Hamburger Anzeiger - Salvini comparaît pour avoir bloqué en mer un bateau de migrants en 2019

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Salvini comparaît pour avoir bloqué en mer un bateau de migrants en 2019
Salvini comparaît pour avoir bloqué en mer un bateau de migrants en 2019 / Photo: Andreas SOLARO - AFP/Archives

Salvini comparaît pour avoir bloqué en mer un bateau de migrants en 2019

Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini est entendu vendredi à Palerme dans un procès qui doit déterminer s'il a empêché illégalement le débarquement de migrants dans un port lorsqu'il était ministre de l'Intérieur d'un précédent gouvernement.

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Salvini, chef de la Ligue antimigrants et allié de la Première ministre Giorgia Meloni, rejette fermement les accusations de privation de liberté et d'abus de pouvoir pesant contre lui et concernant des faits remontant à août 2019.

Il est accusé devant un tribunal de Palerme, où son procès a débuté en octobre 2021, d'avoir utilisé sa position de ministre pour bloquer 147 migrants en mer, refusant de les laisser débarquer d'un navire de sauvetage de l'ONG espagnole Open Arms alors que leur état de santé se dégradait rapidement.

Il encourt jusqu'à 15 ans de prison pour "séquestration", avec la circonstance aggravante que des mineurs se trouvaient à bord du navire.

Connu pour ses positions populistes mettant "les Italiens d'abord", Matteo Salvini a utilisé à de multiples reprises les attaques contre les migrants pour renforcer son capital politique.

"J'ai défendu mon pays et si je risque la prison pour avoir défendu mon pays et maintenu la promesse faite aux Italiens de mettre un terme aux débarquements des immigrés clandestins, alors très bien, j'irai au tribunal la tête haute", a-t-il assuré jeudi soir dans une émission télévisée, affirmant avoir fait à l'époque son "devoir de ministre et de citoyen italien".

En 2019, alors qu'il faisait partie du gouvernement de coalition de Giuseppe Conte, il avait imposé la fermeture des ports italiens, refusant ainsi l'entrée des navires d'ONG secourant les migrants entreprenant la traversée périlleuse de la Méditerranée depuis les côtes africaines.

Salvini avait justifié cette politique par des raisons de sécurité, affirmant qu'il s'agissait de lutter contre les passeurs organisant le transport à prix d'or des migrants sur des embarcations surchargées et non sécurisées.

Selon le dirigeant politique de 50 ans, la décision d'empêcher le bateau d'Open Arms d'accoster avait été prise avec l'accord de l'ensemble du gouvernement, dont Giuseppe Conte.

Dénonçant un procès politique, il a au cours des précédentes audiences pris des selfies devant le banc des accusés et posté des messages patriotiques sur les réseaux sociaux.

Au cours de l'audience de vendredi, qui doit commencer à 09H30 (08H30 GMT), M. Salvini prendra la parole pour la première fois devant le tribunal.

- "Aucune base juridique" -

Le bateau d'Open Arms avait été bloqué en mer pendant près de trois semaines. Les migrants avaient été finalement autorisés par une décision de justice à débarquer à Lampedusa, une petite île italienne située au large de la Tunisie.

Lors de leurs témoignages, des membres d'Open Arms ont expliqué que la santé physique et mentale des migrants était en péril, avec des conditions sanitaires dégradées et notamment une épidémie de gale.

Certains d'entre eux, désespérés, se sont même jetés à la mer, faisant la une des médias internationaux et suscitant l'indignation d'associations humanitaires contre la décision de Rome.

Ces événements se sont déroulés dans un climat de crise politique, après que Salvini eut retiré son soutien au gouvernement pour tenter de provoquer de nouvelles élections qu'il espérait remporter.

Mais Giuseppe Conte était finalement parvenu à mettre sur pied une nouvelle coalition sans la Ligue, et en 2020 le Sénat avait voté la levée de l'immunité parlementaire de l'ex-ministre, ouvrant la voie à son renvoi devant un tribunal.

Dans une autre affaire, M. Salvini était accusé d'avoir refusé en juillet 2019 d'autoriser le débarquement de 116 migrants d'un navire des garde-côtes italiens. Un tribunal de Catane a prononcé un non-lieu en 2021.

Dans le dossier Open Arms, M. Conte a affirmé devant le tribunal qu'il avait appelé à l'évacuation des mineurs non accompagnés et exercé un pression "morale" sur M. Salvini pour qu'il cède.

La défense devrait présenter ses conclusions le mois prochain.

E.Bekendorp--HHA