'habitants ont dû fuir leur foyer depuis le 7 octobre, selon l'ONU, et sont confrontés à une situation humanitaire désastreuse.

Quelques dizaines de camions d'aide entrent quotidiennement dans le territoire soumis à un siège complet par Israël, via le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, un chiffre très nettement insuffisant.

Vendredi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réitéré son appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat". Quant à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), elle a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses au sein de la population de Gaza.

- "Pire année de ma vie" -

"L'année 2023 a été la pire de ma vie. Ce fut une année de destruction et de dévastation, nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n'ont pas connue", a dit à l'AFP Ahmed al-Baz, un Palestinien de 33 ans déplacé de la ville de Gaza.

Les médiateurs internationaux, parvenus à négocier une trêve d'une semaine ayant permis fin novembre la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée, poursuivent leurs efforts pour obtenir une nouvelle pause.

Selon les sites américain Axios et israélien Ynet, citant des sources israéliennes anonymes, le Qatar a indiqué à Israël que le Hamas avait accepté le principe d'une reprise de pourparlers en vue de la libération de plus de 40 otages en échange d'un cessez-le-feu.

Parallèlement, une délégation du Hamas, mouvement classé terroriste par l'UE, les Etats-Unis et Israël notamment, est arrivée vendredi au Caire pour transmettre "la réponse des factions palestiniennes" à un plan de paix égyptien visant à mettre un terme progressif aux hostilités.

Cette réponse sera donnée "dans les prochains jours", a affirmé samedi dans un communiqué Muhammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du Jihad islamique, un groupe armé combattant aux côtés du Hamas.

Israël n'a pas réagi officiellement au plan de paix égyptien, mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi aux familles des otages que le pays était "en contact" avec les médiateurs égyptiens.

- Combattants pro-Iran tués en Syrie -

Samedi, le Hamas a par ailleurs condamné la vente "d'urgence" annoncée la veille par les Etats-Unis de munitions et de matériel militaire à Israël, pour un montant de 147,5 millions de dollars.

"C'est une preuve claire du soutien complet de l'administration américaine à cette guerre criminelle", a estimé le mouvement islamiste dans un communiqué.

La guerre a ravivé les tensions dans toute la région.

Samedi, un Palestinien a été tué en Cisjordanie occupée, selon le ministère palestinien de la Santé. L'armée israélienne avait auparavant indiqué avoir "neutralisé" une personne suspectée d'une attaque à la voiture-bélier contre un barrage militaire près d'Hébron.

Au moins 317 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des soldats, et dans certains cas par des colons israéliens, depuis le 7 octobre, selon un décompte du ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne.

La frontière nord d'Israël avec le Liban est elle le théâtre quotidien d'échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah.

Le mouvement libanais, proche de l'Iran et qui soutient le Hamas, a annoncé samedi que quatre de ses combattants avaient été tués "sur la route de Jérusalem", terme employé par la formation pour désigner ses membres tombés depuis le 7 octobre.

Dix-neuf combattants affiliés à l'Iran ont en outre été tués samedi et une vingtaine blessés dans des frappes aériennes "probablement israéliennes", dans l'est de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

F.Carstens--HHA