Hamburger Anzeiger - Israël-Hamas: près de trois mois de guerre ont rendu Gaza "inhabitable", alerte l'ONU

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Israël-Hamas: près de trois mois de guerre ont rendu Gaza "inhabitable", alerte l'ONU
Israël-Hamas: près de trois mois de guerre ont rendu Gaza "inhabitable", alerte l'ONU / Photo: Alberto PIZZOLI - AFP/Archives

Israël-Hamas: près de trois mois de guerre ont rendu Gaza "inhabitable", alerte l'ONU

La bande de Gaza, où l'armée israélienne poursuit ses frappes et opérations au sol, est devenue "inhabitable" a alerté vendredi l'ONU, près de trois mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, dont tous peinent à envisager l'issue.

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La bande de Gaza est "tout simplement devenue inhabitable", "un lieu de mort et de désespoir" et ses habitants "font face à des menaces quotidiennes sous les yeux du monde", a déclaré le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths dans un communiqué.

L'armée israélienne y a poursuivi ses opérations vendredi, annonçant "l'élimination" de "terroristes" dans le centre, et la destruction de sites de lancement de roquettes vers Israël dans le sud, à Khan Younès, épicentre des combats. Dans la soirée, des nuages de fumée s'en élevaient après de nouvelles frappes.

En dépit de l'absence de perspectives d'une cessation des hostilités, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a dévoilé jeudi des pistes pour l'après-guerre, à la veille du début d'une tournée régionale du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Le plan présenté le ministre doit encore recevoir l'aval d'un gouvernement divisé. Il prévoit la poursuite des opérations à Gaza jusqu'au "retour des otages", au "démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas" et à "l'élimination des menaces militaires".

Israël a juré de "détruire" le Hamas, mouvement islamiste classé comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.

Environ 250 personnes ont été prises en otage, dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre.

Les opérations militaires israéliennes menées en représailles ont fait 22.600 morts à Gaza, majoritairement des femmes et mineurs, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans ce territoire palestinien depuis 2007.

- "Entités palestiniennes en charge" -

Pour l'après-guerre, M. Gallant prône une solution sans le Hamas, mais sans présence civile israélienne. Un rejet des appels de deux ministres d'extrême droite au retour de colons juifs et à "l'émigration" des Palestiniens, des propos dénoncés notamment par l'allié américain et l'Union européenne.

"Il n'y aura pas de présence civile israélienne dans la bande de Gaza après l'atteinte des objectifs de la guerre", a déclaré M. Gallant, précisant toutefois que l'armée y garderait "sa liberté d'action".

"Les habitants de Gaza sont palestiniens. Par conséquent des entités palestiniennes seront en charge (de la gestion) à la condition qu'il n'y ait aucune action hostile ou menace contre l'Etat d'Israël", a-t-il souligné, sans plus de précisions.

Sur le terrain, les quelque 2,4 millions de Gazaouis, dont environ 1,9 million déplacés par le conflit manquent d'eau, de nourriture, de médicaments et de soins, les hôpitaux ne fonctionnant plus ou très difficilement.

A Rafah, à la pointe sud du petit territoire assiégé, "environ 500.000 personnes déplacées vivent autour des abris, dans les rues ou sur les routes", décrit pour l'AFP Adnan Abu Hasna, un porte-parole à Gaza de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

- "Il ne reste plus rien" -

Les familles y affluent en quête d'un refuge, leurs biens entassés sur des camionnettes, des voitures surchargées, ou des charrettes tirées par des ânes, a constaté vendredi l'AFPTV.

"Nous avons fui le camp de Jabaliya, dans le nord, pour Ma'an (un quartier de Khan Younès) et maintenant nous fuyons à Rafah, ils nous tiraient dessus", explique une femme.

"L'avenir de Gaza après le conflit est sombre, la période à venir sera encore plus difficile que la précédente", prédit Abou Mohammed, 60 ans, qui a fui Bureij pour Rafah.

"Je pense que l'Autorité palestinienne, avec légitimité, comme les pays arabes, sont ceux qui peuvent gouverner Gaza, avec l'aide et l'accord du Hamas. Le Hamas doit lâcher le pouvoir pour sauver la population."

"L'avenir, ce sera surtout la reconstruction. Regardez les hôpitaux détruits, les écoles en ruines. Il ne reste plus rien", ajoute Ziad Abdo, 60 ans, qui a lui aussi fui vers Rafah.

A 5 km de la frontière avec Gaza, des familles israéliennes sont elles retournées vendredi pour la première fois sur le site du festival de musique Tribe of Nova, où 364 participants ont été tués par le Hamas.

"C'est plus dur que ce que je pensais", dit Michaël Levi, 41 ans, dont le frère a été enlevé et la belle-soeur tuée.

- 4e tournée de Blinken -

Arrivé vendredi à Istanbul, M. Blinken est attendu à partir de dimanche dans cinq pays arabes, outre Israël, pour une quatrième tournée dans la région depuis le début du conflit, au cours de laquelle il plaidera pour que l'aide humanitaire soit accrue "considérablement".

Son déplacement vise aussi à conjurer un embrasement régional, après l'élimination du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, tué mardi dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah.

A la frontière avec le Liban, les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont quasi-quotidiens depuis près de trois mois. Vendredi, l'armée israélienne a encore mené des raids aériens visant des sites du Hezbollah.

Dans le nord d'Israël, où des dizaines de milliers d'habitants ont été évacués des abords de la frontière avec le Liban au début du conflit, l'inquiétude monte.

"Le Hezbollah est plus fort que le Hamas", estime Chen Amit, entraîneur sportif de 38 ans. "Il faut une action militaire" pour le contrer."

En "soutien" à Gaza, les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, multiplient pour leur part les attaques de navires de commerce en mer Rouge. Vendredi, une marée humaine a marché en solidarité avec les Palestiniens dans la capitale Sanaa sous contrôle des rebelles.

I.Hernandez--HHA