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Ordre et autorité : Attal affiche sa bonne entente avec Darmanin
Ordre et autorité : Attal affiche sa bonne entente avec Darmanin / Photo: Bertrand GUAY - AFP

Ordre et autorité : Attal affiche sa bonne entente avec Darmanin

Le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a fait de la "sécurité" et de "l'ordre" une de ses priorités absolues mercredi, affichant au passage sa bonne entente avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin comme pour mieux faire taire les rumeurs de rivalités au moment où s'accélère la formation du gouvernement.

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"Je ne conçois pas de société sans ordre et sans règles", a martelé le chef du gouvernement lors d'une visite dans un commissariat de police à Ermont (Val d'Oise), près de Paris, bien décidé à faire de l'autorité un de ses marques de fabrique comme à l'Education précédemment.

"Les Français aspirent à vivre tranquillement et paisiblement dans notre pays", a-t-il ajouté en référence aux émeutes urbaines de l'été 2023 qui ont aussi touché Ermont. "Ils sont dans l'attente que nous poursuivions cet effort absolu pour leur sécurité", a-t-il insisté.

Gabriel Attal a aussi pris soin de mettre en scène sa propre autorité alors que beaucoup s'interrogent sur sa marge de manoeuvre future face à des ministres plus expérimentés et qui visent déjà la succession du président de la République Emmanuel Macron.

Au lendemain de sa nomination, le nouveau locataire de Matignon a par ailleurs poursuivi ses discussions avec le chef de l'Etat sur le futur casting gouvernemental.

Les deux têtes de l'exécutif se sont vues pendant deux heures autour d'un déjeuner. Ils avaient déjà échangé jusqu'à 02H00 du matin dans la nuit de mardi à mercredi.

La composition du futur gouvernement pourrait être dévoilée dès jeudi, au moins au niveau des ministres de plein exercice, selon des sources au sein de l'exécutif. Celle des secrétaires d'Etat interviendrait dans un second temps.

- "Aller vite" -

"La logique voudrait un Conseil des ministres avant la fin de la semaine, mais je ne sais pas s'ils vont assez vite pour cela", a relevé une source gouvernementale.

Les ministres de plein exercice pourraient être entre 12 et 16, leur nombre actuel, avec une parité totale entre hommes et femmes, ce qui complique la donne au vu de la surreprésentation masculine parmi les ministres pressentis.

A l’Élysée comme à Matignon, rien ne filtrait sur le casting comme sur le calendrier des annonces, si ce n'est la "volonté d'aller vite".

Dans l'attente de la fumée blanche, des noms ont commencé à circuler.

Bruno Le Maire, autre poids-lourd qui pourrait avoir mal vécu la nomination du jeune Attal à Matignon, est donné restant à Bercy, de même qu'Éric Dupond-Moretti à la Justice et Sébastien Lecornu aux Armées.

La ministre des Solidarités Aurore Bergé pourrait être promue à l'Éducation nationale en remplacement de Gabriel Attal. Mais le nom de Stanislas Guérini, actuel ministre de la Fonction publique, est aussi cité.

Devenu à 34 ans le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la République, l'éphémère ministre de l’Éducation nationale va composer son équipe gouvernementale sous le signe du "réarmement" et de la "régénération" souhaités par Emmanuel Macron.

"Gabriel, je le connais depuis le début (..) Il est courageux, il est audacieux, c’est un homme d’action", a déclaré Brigitte Macron sur TF1.

- Equation difficile -

L'exécutif doit maintenant trouver un difficile équilibre pour la composition d'une équipe gouvernementale que certains voudraient plus resserrée.

Les exigences sont multiples: essayer de respecter la parité, ne pas négliger les alliés du MoDem et Horizons, sans oublier de traiter des secteurs soucieux d'avoir un ministre pour les représenter.

Le nouveau Premier ministre, également chef de la majorité, s'est entretenu dès mardi soir avec Edouard Philippe et mercredi avec François Bayrou, deux ténors de la majorité qui ne voyaient pas forcément d'un très bon oeil son arrivée à Matignon.

François Bayrou a confié au Parisien ses "interrogations" sur "l'expérience nécessaire" pour le choix du successeur d’Élisabeth Borne. Manière de faire "monter les enchères pour peser sur la composition du gouvernement", analyse un cadre macroniste parlementaire.

Les tractations battent donc leur plein en coulisse, et les spéculations fusent sur ceux qui pourraient quitter le navire à l'occasion du remaniement.

Plusieurs ministres de l'aile gauche de la Macronie qui ont exprimé leur désaccord face au virage à droite opéré à l'occasion de la loi sur l'immigration pourraient voir leurs jours comptés au sein du collectif gouvernemental.

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui attend son jugement le 17 janvier dans une affaire de favoritisme, serait aussi sortant.

Le profil du futur ou de la future ministre de l’Éducation sera aussi examiné de près alors que Gabriel Attal a assuré mardi que la "cause de l'école" demeurerait la "mère de nos batailles" et qu'il l'emmenait avec lui à Matignon.

W.Widmer--HHA