Hamburger Anzeiger - Jugé pour fraudes, Trump transforme à nouveau son procès civil en tribune politique

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Jugé pour fraudes, Trump transforme à nouveau son procès civil en tribune politique
Jugé pour fraudes, Trump transforme à nouveau son procès civil en tribune politique / Photo: Charly TRIBALLEAU - POOL/AFP

Jugé pour fraudes, Trump transforme à nouveau son procès civil en tribune politique

Donald Trump a une nouvelle fois transformé jeudi son procès civil pour fraudes financières en tribune politique, dénonçant une "ingérence électorale" à quatre jours du vote des républicains dans l'Iowa, point de départ des primaires de son camp dont il est le grand favori.

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L'ancien locataire de la Maison Blanche (2017-2021) qui rêve d'y retourner est accusé avec ses fils Eric et Donald Jr d'avoir gonflé de manière colossale durant les années 2010 la valeur des gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs au coeur de leur empire, la Trump Organization, pour obtenir des prêts plus favorables des banques et de meilleures conditions d'assurance.

La procureure générale de l'Etat de New York Letitia James, qui a porté plainte au civil à l'automne 2022 pour fraudes financières, leur réclame 370 millions de dollars de dédommagements, mais le procès menace aussi de retirer à la famille Trump le contrôle de ses actifs immobiliers.

En retournant jeudi au tribunal pour les plaidoiries finales, Donald Trump, 77 ans, a une nouvelle fois tonné devant la presse contre une "ingérence politique", de "l'ingérence électorale au plus haut niveau" et un "procès très injuste".

Le favori des primaires du Parti républicain voulait assurer lui-même sa plaidoirie, une demande refusée par le juge Arthur Engoron qui redoutait "un discours de campagne" dans le prétoire. Finalement, le magistrat a autorisé jeudi Donald Trump à développer quelques arguments, et l'ancien président en a immédiatement profité pour attaquer Letitia James.

- Erreurs ou fraude -

"Ils veulent s'assurer que je ne gagne plus jamais (les élections). Elle (procureure générale) déteste Trump... et si je ne peux pas en parler, cela me cause du tort", a-t-il lancé.

Le juge a tenté de l'interrompre, mais l'ancien président des Etats-Unis lui a rétorqué: "vous poursuivez votre propre objectif, vous ne pouvez pas écouter plus d'une minute".

Depuis que le procès a commencé le 2 octobre, le milliardaire et tribun a tempêté contre la justice à chacune de ses venues dans le prétoire ou dans les couloirs du palais de justice de Manhattan, dénonçant une "chasse aux sorcières" politique ou un "procès digne d'une république bananière".

Depuis trois mois, les avocats du clan Trump jugent le dossier juridiquement vide.

L'un d'eux, Chris Kise, a reconnu jeudi de possibles erreurs "non intentionnelles" dans les déclarations financières de M. Trump mais sans qu'il faille "conclure à une fraude".

Mais pour les procureurs, "la myriade de stratagèmes trompeurs qu'ils ont utilisés pour gonfler la valeur des actifs et dissimuler des faits était si scandaleuse qu'elle ne peut s'expliquer de manière innocente", ont-ils écrit dans une note avant l'audience.

- Fausse alerte à la bombe -

Signe du climat tendu entourant le procès, la police du comté de Nassau, sur la péninsule de Long Island à l'est de New York, a confirmé que le domicile du juge Engoron avait fait l'objet d'une menace infondée d'alerte à la bombe.

Devant le palais de justice, sous la surveillance d'un hélicoptère, quelques manifestants ont chanté "pas de dictateur aux Etats-Unis".

Lors du procès, Donald Trump s'en est pris violemment à l'équipe du juge, à la procureure générale, et le magistrat lui a imposé deux amendes d'un total de 15.000 dollars.

Contrairement aux procès pénaux qui l'attendent cette année, dont celui pour ses manoeuvres présumées visant à inverser le résultat de la présidentielle de 2020, Donald Trump ne risque pas la prison dans cette affaire civile.

Mais il joue gros.

Avant même le procès, le juge Engoron avait estimé fin septembre que l'accusation présentait "des preuves concluantes qu'entre 2014 et 2021, les prévenus ont surévalué les actifs" du groupe de "812 millions (à) 2,2 milliards de dollars" selon les années, dans les documents financiers de Donald Trump.

En conséquence de "fraudes répétées", il avait ordonné la liquidation des sociétés gérant ses actifs, comme la Trump Tower sur la 5e Avenue ou le gratte-ciel du 40 Wall Street à Manhattan.

Des mesures suspendues toutefois en appel.

Le procès porte sur d'autres délits, comme des fraudes aux assurances, et sur les pénalités financières réclamées par le parquet général de l'Etat de New York, qui demande dorénavant 370 millions de dollars, loin des 250 millions de la plainte de 2022.

Il reste au juge Engoron à clore les débats et à déterminer le montant du préjudice et des réparations.

H.Eggers--HHA