Hamburger Anzeiger - "Nous ne pouvons plus vivre dans notre maison": au Japon, la détresse des habitants isolés après le séisme

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"Nous ne pouvons plus vivre dans notre maison": au Japon, la détresse des habitants isolés après le séisme
"Nous ne pouvons plus vivre dans notre maison": au Japon, la détresse des habitants isolés après le séisme / Photo: Philip FONG - AFP

"Nous ne pouvons plus vivre dans notre maison": au Japon, la détresse des habitants isolés après le séisme

Vingt-cinq minutes après le séisme qui a frappé le centre du Japon au Nouvel An, un tsunami de plusieurs mètres s'est abattu sur le hameau de Shiromaru, semant la destruction dans cette communauté côtière aux habitants pour la plupart âgés.

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Une personne est décédée, mais le reste de la centaine de résidents, comme Yukio Teraoka et sa femme, parfaitement rompus aux procédures d'évacuation, se sont précipités hors de chez eux et ont pu fuir à temps vers un endroit plus élevé.

"Nous ne pouvons plus vivre dans notre maison", dit à l'AFP Yukio Teraoka, 82 ans, pendant que sa femme et lui tentent d'évacuer à la pelle le sable lourd et détrempé charrié par les flots dans leur demeure.

"Il y a 30 kg de riz là-dedans", explique sa femme, qui a enfilé des gants de caoutchouc rouges et porte un bonnet de laine et un masque de protection, en montrant une lourde boîte en acier de la taille d'un réfrigérateur qui git à terre.

"Mais il n'est plus bon à rien maintenant qu'il est imbibé d'eau de mer."

Ailleurs à Shiromaru, l'un des nombreux hameaux qui parsèment les petites criques de la péninsule de Noto ravagée par le séisme de magnitude 7,5 de lundi, une masse enchevêtrée de débris de bois, de métal et de plastique jonche les rues.

Pêle-mêle au sol on aperçoit meubles, matelas et chaussures, ainsi qu'une peluche détrempée à l'effigie de Snoopy, même si, comme de nombreuses localités rurales du Japon Shiromaru ne compte aucun enfant en âge d'aller à l'école primaire.

Le décompte officiel faisait état samedi de 110 morts, 510 blessés et quelque 200 personnes portées disparues. Plus de 30.000 autres ont trouvé refuge dans des centres d'évacuation.

- "Nous n'avons reçu aucune aide" -

Le visage fouetté par le vent marin, seules quelques personnes s'affairaient vendredi à tenter de déblayer autour de leur maison, peu aidés par les autorités débordées.

"Je ne trouve pas que nous ayons reçu des équipements ou de la nourriture en quantité substantielle", constate Takushi Sakashita, 59 ans, qui vit à proximité.

Il explique s'être abstenu de récupérer des rations alimentaires dans un abri voisin afin qu'elles puissent être distribuées à ceux qui en ont le plus besoin.

"J'essaie moi-même de ne pas me déplacer pour économiser l'essence, car les stations-service ne fonctionnent pas et il y a une grave pénurie de carburant", a-t-il ajouté.

Si Shiromaru est toujours accessible par la route, de nombreuses communautés sont toujours isolées après que des centaines de glissements de terrain ont rendu des voies impraticables.

Des dizaines de milliers d'habitants sont aussi privés d'électricité et d'eau courante.

"Le tsunami est venu de l'anse de Shiromaru par la rivière, puis a traversé la rue", raconte Toshio Sakashita, 69 ans, qui estime que sa maison a été submergée par environ 2,5 m d'eau.

Les flots en furie ont balayé le rez-de-chaussée de nombreuses maisons en bois, éparpillant meubles et autres biens sur leur passage.

"Nous n'avons reçu aucune aide des autorités. Regardez, la rue principale est toujours bloquée à cause des décombres, qui n'ont pas bougé", ajoute M. Sakashita.

"Nous allons devoir rester dans un abri avec tout le monde pendant environ trois mois", dit Yukio Teraoka. "Ensuite, pendant deux ou trois ans, nous vivrons dans des logements temporaires, car tout le département d'Ishikawa est touché par la catastrophe.

"Nous mourrons tôt ou tard. Nous avons déjà plus de 80 ans".

R.Weber--HHA