Hamburger Anzeiger - Israël bombarde Gaza, Abbas prêt à réformer l'Autorité palestinienne selon Blinken

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Israël bombarde Gaza, Abbas prêt à réformer l'Autorité palestinienne selon Blinken

Israël bombarde Gaza, Abbas prêt à réformer l'Autorité palestinienne selon Blinken

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré mercredi que Mahmoud Abbas était déterminé à réformer l'Autorité palestinienne afin de potentiellement réunifier la bande de Gaza déchirée par la guerre et la Cisjordanie occupée.

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"Je ne veux pas parler au nom du président Abbas mais je pense que ce que je retiens de cette réunion, c'est qu'il s'est engagé à le faire et qu'il est tout à fait prêt à aller de l'avant", a déclaré M. Blinken en réponse à une question de l'AFP sur l'engagement de M. Abbas à réformer l'Autorité palestinienne.

Antony Blinken a fait cette déclaration à Manama, capitale de Bahreïn, dans le cadre d'une tournée régionale qui l'avait menée juste avant en Israël et Cisjordanie. Il avait rencontré M. Abbas à Ramallah, dans le territoire palestinien occupé par Israël.

Lors de cette réunion, "nous avons également parlé de l'importance de la réforme de l'Autorité palestinienne, de sa politique et de sa gouvernance, afin qu'elle puisse effectivement assumer la responsabilité de Gaza, et que Gaza et la Cisjordanie puissent être réunifiées sous une direction palestinienne", a-t-il dit.

En 2007, l'Autorité palestinienne avait perdu le contrôle de la bande de Gaza au profit du Hamas pour n'exercer son pouvoir, limité, qu'en Cisjordanie.

M. Blinken, a réaffirmé le soutien de Washington à la création d'un Etat palestinien, un objectif à long terme auquel le gouvernement israélien d'extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu est opposé.

En début de soirée, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé la mort de six personnes, dont quatre de ses secouristes dans une frappe sur une ambulance dans le centre de la bande de Gaza, qu'il a attribuée à l'armée israélienne.

Après sa rencontre avec M. Blinken, M. Abbas s'est rendu Jordanie où il a discuté d'une "pression en faveur d'un cessez-le-feu immédiat" à Gaza lors d'entretiens avec le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi dans la ville portuaire d'Aqaba sur la mer Rouge.

La guerre a été déclenchée par une attaque inédite le 7 octobre du Hamas sur le sol israélien qui a fait environ 1.140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, classé groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. Ses opérations militaires dans la bande de Gaza ont fait au moins 23.357 morts, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, a indiqué mercredi le ministère de la Santé du Hamas.

- Eviter un débordement régional du conflit -

En dépit des nombreux efforts diplomatiques, rien ne semble pouvoir mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas entrée dans son quatrième mois.

Le secrétaire d'Etat américain a entamé la semaine dernière sa tournée au Moyen-Orient visant notamment à essayer d'éviter un débordement du conflit dans la région, où le Hamas compte plusieurs alliés, avec des groupes armés soutenus par l'Iran au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen.

Les forces britannique et américaine ont abattu mardi soir 18 drones et trois missiles tirés par les Houthis en mer Rouge, d'après l'armée américaine. Cette attaque a été revendiquée par les rebelles yéménites.

M. Blinken a accusé mercredi l'Iran de "soutenir" et d'"encourager" les attaques en mer Rouge de même que le ministre britannique de la Défense Grant Shapps.

"Les actions des Houthis", qui menacent le commerce mondial, "auront des conséquences", a prévenu M. Blinken.

Bahreïn est membre de la coalition annoncée en décembre par Washington pour défendre le trafic maritime en mer Rouge et dans le golfe d'Aden confronté aux attaques des Houthis.

Alors que son pays est le principal allié d'Israël, le chef de la diplomatie américaine avait par ailleurs exhorté mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à épargner les civils palestiniens dans la bande de Gaza, estimant que ceux-ci, notamment les enfants, payaient un prix "bien trop élevé".

- "Massacre" -

Des habitants de Rafah pleuraient mercredi matin dans la cour de l'hôpital Al-Najjar leurs proches, tués dans une frappe sur un immeuble.

"C'est un massacre", lance Hareb Nofal, un proche de victimes. "On parle d'environ 14 familles. Quatorze appartements remplis d'enfants, de femmes et de nouveaux-nés. Tout le monde s'en fiche".

Les organisations internationales alertent sur le désastre sanitaire à Gaza, où 85% de la population a été déplacée et où l'aide humanitaire arrive au compte-gouttes.

Mercredi encore, le patron de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé comme étant "insurmontable" la situation humanitaire et fait valoir que la distribution de l'aide était confrontée à des obstacles "quasiment insurmontables".

La bande de Gaza a besoin de recevoir "plus de nourriture, plus d'eau, plus de médicaments", avait reconnu mardi M. Blinken.

"A cause du manque d'eau, nous ne nous douchons qu'une fois par mois, nous souffrons psychologiquement et les maladies se sont répandues partout", témoigne auprès de l'AFP Ibrahim Saadat, un Palestinien déplacé par la guerre.

"Nous avons perdu tous nos rêves (...), les enfants peuvent perdre des années de leur vie en vivant ici. Certains allaient à l'école (...) tout cela n'a servi à rien, tout est perdu", souffle Hadeel Shehata, une Gazaouie de 23 ans déplacée dans le sud du territoire.

Israël frappe désormais surtout le centre et le sud de la bande de Gaza après avoir bombardé massivement le nord du territoire. Le gouvernement israélien a accepté le principe d'une "mission d'évaluation" de l'ONU sur la situation dans le nord de Gaza en vue d'un retour des déplacés, a souligné mardi M. Blinken, sans donner de détails.

A.Dankwers--HHA