Hamburger Anzeiger - Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, devenue un "lieu de mort" selon l'ONU

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Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, devenue un "lieu de mort" selon l'ONU
Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, devenue un "lieu de mort" selon l'ONU / Photo: JACK GUEZ - AFP

Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, devenue un "lieu de mort" selon l'ONU

L'armée de l'air israélienne a mené de nouvelles frappes samedi sur la bande de Gaza assiégée et dévastée, devenue un "lieu de mort inhabitable" selon l'ONU, après quasiment trois mois d'une guerre sans répit entre Israël et le Hamas palestinien.

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Ce conflit, qui entre dimanche dans son quatrième mois, suscite les craintes d'un débordement avec la multiplication des violences à la frontière israélo-libanaise, en Irak, en Syrie et en mer Rouge.

Samedi, le Hezbollah libanais a tiré des dizaines de roquettes vers une base militaire à Meron dans le nord d'Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à l'élimination, attribuée à Israël, du numéro deux du Hamas mardi près de Beyrouth. L'armée israélienne a confirmé une quarantaine de tirs.

Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, fatale à 1.140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. Environ 250 personnes ont été prises en otage, dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre.

Les bombardements incessants israéliens ont fait 22.600 morts à Gaza, majoritairement des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ils ont détruit des quartiers entiers et déplacé 1,9 million de personnes, soit 85% de la population d'après l'ONU, qui vivent dans des conditions terribles.

Vendredi, des sources hospitalières ont fait état de 35 morts à Deir al-Balah (centre). Dans le nord de Gaza, où l'armée israélienne a lancé son opération terrestre le 27 octobre, les bombardements se poursuivent.

"Tout le quartier est détruit et je ne sais pas où les gens vont retourner. Où allons-nous vivre ?", a dit à l'AFP un habitant de Jabaliya (nord) après une frappe israélienne. Mais lui et sa famille refusent de fuir et veulent "rester là où se trouvaient nos maisons".

Classé comme "groupe terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire suite à une occupation de 38 ans. Israël a ensuite imposé à partir de 2007 un blocus aérien, maritime et terrestre au territoire, avant un siège total à partir du 9 octobre dernier.

- "90 jours d'enfer" -

La bande de Gaza est "tout simplement devenue inhabitable", et ses habitants "font face à des menaces quotidiennes sous les yeux du monde", a déploré le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths.

Selon l'Unicef, les affrontements, la malnutrition et la situation sanitaire ont créé "un cycle de la mort qui menace plus de 1,1 million d'enfants" dans ce petit territoire surpeuplé et paupérisé.

"Nous continuons de demander une fin immédiate au conflit non pas seulement pour la population de Gaza et ses voisins menacés, mais pour les générations à venir qui n'oublieront jamais les 90 jours d'enfer et d'attaques sur les principes les plus fondamentaux de l'humanité", a dit M. Griffiths.

Israël reste toutefois inflexible et affirme vouloir poursuivre son offensive jusqu'au "retour" des otages et "l'élimination" des capacités militaires du Hamas, qui restent "importantes" selon l'allié américain.

"2024 sera une année de combats", a prévenu vendredi le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari. L'armée continue de "se battre dans le nord, le centre et le sud" de la bande de Gaza, a-t-il dit.

Les tirs de roquettes à partir de la bande de Gaza vers Israël continuent mais avec une moindre intensité, et les sirènes d'alerte principalement dans le sud d'Israël, proche du territoire palestinien, retentissent quasiment tous les jours.

- Roquettes vers le nord d'Israël -

Et à la frontière avec le Liban, M. Hagari a fait état d'un "très haut niveau de préparation" des troupes.

Depuis le 8 octobre, le Hezbollah lance à partir du sud du Liban, des attaques quotidiennes contre Israël, ciblant surtout des positions militaires proches de la frontière, en soutien au Hamas, son allié. Et Israël riposte en bombardant des cibles dans le sud du Liban.

Ces tensions sont allées crescendo avec l'élimination mardi du numéro deux du Hamas Saleh al-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah.

"La riposte est inéluctable (...)", a prévenu vendredi le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah.

Elle ne s'est pas fait attendre. "Dans le cadre de la réponse initiale à l'assassinat du grand leader cheikh Saleh al-Arouri (...), la résistance islamique (Hezbollah, ndlr) a ciblé samedi la base militaire d'observation radar et de contrôle aérien de Meron avec 62 missiles de types différents", a indiqué le Hezbollah dans un communiqué.

En Syrie et en Irak, les attaques contre des bases militaires des Etats-Unis se sont multipliées depuis le 7 octobre. Et les rebelles Houthis au Yémen ont lancé des attaques contre des navires en mer Rouge et tiré des missiles vers Israël en "soutien" aux Palestiniens.

- Borrell et Blinken au Moyen-Orient -

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell doit s'entretenir ce week-end avec des responsables au Liban alors que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est en Turquie pour une tournée régionale qui doit aussi le conduire dans des pays arabes et en Israël dans l'espoir d'éviter un embrasement régional.

Autre élément possible à son programme: l'avenir à plus long terme de Gaza. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a dévoilé jeudi un plan pour l'après-guerre qui prône une administration sans le Hamas, mais sans présence civile israélienne. Ce plan n'a pas reçu à ce stade l'aval du gouvernement divisé sur cette question.

Mais pour deux ministres israéliens d'extrême-droite -Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich- le futur de Gaza passe par le départ de Palestiniens sur place et le retour de colons juifs.

D'ailleurs en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, le nombre de nouvelles colonies sauvages et de routes pour les colons israéliens a connu une progression "sans précédent" depuis le 7 octobre, soutient dans une étude l'ONG israélienne La Paix Maintenant.

H.Eggers--HHA